Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
La narratrice est une jeune fille qui vit dans l'ancienne école maternelle de son village. Elle entretient le souvenir des enfants morts en s'occupant des "petites boites" qui peuplent l'auditorium de l'établissement devenu obsolète. Elle fait aussi le lien entre différentes figures emblématiques : l'ancien dentiste, l'ancienne coiffeuse et surtout "M. Baryton". Ce dernier - qui ne parle plus sans chanter - l'a missionnée pour retranscrire les missives écrites en caractères minuscules de sa bien-aimée souffrante. Car la narratrice est la personne toute désignée pour s'occuper de tout ce qui est "petit", à l'image des "petites boites" dont elle est la gardienne attentionnée.
Cet étrange village semble figé dans un espace-temps énigmatique et toute la population semble prendre sa part de deuil, que ce soit au travers des "petites boîtes" en verre ou des "concerts de soi à soi". Même les livres que la narratrice apporte à sa cousine portent la marque du deuil : exclusivement écrits par des auteurs morts...
Tout semble calme, ancien, petit ou mal dimensionné. Tout semble aussi triste que mystérieux... Tout semble différent de la réalité. Bref, tout "semble"...
Yôko Ogawa nous offre une galerie de personnages tous plus étranges et tristes les uns que les autres... La tristesse est l'émotion dominante de ce court roman, qui ne m'a pas émue... Je n'ai pas réussi à m'impliquer vraiment, malgré les qualités littéraires du texte et les mystères qui entourent le village et sa population.
J'étais curieuse de découvrir ce qui a pu conduire à l'extinction des enfants - c'est ce qui m'a encouragée à terminer le livre - mais le mystère reste entier [ou je n'ai rien compris...]. Cela explique en partie ma déception.
Il s'agit pourtant d'un texte d'une grande qualité, qui foisonne de belle littérature et de poésie, que ce soit dans les mots, les actions ou les personnages. Peut-être que cet excès de poésie m'a laissée à distance ? Ou peut-être est-ce le désordre de l'univers surréaliste et mélancolique de Yôko Ogawa qui m'a perdue ?
Un jeune muséographe prend ses nouvelles fonctions sous la direction d'une vieille femme excentrique. Sa mission : répertorier et classer les objets hétéroclites des défunts d'un village voisin, afin d'immortaliser le souvenir de leur existence. Mais lorsque des crimes commencent à se produire, l'entreprise se transforme en une quête de plus en plus anarchique et tourmentée, échappant bientôt à tout contrôle...
Je me suis laissée subjuguer par ce roman au huis clos hypnotique. Ici, le thème récurrent de la mémoire est exploré avec des accents étranges et mystérieux. Au fil des pages, l'atmosphère devient de plus en plus déroutante, les personnages se révélant insaisissables. L'écriture est lente, poétique, empreinte d'une angoisse et d'une tension croissantes. L'air se raréfie, vicié : il devient oppressant sans qu'on puisse s'y soustraire. Les objets insolites dressent un tableau sidérant, nous liant au matériel comme à l'essence du vivant, dans une peur exacerbée du vide, de l'oubli.
Ce roman explore l'obsession et la réflexion avec une force et une justesse remarquables. L'auteure dévoile l'intime et le grave, le mélancolique et l'inattendu, avec une vérité complexe. Le silence monacal et le sentiment d'isolement cristallisent ces moments délicats, renforçant le malaise.
C'est une œuvre à la fois obsédante et profonde, qui capte l'attention et ne la relâche jamais.
Yôko Ogawa nous plonge avec deux nouvelles dans les bouleversements que provoque la maladie d'un proche. Que la maladie soit physique ou mentale, qu'elle survienne précocement ou bien qu'elle soit liée à l'âge, la détresse est la même.
Elle est synonyme d'inquiétude, de questions alors que le temps s'écoule. L'esprit s'envole, perdu dans des souvenirs, dont on craint qu'ils ne s'évanouissent aussi. S'accrocher à des éléments du quotidien devient une soupape de sécurité. Nos personnages accompagnent la vie qui s'échappe, les corps qui lâchent, l'esprit qui s'efface.
L'écriture est grave et poétique pour exprimer le deuil, l'inéluctable. Parfois, on a l'impression de s'écarter du sujet, caché derrière des situations, des objets, et pourtant il demeure obsessionnel, cicatriciel.
Entre déni et acceptation, ces deux nouvelles oscillent dans un cheminement aussi personnel qu'universel.
J'ai beaucoup aimé ce roman de Yoko Ogawa, qui m'a semblé plus proche du réel que ses autres romans, probablement parce que le côté fantastique était vu au travers le prisme des 3 enfants. Une mère retire ses enfants de la société en leur faisant croire à un chien maléfique qui va les tuer comme il a tué leur petite soeur. Difficile de savoir si elle y croit elle-même. Les enfants se créent un monde parallèle dans leur huis-clos, ils y sont heureux et s'inventent toutes sortes d'histoires pleines de poésie. Un beau voyage dans l'imaginaire.
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