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Cryptes de Derrida ; faire part

Couverture du livre « Cryptes de Derrida ; faire part » de Jacob Rogozinski aux éditions Nouvelles Lignes
Résumé:

Ni réfutation polémique, ni commentaire mimétique, le présent essai de Jacob Rogozinski se propose de tracer dans son oeuvre une ligne de partage entre ce qui se laisse déconstruire et ce qui reste. De découvrir la part indéconstructible de la déconstruction, les « cryptes » de Derrida : ses... Voir plus

Ni réfutation polémique, ni commentaire mimétique, le présent essai de Jacob Rogozinski se propose de tracer dans son oeuvre une ligne de partage entre ce qui se laisse déconstruire et ce qui reste. De découvrir la part indéconstructible de la déconstruction, les « cryptes » de Derrida : ses points de résistance, les impensés de sa pensée.

Il y a dix ans mourait Jacques Derrida, reconnu dans le monde entier comme l'un des philosophes les plus importants du XXesiècle et dont l'oeuvre suscite toujours de nombreux commentaires en France et à l'étranger.

L'essai de Jacob Rogozinski se confronte à sa pensée dans un exercice d'« infidèle fidélité » : il s'efforce de rester fidèle à la « déconstruction » derridienne en essayant de la déconstruire à son tour. Ni réfutation polémique, ni commentaire mimétique, il se propose de tracer dans son oeuvre une ligne de partage entre ce qui se laisse déconstruire et ce qui reste. De découvrir la part indéconstructible de la déconstruction, les cryptes de Derrida : ses points de résistance, les impensés de sa pensée. Dans le labyrinthe de la déconstruction, Jacob Rogozinski parcourt plusieurs chemins : la question du deuil, celle du moi et celle de la vérité.

Ce que Derrida nous enseigne sur le « travail du deuil » nous éclaire-t-il sur la mélancolie de la déconstruction, la hantise d'un penseur qui avait pris pour secrète devise l'impossible énoncé : je suis mort ? Mais si je suis mort depuis toujours, ma vie ne se distingue plus de ma mort, et le mot « je » ne signifie plus rien. Cette destitution de l'ego -cet égicide- n'est-elle pas une illusion majeure de la déconstruction ? Comment s'accorde-t-elle avec la passion de Derrida pour la signature et l'autobiographie ? Et comment entendre alors son appel final à « préférer toujours la vie » ? L'une des difficultés à laquelle cette relecture de Derrida nous confronte concerne le statut de la déconstruction dans sa relation paradoxale à la vérité. Certes, Derrida récusait tout recours à la vérité, dénoncée comme un maître-mot de la métaphysique. L'on doit cependant se demander si la déconstruction de la vérité n'en appelle pas à cette vérité qu'elle déconstruit. Se serait-il mépris sur le sens ultime de sa pensée ? Est-il resté jusqu'au bout fidèle à la radicalité de la déconstruction ?

Autant de questions que nous invite à se poser cet essai sur Derrida, qui constitue également une introduction éclairante à la lecture de son oeuvre.

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