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Anachronique, hors mode, la très riche oeuvre de Daniel Hourdé, polymorphe et polysémique, tout à la fois tragique et ludique, s'inscrit éthiquement dans le lignage du christianisme, et formellement dans celui du maniérisme.
Dessins, installations, sculptures : l'oeuvre est multiple, mais c'est sans nul doute la sculpture qui se situe au coeur de son travail.
Géants sublimes dont les corps athlétiques et nerveux évoquent la tradition des « écorchés », motifs récurrents de la Croix et de la couronne d'épines, de la Chute et de la Rédemption, squelettes, tout semble inviter à une méditation sur la Vanité du monde.
Pourtant, cette mélancolie qui irrigue l'oeuvre se voit sans cesse remise en cause par l'insertion de motifs ludiques, de titres drolatiques et d'emprunts à la culture Pop.
L'orange, couleur fétiche de l'artiste, dynamise une oeuvre complexe qui célèbre tout à la fois le tragique et la farce, l'effondrement et le rire.
Et, comme l'art et la vie ne font qu'un chez Daniel Hourdé, c'est dans un vaste atelier éminemment théâtral, tout à la fois cabinet de curiosités, cocon, lieu magique et mortifère, palais baroque, bunker - que vit et oeuvre l'artiste, tel le dandy de Huysmans.
« Ma maison, c'est un peu mon laboratoire intime où je garde, un peu prisonniers c'est vrai, tous les égarements de mon imagination ».
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