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Qui parle, qui rêve ? se demande-t-on en lisant ce long poème qu'Alice Oswald dédie au fleuve Dart, qu'elle personnifie, féminise et transforme en une sorte de divinité à l'ego surdimensionné, tourmentée, démoniaque, sensuelle, solitaire et séduisante, attendant l'amour au fond de son lit. Un cours d'eau s'entend avant d'être vu. Avec ce texte sinueux, Alice Oswald restitue le mystère du chant de la Dart et la multitude de voix qui hantent ses flots vifs : voix naturelles auxquelles faune et flore aquatiques prennent part ; voix humaines allant du marcheur au garde-pêche, en passant par le guetteur d'anguille, les braconniers, l'ouvrier laitier et les baigneurs du dimanche, pour ne citer qu'eux (Oswald a passé deux ans à enregistrer « des conversations avec des personnes qui connaissent le fleuve ») ; voix oniriques de nymphes et autres créatures étranges, qui incluent entre autres les fantômes des canoéistes et des mineurs d'étain noyés. En jouant constamment avec la forme et la polyphonie, Oswald fait entendre le « murmure du fleuve » : le choeur des bruissements de ses multiples alter ego, écologiques, sociologiques, historiques, mythologiques, folkloriques et poétiques.
Sabine Huynh
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