"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Rosa est née dans le quartier de San Nicola, l'un des plus pauvres de Bari. Parmi les maisons blanches bordant d'étroites ruelles qui courent vers la mer, la violence règne. Et chez Rosa, c'est son père, « Gueule d'ange », qui fait régner la terreur. Au sortir de l'adolescence, elle rencontre Marco et, avec lui, la promesse d'un nouveau départ. Elle l'épouse et le suit à Rome, où elle donne naissance à Giulia, leur petite fille. Mais, très vite, l'histoire se répète et Rosa comprend que Marco n'est pas celui qu'elle croyait. Quand sa mère tombe malade, la jeune femme n'a d'autre choix que de retourner sur les lieux de son enfance pour replonger dans son passé, affronter sa haine pour son père et, peut-être, emprunter le chemin du pardon.
Rosa Ventrella n’a pas son pareil pour raconter des histoires de femmes. Je l’avais découverte avec « Une famille comme il faut » que j’avais adoré.
» Béni soit le père » est de la même veine.
Alors qu’elle se trouve au restaurant à Rome avec son ex-mari pour planifier l’emploi du temps de leur fille Giulia, Rosa reçoit un appel téléphonique de son frère Salvo qu’elle n’a pas vu depuis deux ans.
Ce dernier lui apprend que leur mère, Agata, a été victime d’un AVC et qu’elle est dans le coma à l’hôpital de Bari, ville d’origine de la famille.
Rosa va devoir se rendre au chevet de sa mère, revoir son père honni et ses deux frères. Elle prend brutalement conscience que son avenir ne pourra être serein que si elle a le courage d’affronter le passé.
» Tous mes efforts pour me tourner vers l’avenir me projettent avec force dans le passé. Le temps est une spirale, un magicien tricheur, un fils de pute. Je parle au miroir, mais ce n’est pas moi qui prononce ces mots. C’est la peur. Je halète. Je ne sais plus si cette voix est la mienne ou si elle vient d’ailleurs, d’un monde souterrain qui tourne à l’envers. La peur glisse sous les dalles de pierre de la maison de mon enfance, remonte le long du mur. Où est mon point de départ ? A quel moment de mon passé ? Parce que, c’est certain, je ne commence pas à ma naissance. Bifurcations, déraillements, carrefours. Sans m’en rendre compte, je me suis perdue dans ma propre histoire. »
Sa plongée dans son enfance difficile et meurtrie en raison de la violence de son père, la libèrera du schéma de répétition dans lequel elle s’était jusqu’alors engluée.
» Béni soit le père » est un roman très fort qui met à jour les dysfonctionnements dans le couple, dans la famille sans jamais sombrer dans le pathos. La fin en est très belle et porteuse d’espoir.
Rosa a passé son enfance dans un quartier pauvre de Bari.
Elle a deux petits frères.
Son père très beau, peut aussi être très violent.
Sa mère, si belle elle aussi, est soumise, et le sera toujours.
Dès qu'elle le peut, Rosa échappe à cette ambiance lourde en épousant Marco et en partant à Rome.
Mais l''histoire se répète......
Quel beau livre qui prend aux tripes !
L'écriture allie la beauté à l'intelligence.
On est en plein dans la belle littérature italienne, réaliste et poignante.
Comment rompre ce satané fil de la transmission ?
Comment pardonner ?
Comment repartir ?
Je ne sais pas si c'est le cas, mais tout laisse à penser que cette histoire est autobiographique, ou du moins fortement imprégnée de l'atmosphère barisienne dans laquelle a vécu l'auteur.
Rosa a 13 ans en 1978. Elle vit dans le quartier de San Nicola, l’un des plus pauvres de Bari, la capitale des Pouilles en Italie. Son père « Gueule d’ange » est beau comme un dieu mais malheureusement c’est aussi un homme particulièrement violent. Sa mère s’efface, soumise et semble tout accepter, les coups, les violences psychologiques, la tromperie. Rosa grandit dans cette atmosphère lourde. C’est ce qu’elle relate dans la première partie de son récit. Dans la seconde, elle s’adresse à sa mère et lui raconte sa rencontre avec Marco, leur amour et son délitement, comme un éternel recommencement d’une tragédie familiale…
C’est un beau récit, vraiment touchant. On suit avec intérêt la jeune Rosa dans son quotidien, avec sa tristesse, sa mélancolie, son sentiment d’impuissance. On découvre avec elle les premiers émois de l’adolescence, les premières envies de fuir. On ressent avec elle la découverte de l’amour, puis la douleur de la déception… On est ému par le profond attachement qu’elle a pour sa mère, même lorsqu’elle est adulte et a enfin construit sa propre vie. C’est aussi un roman qui questionne sur les relations qu’un enfant peut entretenir avec un parent maltraitant, peut-on lui pardonner avec le temps, finit-il par trouver grâce aux yeux de l’enfant devenu adulte ? L’époque est bien dépeinte, surtout le peu de place pour la femme dans cet univers un peu rustre. Le récit est fluide, très agréable à lire. Un livre émouvant.
