"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Gabor Tsenyi aurait-il pu prévoir qu'il photographierait un jour l'une des personnalités les plus fascinantes et terrifiantes du XX? siècle ? Fraîchement arrivé de sa Hongrie natale dans le Paris des années vingt, il fait de la ville sa muse, traquant ses ombres et ses protagonistes nocturnes. Sa curiosité pour les marges le conduit sans surprise au Caméléon, club d'initiés et de travestis où se croise le Tout-Paris, de la baronne Lily de Rossignol, mondaine et mécène à ses heures, au sarcastique écrivain américain Lionel Maine. C'est en ce lieu mythique des Années folles qu'il rencontre Louisiane Villars. Ancienne prodige sportive devenue danseuse, Lou est désormais l'amante scandaleuse de la meneuse de revue. Mais alors que l'exubérance de l'époque commence à pâlir sous la montée des extrêmes, un désir d'amour et de reconnaissance entraîne la jeune femme au physique d'homme dans une voie bien plus dangereuse encore. En réinventant les vies de Brassaï et de personnalités marquantes de l'époque, Francine Prose restitue de manière saisissante les bouleversements sociaux, les troubles politiques et les questionnements artistiques de ces années. Plus encore, elle interroge la difficulté de situer la vérité historique et de porter un jugement moral sur ses acteurs.
Francine Prose, qui a déjà à son actif plusieurs ouvrages, décide d'écrire la biographie d'un personnage passablement sulfureux, Violette Morris, décédée en 1944. Sauf que les éléments qu'elle trouve sont insuffisants pour le faire convenablement. Que cette affirmation soit vraie ou qu'elle préfère finalement jouer avec la réalité, elle finit par écrire un roman dont les personnages s'inspirent librement de plusieurs personnes réelles dont Violette Morris et le photographe Brassaï.
Le résultat est tantôt passionnant, tantôt très agaçant.
La peinture de l'atmosphère de l'époque, des cabarets , des artistes est fort intéressante. Mais la forme, certes originale, est loin d'être toujours plaisante.
Le récit se fait à travers des lettres, des extraits d'oeuvres et du journal personnel des différents personnages, lesquels sont mis sensiblement sur le même plan. Il y a beaucoup de longueurs et de phrases creuses si bien que l'on a du mal à s'immerger dans le récit qui aurait été infiniment supérieur sans cela.
Vers la fin, l'auteure hésite brusquement entre le roman et la biographie comme si elle regrettait de n'être pas parvenue à écrire la seconde et intervient dans l'histoire, nous livre, ce qui n'a aucun intérêt pour le lecteur, ses états d'âme. On aurait amplement préféré, dans le cours de l'ouvrage, une peinture plus profonde de ceux de ses personnages ...
L'ouvrage reste néanmoins intéressant en ce qu'il montre comment, dans une époque injustement opprimante et répressive, une personne de valeur peut être détruite et basculer dans l'inadmissible. Le sujet avait déjà été brillamment traité par le cinéaste Louis Malle dans "Lacombe Lucien". Au cours de la seconde guerre mondiale, il n'y avait pas que des salauds et des héros. Et dans d'autres circonstances, certains salauds auraient pu être des héros.
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