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Machiavel avait pensé le premier ce qu'on a appelé plus tard « l'autonomie du politique ». Mais, peut-être parce qu'il était lui-même un homme politique manqué, il n'avait pas su penser de façon aussi originale que Francesco Guicciardini ce qu'on peut appeler « l'autonomie de l'homme politique » : le Prince reste une exception à l'horizon duquel pointe toujours, au-delà des situations de crises, le législateur et les « ordres bons ».
Frappé par la crise du Sac de Rome et le réveil de la république florentine, Guichardin comprend que la politique est la gestion d'une crise constante, et il lui revient de faire le portrait du gestionnaire, sorte d'ancêtre des « grands commis ». Lucidité, que la critique, malheureusement qualifiera de pessimisme ou de cynisme inacceptable, mais qui s'appuye sur les trois piliers de l'armée, de la diplomatie et des officiers d'État. Guichardin avait déjà d'ailleurs eu l'expérience directe de ces trois formes de pratiques politiques. Aboutissement d'une réflexion politique et d'une réflexion théorique et ébauche d'un travail qui donnera naissance à l'historiographie moderne, les « Avertissements politiques » de Guichardin méritaient d'être enfin traduits en français...
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