Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Jacques Janssens est un salarié désabusé. Après avoir été manager, il s'est fait prendre sa place par un jeune ambitieux et a été rétrogradé et gratifié du titre de low performer. Jacques s'ennuie au travail. Il ne parle plus à ses collègues, déjeune seul avec sa boîte en plastique rouge que Clara sa femme emplit tous les matins. Un jour, une nouvelle arrivée, Juliette, s'assoit à côté de lui et commence à discuter avec lui. Elle trouble Jacques qui, dès lors, va remettre en question pas mal de choses dans sa vie.
J'aime beaucoup les livres de Verena Hanf (Tango tranquille, Simon, Anna, les lunes et les soleils, La griffe, La fragilité des funambules) et celui-ci ne dérogera pas à cette règle. L'autrice décrit un homme vieillissant qui vie une vie routinière, qui la subit plus qu'il ne la vit. Entouré de sa femme Clara et de leur fille qui les visite régulièrement avec ses deux filles, c'est l'absence de son fils Bruno qui lui pèse. Bruno n'aimait pas la vie de ses parents, il le leur a dit à moult reprises jusqu'à la rupture brutale. Cette absence ronge Jacques et Clara qui restent cependant inflexibles. c'est une rencontre qui va faire vaciller les certitudes de Jacques, déjà bien entamées par sa rétrogradation professionnelle. Lui, qui a tout donné à l'entreprise se retrouve seul.
C'est une belle réflexion sur l'âge, le couple, sur la relation parents-enfants, la tolérance sur les modes de vie différents, sur le fait qu'on ne formate pas ses enfants pour qu'ils soient exactement comme on le voudrait et qu'ils peuvent même se construire en opposition. "Mais qui suis-je pour lui donner des conseils, des conseils flous en plus, qui se fondent peu ou pas du tout sur des expériences personnelles ? Ma vie était une course aussi, avant que le cheval trébuche, traîne la patte, tourne en rond, avant qu'il boite direction l'abattoir." (p.39)
Le ton n'est pas à la gaudriole, Jacques ne va pas bien. C'est très introspectif, très bien décrit, on imagine assez bien le personnage, discret presque mutique, quasi invisible dans l'entreprise, dans les transports. L'un de ceux que l'on croise quotidiennement et dont on n'imagine pas la vie. Verena Hanf le fait. Et de très belle manière. J'aime beaucoup son écriture simple, épurée, très oralisée comme un long monologue. Les lignes qui suivent me rappellent la sensation que j'ai eue au sortir du confinement covidesque lorsqu'enfin nous avons pu arpenter les rues de la ville : "A part Angelica, c'est ma ville qui m'a tenu en vie. Ses quartiers peuplés, ses façades et facettes multiples, ses rues, avenues et allées, ses parcs, magasins et cafés, ses trams, métros et musées, ses odeurs, visages et langages m'ont accompagné, changé les idées, hébergé, abrité." (p.81)
Bref, tout sonne juste dans ce beau roman. Les personnages sont crédibles, réalistes, ils nous accompagnent ou nous les accompagnons un moment de leur vie. C'est une sorte de roman initiatique pour Jacques, preuve que la vie peut changer à tout âge.
Roman choral dans lequel toute l'histoire se dévoile petit à petit et à travers tous ses personnages. Adriana, emplie d'une colère qu'elle parvient à dominer à force de volonté. Adriana la froide, la femme dure avec elle et avec les autres, qui a vécu l'horreur et ne vit qu'avec l'espoir de se venger. Nina, sa patronne, psychologue, alcoolique, femme qui ne supporte plus son mari, sa vie, elle-même. Stefan, avocat, père et mari absent, à la vie millimétrée, organisée, rigoureuse. Mathilde, la petite fille délaissée, capricieuse et terriblement seule. Doriana et Mihai qui adorent leur petit-fils Cosmin qui le leur rend bien et qui ont du mal à se faire à son départ, fut-il temporaire. Et Gaston, l'amoureux, tendre et patient qui ne parvient pas à comprendre les réactions et les silences d'Adriana. Toutes ces personnes sont tour à tour les mains avec lesquelles ce roman s'écrit, Adriana étant la personne autour de laquelle tout s'articule. Mis à part Gaston et Cosmin et les grands-parents, ils sont à un moment tous agaçants et attachants. Qu'ils montrent ou pas leurs fêlures, leurs faiblesses. Tous révèlent leur personnalité, parfois la plus profonde dans ces journées particulières, leurs peurs, leurs questionnements, leurs doutes. Pour certains, la pente sera difficile à remonter, pour d'autres ça semble mieux engagé.
