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Missionnée pour un casting aux allures de défi, Damya arpente les rues de Paris à la recherche d'une centaine de figurants : efflanquées, défaites, ces ombres fragiles incarneront les déportés dans un film adapté de la Douleur de Duras.
Par sa présence si vive au monde, ses gestes de danseuse, son regard alerte et profond, Damya mue en vraie rencontre chaque échange fugace avec les silhouettes qu'elle repère - un marcheur qui ne retient du temps qui passe que l'usure de ses semelles, Amalia, oiseau frêle en robe pourpre de la gare Saint-Lazare, ou ce jongleur de rue aux airs de clown fellinien.
Mais dans le dédale de la ville, Damya a surtout l'espoir fou de retrouver le garçon d'un rendez-vous manqué - par la force tragique d'un soir de novembre 2015 - et dont le souvenir l'obsède.
Casting sauvage est une magnifique traversée de Paris, un roman intense et grave dont la ville aux mille visages est la trame et le fil, habitée par la mémoire de ses drames et rendue à la vie par tous ceux qui la rêvent... Un walking movie qui offre aux âmes errantes comme un recours en grâce.
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Damya, jeune danseuse sur le point d’évoluer dans « Galatéïa », ballet d’Egor est victime de l’un des attentats survenus à Paris en Novembre 2015. Une longue et douloureuse rééducation ne parviendra pas la réparer complètement, fini la danse ! Elle est alors embauchée pour procéder au casting sauvage d’une centaine de figurants qui seront des rescapés des camps de concentration rapatriés à Paris en 1945 dans un film. Son errance dans les rues de la capitale pour trouver des candidats ayant le physique requis est l’occasion de descriptions et de rencontres magnifiées par l’écriture brillante de l’auteur. Des moments de délire poétique font apparaître différentes espèces animales peuplant la ville et d’autres plus réalistes des réfugiés harassés occupant quelques endroits où ils ont pu déposer leur malheur.
Une écriture dense et riche que celle d'Hubert Haddad ...une ode à la danse , aux étoiles déchues , aux exclus que nous croisons sans les voir ... A lire
En refermant "Casting sauvage" d’Hubert Haddad, deux réflexions m’effleurent. Je pense d’abord à la chance que j’ai eue de recevoir cet ouvrage, merci à Lecteurs.com et aux Editions Zulma. Je pense aussi que, décidément, non, la valeur d’un récit ne s’évalue pas au nombre de pages. Cent quarante-six pages de mots seulement… mais quels mots ! J’ai eu l’impression, même s’il s’agit là d’un roman, de ressortir d’un bain de poésie.
Damya, une ancienne danseuse blessée dans les attentats du mois de novembre 2015 parcourt Paris de sa démarche mal assurée, à la recherche de potentiels figurants pour le film adapté de "La douleur" de Marguerite Duras. Elle nous entraîne à sa suite dans une traversée de la ville absolument fantastique, teintée de merveilleux, de lumière, de musique. Je me suis souvent demandé qui en était le personnage principal : Damya, ses rencontres, êtres faméliques, indigents, souvent invisibles, Egor, son ancien professeur de danse, Lyle, l’amie qui lui a proposé ce travail de casteuse, ou encore Mathéo qui vit seul sur une péniche ? A moins que ça ne soit tout simplement les rues de la capitale ?
En fait, c’est tout cela à la fois. Mais ce qui, pour moi, domine l’ensemble, c’est l’écriture. Si l’histoire m’a permis de voler, de danser, de claudiquer au fil des rues, des ponts, de traverser les places et de m’arrêter aux terrasses des cafés, si elle m’a permis d’entendre les musiques, de m’apitoyer sur le sort de malingres silhouettes, si j’ai pu suivre Damya dans ses tribulations sans jamais me décourager, sans me lasser du spectacle, sans détourner le regard c’est bien parce que les mots, eux aussi, dansaient, volaient, claudiquaient. L’écriture est sublime qui tient tout autant de la musique que de la poésie et sert la déambulation à merveille. Ciselée telle une dentelle, travaillée, légère et d’une précision sans nom, elle apporte à la fiction une aura digne des plus grands poèmes.
