"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Roman historique de Rosa Ventrella racontant l'épopée d'enfants rescapés de la Shoah. En 1939 Margit et Jànos vivent en Tchécoslovaquie, l'occupation Allemand fera basculer leurs vies. Les Rafles vont conduiront les enfants a fuirs, ils font par la suite la rencontre de d'autres enfants, ensembles ils cherchent à rejoindre l'Italie qui serait la terre promise.
Un roman poignant et bouleversant inspiré d'une histoire vrai, on découvre des faits parfois méconnu, l'horreur de la guerre avec le viol de la maman, la peur, l'abandon, la survie et un périple. On découvre Sciesopoli l'orphelinat fasciste à Selvino en Italie. Le temps de la reconstruction et de la résilience pour les enfants.
De l'émotion, une plume intense et puissante, un récit qui fait parti du devoir de mémoire pour ne pas oublier les horreurs de la seconde guerre mondiale.
"On ne s'habitue pas à l'idée de perdre quelqu'un, on ne peut pas se préparer aux coups, mais on peut laisser la douleur nous traverser et espérer qu'elle ne détruira rien sur son passage."
Rosa Ventrella n’a pas son pareil pour raconter des histoires de femmes. Je l’avais découverte avec « Une famille comme il faut » que j’avais adoré.
» Béni soit le père » est de la même veine.
Alors qu’elle se trouve au restaurant à Rome avec son ex-mari pour planifier l’emploi du temps de leur fille Giulia, Rosa reçoit un appel téléphonique de son frère Salvo qu’elle n’a pas vu depuis deux ans.
Ce dernier lui apprend que leur mère, Agata, a été victime d’un AVC et qu’elle est dans le coma à l’hôpital de Bari, ville d’origine de la famille.
Rosa va devoir se rendre au chevet de sa mère, revoir son père honni et ses deux frères. Elle prend brutalement conscience que son avenir ne pourra être serein que si elle a le courage d’affronter le passé.
» Tous mes efforts pour me tourner vers l’avenir me projettent avec force dans le passé. Le temps est une spirale, un magicien tricheur, un fils de pute. Je parle au miroir, mais ce n’est pas moi qui prononce ces mots. C’est la peur. Je halète. Je ne sais plus si cette voix est la mienne ou si elle vient d’ailleurs, d’un monde souterrain qui tourne à l’envers. La peur glisse sous les dalles de pierre de la maison de mon enfance, remonte le long du mur. Où est mon point de départ ? A quel moment de mon passé ? Parce que, c’est certain, je ne commence pas à ma naissance. Bifurcations, déraillements, carrefours. Sans m’en rendre compte, je me suis perdue dans ma propre histoire. »
Sa plongée dans son enfance difficile et meurtrie en raison de la violence de son père, la libèrera du schéma de répétition dans lequel elle s’était jusqu’alors engluée.
» Béni soit le père » est un roman très fort qui met à jour les dysfonctionnements dans le couple, dans la famille sans jamais sombrer dans le pathos. La fin en est très belle et porteuse d’espoir.
Rosa a passé son enfance dans un quartier pauvre de Bari.
Elle a deux petits frères.
Son père très beau, peut aussi être très violent.
Sa mère, si belle elle aussi, est soumise, et le sera toujours.
Dès qu'elle le peut, Rosa échappe à cette ambiance lourde en épousant Marco et en partant à Rome.
Mais l''histoire se répète......
Quel beau livre qui prend aux tripes !
L'écriture allie la beauté à l'intelligence.
On est en plein dans la belle littérature italienne, réaliste et poignante.
Comment rompre ce satané fil de la transmission ?
Comment pardonner ?
Comment repartir ?
Je ne sais pas si c'est le cas, mais tout laisse à penser que cette histoire est autobiographique, ou du moins fortement imprégnée de l'atmosphère barisienne dans laquelle a vécu l'auteur.
Rosa a 13 ans en 1978. Elle vit dans le quartier de San Nicola, l’un des plus pauvres de Bari, la capitale des Pouilles en Italie. Son père « Gueule d’ange » est beau comme un dieu mais malheureusement c’est aussi un homme particulièrement violent. Sa mère s’efface, soumise et semble tout accepter, les coups, les violences psychologiques, la tromperie. Rosa grandit dans cette atmosphère lourde. C’est ce qu’elle relate dans la première partie de son récit. Dans la seconde, elle s’adresse à sa mère et lui raconte sa rencontre avec Marco, leur amour et son délitement, comme un éternel recommencement d’une tragédie familiale…
C’est un beau récit, vraiment touchant. On suit avec intérêt la jeune Rosa dans son quotidien, avec sa tristesse, sa mélancolie, son sentiment d’impuissance. On découvre avec elle les premiers émois de l’adolescence, les premières envies de fuir. On ressent avec elle la découverte de l’amour, puis la douleur de la déception… On est ému par le profond attachement qu’elle a pour sa mère, même lorsqu’elle est adulte et a enfin construit sa propre vie. C’est aussi un roman qui questionne sur les relations qu’un enfant peut entretenir avec un parent maltraitant, peut-on lui pardonner avec le temps, finit-il par trouver grâce aux yeux de l’enfant devenu adulte ? L’époque est bien dépeinte, surtout le peu de place pour la femme dans cet univers un peu rustre. Le récit est fluide, très agréable à lire. Un livre émouvant.
#grandprixdeslecteurspocket
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