#grandprixdeslecteurspocket
Béni soit le père est le troisième volet de la saga familiale de Rosa Ventrella (même s'il peut tout à fait être lu indépendamment des deux autres livres).
Rosa Ventrella est née dans les Pouilles, à Bari, elle connaît donc parfaitement le Sud de l'Italie qu'elle décrit dans son roman.
Si elle enseigne la littérature, elle est également diplômée en histoire contemporaine et spécialisée en histoire des femmes.
C'est donc assez naturellement que les femmes prennent une place importante dans ses romans.
J'ai beaucoup d'affection pour la littérature italienne, pour cette manière d'écrire le réel dans le flux des sentiments (qu'ils soient ou non positifs d'ailleurs) et les portraits vibrants qui y sont dépeints.
Évidemment on dit déjà de Rosa Ventrella qu'elle est "l'Elena Ferrante de Bari" et je comprends que ça puisse l'agacer…
Même si les thèmes (émancipation, patriarcat…) sont les mêmes, les romans de Rosa Ventrella sont uniques. Le tempo de la langue n'est pas le même, le phrasé est différent.
Mais je crois qu'il n'y a pas à détailler tout cela, il n'y a qu'à le lire pour en être convaincu, non ? Je le lirai peut-être en langue italienne, pour me rendre compte du rythme, des formules en dialecte.
La narratrice-personnage de son roman est Rosa, elle est née dans un de ces quartiers de misère à Bari, le quartier San Nicola.
"Un monde dans le monde" où la violence suinte de chaque pierre dans le silence assourdissant de ceux qui en sont témoins.
Pour vivre, Rosa a dû se détacher du quartier, fuir un père à la beauté magnétique - surnommé "gueule d'ange" - mais violent presque par tradition.
Sa mère, quant à elle, semblait accepter son sort avec tant de fatalisme que ça en devenait insupportable pour la jeune femme en devenir.
Alors Rosa a fui cette héritage douloureux, et en le faisant elle a aussi en quelque sorte abandonné sa mère à son déni, elle qui était la première victime des violences paternelles est seule maintenant face à son bourreau. Un sentiment de culpabilité l'envahit, même s'il est évident que Rosa n'avait pas d'autres choix.
Et puis le temps a passé, Rosa a "fait sa vie" loin, mais sa mère vient d'être hospitalisée, elle a fait un AVC, il va falloir une nouvelle fois affronter le père, aura-t-il changé ? Pourra-t-elle lui pardonner ?
En parallèle, la famille qu'elle s'était construite se meurt, tout est disloqué, changé. Revenir à Bari c'est faire un saut dans l'enfance et raconter encore peut-être pour… peut-être pour en guérir ?
Quelle est la part de ce que nous avons vécu pendant notre adolescence qui reste collée à notre peau ? Rosa est née à Bari, dans le quartier San Nicola, l'un des plus infâmes, où la violence règne. Chez Rosa, c'est son père "Gueule d'ange" qui règne en maitre sur ses enfants et sa femme.
Rosa rencontre Marco, elle est persuadée qu'il va l'a sauvé de cette vie de misère, Rosa a cru le reconnaitre comme un réfugié comme elle. Elle s'enfuit avec lui à Rome. Alors que son mariage sombre dans les méandres de l'oubli, Rosa reçoit une nouvelle difficile sur sa mère, une nouvelle devant laquelle elle ne peut échapper aux souvenirs.
Rosa décide de retourner sur les lieux de son enfance, comme forcée d'affronter un voyage à rebours vers son adolescence, vers sa ville natale, à la recherche des racines de la haine pour son père ; mais aussi à la recherche du désir découvert à travers une amitié interdite avec une prostituée et une attirance secrète pour un homme plus âgé.
Rosa part à la quête du courage de se libérer de son propre héritage, un héritage sombre et difficile à oublier.
Rosa Ventrella revient avec un roman fort, courageux, avec le désir de démasquer la violence de nos racines. Rosa Ventrella avec son écriture capable de douceur et de férocité, conte un roman de femme du Sud, de femmes fortes qui veulent casser les codes et partir vers d'autres mondes.
L'histoire est forte, touchante, brute, évocatrice, un roman qui prouve que Rosa Ventrella a un talent incroyable, et qui montre que la littérature italienne est surement la plus belle et la plus évocatrice de tant de tourments !
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