Je n’aime pas les comparaisons et pourtant, pourtant, j’ai cru reconnaître à travers la plume d’Hubert Haddad l’Arthur adoré de ma jeunesse, ses tilleuls verts de la promenade. Si on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans, on l’est encore moins à septante
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Un bijou, un coup de foudre, un livre que je relirai.
https://memo-emoi.fr
https://lettresexpres.wordpress.com/2018/06/05/hubert-haddad-casting-sauvage/
Je trouve difficile de parler d'un roman tel que celui-ci, tout en subtilité et en suggestion. Il est évidemment possible de le résumer en deux ou trois lignes qui enlèveraient une grande partie de la magie de la lecture... disons donc qu'il raconte quelques mois de la vie de Damya, une jeune femme qui s'apprêtait à jouer le premier rôle d'un spectacle de danse, mais qui dorénavant travaille à chercher des figurants pour le film adaptant La douleur de Marguerite Duras.
Il faut s'imaginer que le personnage principal est une ville (enfin, c'est mon sentiment), Paris qui, à des moments féeriques, ne semble plus habitée que par des espèces animales, oiseaux, chats, rats et souris, insectes, et même un cerf crépusculaire... et à d’autres heures, ses trottoirs sont engorgés de nuées de réfugiés, maigres et harassés.
Ce roman a su me toucher avec un sujet moins facile que Le peintre d'éventails, mais surtout une belle ambiance portée par une écriture des plus délicates.
Je le conseille à ceux qui aiment la plume de l'auteur comme à ceux qui voudraient la découvrir.
Un roman d’Hubert Haddad est toujours une promesse d’un voyage poétique. Si cette fois, il ne nous entraîne pas plus loin que Paris, c’est sous une toute autre lumière que vous découvrirez la capitale.
« Paris où l’on se consume de famine et de solitude. »
Damya, une ancienne danseuse blessée lors de l’attentat du 13 novembre, arpente de son pas incertain les rues de Paris à la recherche de figurants, très maigres, décharnés pour une grosse production qui parle de guerre et de déportation.
Barbès, les hauteurs de Montmartre, Porte de la Chapelle, rue de la goutte d’or, tous les quartiers de solitude sans nombre. Jussieu car parfois les étudiants souffrent aussi de privations, de stress et d’isolement. Chez chaque délaissé rencontré, il y a toujours la grandeur d’âme des gens de la rue.
« Paris foisonne de ces hordes de gosses délaissés, orphelins et bannis plus ou moins drogués au Valium et aux vapeurs de colle; du matin au soir, du soir au matin, ils survivent de mendicité ou de rapines, tout colle dans Los Olvidados, ce film en noir et blanc de Luis Buñuel. »
Ce sont des figures croisées rapidement comme Amalia à « l’expression désemparée », le fantassin ou le jongleur des rues, l’assassin libéré de prison au service des réfugiés, des exilés que personne n’attendait nulle part.
Et puis, il y a l’histoire de Damya, d’Egor, son ancien professeur de danse, de Lyle, son amie et employeuse. Celle de Mathéo qui broie son chagrin dans l’alcool, seul sur sa péniche amarré près du pont de la Tournelle, là où son amour s’est jeté dans la Seine.
Des rencontres fugaces et puis celle tant espérée du jeune inconnu de la rue de l’Equerre. Il lui avait donné rendez-vous à la terrasse de ce café le jour où sa vie a basculé. Elle croit encore voir sa silhouette à chaque coin de rue. « Damya n’a pas oublié sa voix rieuse un peu grave ni la couleur cendrée de ses yeux. »
Ce roman peut sembler fantomatique, sombre mais il a la grâce de son personnage principal. Malgré sa blessure, Damya a cette légèreté d’un oiseau à l’aile cassée que le vent emporte. Elle connaît la chute mais elle garde l’espoir d’une rencontre. Parfois « l’invraisemblable et l’espéré se rencontrent », il faut croire aux coïncidences.
