"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Impossible d'étouffer l'affaire : la deuxième victime a été trouvée ce matin, en plein centre-ville.
Même mise en scène que pour la première : robe de soie rouge, pieds nus, jupe relevée, pas de sous-vêtement. le tueur signe son oeuvre avec audace et la presse s'en régale. c'est ce qui inquiète l'inspecteur chen : pour s'exposer si dangereusement, le coupable doit avoir un plan diabolique...
Un bon polar ! Très intéressant. Débuts difficiles car il m'a fallu retenir les noms chinois des personnages et ils sont nombreux. On rentre cependant facilement dans l'histoire. L'inspecteur principal est assez original. Il s'intéresse à la littérature et s'inscrit à une formation à l'université. On a donc l'occasion de découvrir les multiples citations de Confucius. L'auteur réussit à relier en même temps l'intrigue policière et le passé historique de la Chine, notamment les effets négatifs de la révolution culturelle. On voit comment a évolué le pays. On ne reste pas que dans les locaux de la police mais on découvre aussi l'intimité de chacun (des différents inspecteurs de police par exemple) et des différents témoins. L'auteur fait enfin référence assez souvent aux particularités gastronomiques chinoises (cervelle de singe chinois par exemple)... Bon appétit et bonne lecture.
Parmi mon choix de polars pour se dépayser et pour voyager que j'ai achetés cet été, j'ai choisi De soie et de Sang de Xialong Qiu. Nous entrons là dans la Chine contemporaine, avec des téléphones portables et des ordinateurs, mais c'est aussi celle d'après Mao, celle où l'on s'appelle encore "camarade", celle où la censure est toujours aussi forte, celle où le poids des traditions et des corruptions n'ont pas encore disparu, celle où la culture occidentale n'a pas encore totalement percée le bouclier massif qui entoure la Chine telle une Cité Interdite.
D'ailleurs, ce qui est frappant à la lecture de ce polar peu orthodoxe, c'est qu'il m'a fallu quelques temps pour me dire "non cette histoire n'a pas lieu dans les années 50-60", elle a bien lieu de nos jours. Le décalage est tel et l'on parvient même à ressentir cette différence culturelle chez les personnages, dans leur comportement, dans leur manière d'aborder les situations du quotidien et l'enquête policière.
Ce que j'ai beaucoup apprécié sinon, c'est l'érudition et le sérieux de l'inspecteur Chen, qui pour fuir la pression et la peur de l'échec, s'engouffre dans la recherche et reprend des études universitaires afin d'entamer une thèse (dissertation en anglais) sur le roman chinois (et plus particulièrement les histoires d'amour). A travers ses recherches, il regagne peu à peu confiance en son propre travail et en l'humanité. Les cadavres qui pleuvent autour de lui ne sont plus de simples morceaux de chairs dénaturés.
La façon qu'il a de comprendre l'histoire, la littérature, la science, la psychologie, c'est terriblement fascinant et je me suis laissée plonger dans cette Chine si étrange, si lointaine, mais si enrichissante. Je me suis précipitée sur un autre épisode de l'inspecteur Chen et je vous en dirai plus bientôt !
Deux meurtres déjà, deux femmes abandonnées dans un lieu public, vêtues d'un qipao rouge déchiré, nues sous la robe traditionnelle. La presse se déchaîne contre la police, incapable d'arrêter celui qui pourrait bien être le premier tueur en série de l'histoire de Shanghai. Mais l'inspecteur principal Chen Cao n'en a cure. Il a repris ses études de littérature et planche sur une dissertation, laissant à son adjoint Yu la conduite de l'affaire du qipao rouge. Quand il est contacté par le Comité de réforme du système judiciaire pour enquêter officieusement sur l'avocat qui s'occupe d'un scandale immobilier, le policier craque. Un tueur en série, un procès à risques et une dissertation compliquée, c'en en trop ! Heureusement, Gu, le ''gros-sous'' dont il est l'ami, l'envoie se reposer dans un lieu de cure enchanteur où il est bien décidé à profiter de son séjour en oubliant la pression et tous ses dossiers. Mais à Shanghai, le tueur n'a pas dit son dernier mot. Une troisième femme est assassinée, et cette fois il s'agit d'une collègue, la jeune Hong qui voulait piéger l'assassin. Chen revient très vite à Shanghai et prend l'affaire en main.
Entre petite dépression, poésie, confucianisme et gastronomie chinoise, Chen Cao est fidèle à lui-même dans cette enquête où il rechigne à s'impliquer tant il est pris par une envie folle de changer de carrière. C'est donc tout naturellement que l'enquête piétine, même si son adjoint fait de son mieux pour être à la hauteur de son chef. Mais il faut dire que le tueur est particulièrement malin, se jouant de la surveillance policière mise en place, narguant même les autorités en abandonnant ses victimes dans des lieux très exposés et très fréquentés. Cet assassin énigmatique, aux motivations incompréhensibles, donne bien du fil à retordre à la police de Shanghai et il faudra toute la sensibilité intuitive de Chen pour trouver une piste. C'est du côté de la psychanalyse, spécialité qui, dans ces années 90, commence tout juste à être autorisée, qu'il va puiser certaines réponses. Comme souvent, le crime trouvera sa source dans le passé et la tragique Révolution culturelle dont la Chine ne finit pas de se remettre.
Si l'on regrette la lenteur de l'action et les égarements poétiques de Chen, c'est toujours un plaisir de se promener à Shanghai et d'être surpris par les spécialités culinaires de la ville, dont certaines sont particulièrement gratinées ! Pas le meilleur de XIAOLONG mais les adeptes de son camarade inspecteur seront indulgents.
Ce cinquième opus des aventures du camarade inspecteur principal Chen a mis plus de temps à me séduire, m'accrocher. Une bonne part de ce roman est consacré aux nouveaux projets de notre héros et aux difficultés rencontrées par son "adjoint"Yu qui se retrouve responsable de l'enquête. Yu est un bon policier mais il a moins de sens politique ce qui l'empêche de manipuler adroitement ses collaborateurs obligés.
L'enquête, elle-même, est lente à se mettre en place et ce n'est que lorsque Chen s'en mêle que l'on retrouve enfin l'élan existant dans les histoires précédentes. L'intrigue est alors parfaitement construite. L'auteur s'appuie une fois de plus de manière fort judicieuse sur les périodes noires de l'histoire chinoise. Le contexte aurait pu cependant se retrouver ailleurs et le drame se jouer de façon similaire car les abus de pouvoir conduisent souvent aux mêmes problématiques.
L’intérêt de l'histoire est lié aux parallèles établis entre les recherches littéraires de Chen et l'histoire qui a menée aux crimes ainsi que sur la manière dont les occidentaux gèreraient le drame initial.
Après une entrée en lecture laborieuse, ce roman s'est finalement avéré très enrichissant pour mieux comprendre le mode de pensée chinois.
Un policier assez confus par moments et les noms chinois ne facilitent pas la compréhension.
Le contraste entre la fréquence des meurtres et la lenteur d’action des enquêteurs est .surprenante.
Le suspens est faible, on devine qui est le coupable avant la moitié du livre, mais ça reste intéressant quant à ce qu’on apprend sur les conditions de vie des chinois depuis la révolution culturelle.
En outre, une part large est faite à la poésie et à la gastronomie chinoise.
Si l’intrigue policière est mince, l’inspecteur Chen, vaguement « à côté de la plaque », est très sympathique.
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