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C’est l’histoire de Juliette Pomerleau, bientôt la soixantaine, obèse au grand coeur et à la santé fragile qui élève Denis, son petit-neveu, abandonné depuis presque dix ans par une mère instable, Adèle Joanette.
C’est l’histoire de Denis, un enfant doux et attaché à sa grand-tante Juliette, qui aimerait bien lui aussi retrouver sa génitrice.
C’est l’histoire de tous leurs voisins solidaires (Bohuslav Martinek, dit « Bohu », musicien et de sa muse et amoureuse Rachel, Clément Fisette photographe, Adrien Ménard dentiste, Yoyo et Vinh fidèles copains de Denis) toujours prêts à se couper en quatre pour protéger Juliette de sa méchante soeur Elvina …
C’est l’histoire d’une promesse faite par Juliette Pomerleau (qui se croyait moribonde) devant le portrait de sa défunte tante Joséphine : celle de retrouver la mère de Denis avant de quitter ce monde … Et ce en commençant par mettre la main sur un dénommé Roger Simoneau, camionneur de son état, qui pourrait bien avoir joué un rôle primordial dans l’existence de l’enfant …
Comme à son habitude, Yves Beauchemin fait durer à plaisir le suspens de son intrigue, nous amenant à deux doigts de l’aboutissement de ses recherches, pour mieux nous détromper la page suivante. Nous entrainant dans d’improbables péripéties – parfois comiques, parfois tragiques – le tout dans une langue savoureuse, unique en son genre … Ah ! Quel enchantement que ce vocabulaire franco-québécois ! Il est long, bien long, ce récit dont on ne se fatigue à aucun moment, tant on a mordu à l’hameçon de la curiosité … (pour ma part : troisième lecture, sans la moindre lassitude …) Les romans d’Yves Beauchemin sont caustiques et bienveillants, tendres et cruels. Autant de petits bijoux qu’il faut prendre le temps de découvrir et s’en délecter !
Prise en main de ce gros volume -670 pages, version définitive- intitulé « Le Matou », d’un auteur québécois, Yves Beauchemin.
L’action se situe au Québec, et, nous allons partager, au fil des pages, le destin croisé de Florent Boissonneault, d’Elise sa femme, d’un vieux monsieur Egon Ratablavasky et de monsieur Emile –garçon de 6 ans- avec son « matou », dans les années 70.
Le rêve de Florent, devenir propriétaire d’un restaurant (La Binerie). Le début m’a fortement accroché, pour ensuite, avec la verve québécoise de l’auteur, continuer par une fresque de l’univers humain quotidien de cette belle contrée. Se mêlent ainsi, l’humanité, la turpitude de certains, la lâcheté d’autres, la générosité ; bref, une tranche de vie avec tous ses aléas…
Je n’ai pas eu l’impression d’être dans les années 70 mais plutôt au XIX siècle. L’accent étant surtout mis, et avec bonheur, sur les personnages –truculents-, et non sur leur environnement.
Un sentiment de manque m’a gâché la fin, sans pour cela attendre une « happy end », j’eusse aimé avoir les motivations d’Egon Ratablavasky quant à son obsession à « traquer » Florent. Personnage énigmatique, qui pour moi a gardé tout son mystère !
D’agréable lecture, son style et ses personnages, nous permettent de le savourer avec délectation.
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