Et puis, il y a l’écriture d’Hubert Haddad. Parfois, elle nous perd. Souvent, elle nous emporte. Dans Casting sauvage, elle est superbe, parfaitement dosée entre la richesse et la poésie.
Hubert Haddad écrit dans une langue magnifique, poétique, qui prend son envol quand elle sert une histoire puissante. Ce fut le cas avec Opium Poppy. Si les pérégrinations de Damya sont émouvantes, prétextes à de splendides descriptions de Paris, au portrait sans apprêts de ses déshérités, on a du mal à croire à son improbable destin de victime des attentats islamistes. Trop de coïncidences, trop de hasards, trop de circonstances paradoxales qui donnent au récit un côté factice. Dommage parce que de nombreuses scènes sont inoubliables, comme la stature de l'aimée qui retourne à la Seine.
Damya ne dansera plus sur scène. Une amie lui propose un défi, rechercher une centaine de figurants cachectiques pour incarner les déportés dans un film adapté du roman de Marguerite Duras "la douleur". Damya par sa présence si vive au monde arpente les rues de Paris et mue en vraie rencontre chaque échange avec ces silhouettes fragiles. Dans cette traversée, elle a l'espoir obsédant de retrouver le garçon qu'elle a rencontré un soir de novembre 2015........Casting sauvage est un roman d'une grande intensité et bouleversant d'humanité.
J'aime beaucoup Hubert Haddad, mais à chaque fois que j'ouvre l'un de ses livres, j'ai une petite appréhension. En effet, parfois, je n'y arrive pas, ce fut le cas avec quelques rares -heureusement- titres que je n'ai pas pu lire. Mais quand ça colle entre l'ouvrage et moi, je peux être d'un enthousiasme à peine limité. Ce fut le cas avec moult romans de l'auteur. Cette fois-ci, le suspense ne sera pas long ni haletant, j'ai beaucoup aimé Casting sauvage. J'y retrouve l'élégance de l'écriture, la poésie, l'usage de certains mots rares ou désuets, mais jamais trop, Hubert Haddad ne fait pas dans le recyclage des mots anciens pour épater la galerie, il en place de temps en temps et la page prend une autre dimension. Au-delà de ça, c'est aussi le ton employé, calme et lenteur, une vraie pause dans notre société ultra rapide ou tout doit trouver réponse immédiatement.
Hubert Haddad, par petites touches, décrit Dalmya et, tout au long du court roman, elle se révélera à nous lecteurs, mais aussi à elle-même. Cette jeune femme fragile ose aller au-devant d'inconnus dans la rue ; elle garde à leurs yeux son mystère mais pas aux nôtres qui apprenons à la connaître. Roman fin et sensible, d'une beauté enivrante dans lequel le romancier parle de sujets lourds et profonds : les réfugiés, les attentats, les pauvres de Paris, ceux qui vivent dans les rues ou dans des habitats insalubres, ... Paris en est le contexte géographique, Dalmya arpente ses rues, places et boulevards, c'est un walking movie comme le précise l'éditrice, un roman pour ceux qui aiment marcher à Paris et pour les autres qui découvriront les quartiers et leurs habitants.
Hubert Haddad parle des gens, de tous les habitants de Paris quelles que soient leurs origines qui peuvent vivre ensemble en apprenant les uns des autres. Tout son talent est dans le fait qu'il fait tenir tout cela en 160 pages, que si beaucoup est dit, le lecteur lit entre les lignes et prolonge la réflexion de l'écrivain. J'aime les écrivains qui font le pari de l'intelligence de leurs lecteurs. J'aime Hubert Haddad.
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