J'aime bien cette alternance des personnages qui donne des vues différentes d'une même situation et de la personnalité de chacun. Verena Hanf écrit simplement, son texte est fluide et tout se déroule admirablement. L'on aurait pu se contenter de ce qui se présente au début comme des tranches de vies qui s'entrecroisent, mais elle y ajoute un petit truc, une tension qui monte doucement et l'on subodore, l'on attend le fait, le moment où tout risque de basculer pour l'un ou plusieurs d'entre eux. Et comme ils sont bien sympathiques, l'on espère que ce ne sera point trop grave.
Un très beau roman avec des personnages fictifs tellement réels. De ceux qui laissent des traces dans les têtes des lecteurs, durablement. Et quel beau titre tant on a l’impression qu’ils avancent sur un fil.
Très beau court texte de Verena Hanf, qui, en quelques pages dresse un portrait de la jeune femme et de sa vie. Tout est dit de ce qu'elle est réellement et de ce qu'elle renvoie et de ce que pensent d'elle les habitants du village. La différence est toujours difficile à tolérer. Ce que j'aime bien dans ce récit c'est que l'auteure s'est mise dans la peau d'Alma et raconte sa vie, ses désirs, ses peurs, son amour de la nature et des animaux, en particulier des chats, ce qui nous contraint nous lecteurs, à ne pas la regarder comme une personne différente. Alma pourrait être celle que l'on nommait jadis, l'idiote du village, sans jamais prêter à ce type de personnages des sentiments, des réflexions, des désirs -ou alors des malsains, de ceux qui font d'eux des agresseurs ou des coupables désignés.
C'est très joliment écrit, du point de vue d'une jeune femme qui aime ce qui l'entoure et qui aime la discrétion : "J'aime le brouillard, il est doux et tendre, m'enveloppe dans une douceur humide, s'adapte à mon corps et cache mes pas. Je marche sans faire de bruit, me faufile habilement entre les jardins et les champs, et grâce à cet épais nuage qui couvre tout le village, on ne me voit pas." (p. 5) C'est court et dense, d'aucuns pourraient dire trop court, mais non, en finissant le texte, on se dit qu'on a fait une belle rencontre, mais qu'il ne faut point trop effrayer Alma.
Les éditions Lamiroy, belges, proposent des nouvelles dans cette collection Opuscule et proposent même, quelle bonne idée, de s'abonner pour des périodes variables et recevoir, chaque fin de semaine dans sa boîte à lettres une nouvelle éditée sur papier ou en version numérique. Je me suis laissé tenter.
Simon, que sa compagne vient de quitter, part s’isoler dans un village d’alsace. Alors qu’il cherche à oublier « la déserteuse » dans un paysage de neige, il fait la rencontre d‘Anna. Leurs deux solitudes vont s’apprivoiser, peu à peu, jusqu’à s’accorder.
Cette histoire aborde les thèmes du deuil, de la rupture, aussi sur l’enfance, la filiation et les secrets de famille.
Ce court roman (150 pages) nous offre un concentré de vie. Un récit intimiste, celui de deux solitudes, deux vies différentes qui, pourtant, vont de rejoindre de façon inattendue.
L’auteur s’attarde sur les états d’âmes avec une réelle empathie pour ses personnages. Avec une subtile mélancolie en filigrane, elle installe une vraie complicité entre le lecteur et ses personnages. Par petites touches impressionnistes, elle nous dévoile avec pudeur les pensées de ses personnages.
Nous suivons Anna et Simon, dans leurs allées et venues, entre l’hôtel désert et la petite maison qu’Anna a hérité de sa mère, nous les suivons dans ce qui semble un temps en suspend dans un décor gelé, nous les suivons avec un intérêt croissant et une certaine tendresse au fil des pages.
L’écriture de Verena Hanf est sobre et légère, d’une grande élégance. Et c’est ce style, qui rend à merveille le ton des confidences, qui m’a fait aimer ce roman.
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Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
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