"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La jeune Jane, fraichement orpheline, se voit chassée de sa propre maison par son horrible cousin, promise au couvent, ses parents n'ayant rien prévu de lui léguer à leur mort et n'ayant pas d'héritier mâle.
Il faut dire que même de leur vivant, Jane n'a pas bénéficié d'une tendresse débordante, victime de remarques désobligeantes sur son apparence physique, son poids, etc...
Décidée à ne pas se s
laisser spolier, elle va tenter de convaincre le beau pêcheur Peter au village, dont elle est secrètement éprise depuis longtemps, de l'épouser, lui permettant de récupérer sa dot et en échange de l'extirper de sa condition au village.
Mais elle le vexe maladroitement, et celui-ci, réfugié près du lac, se fait embarquer sous l'eau noire par une apparition plutôt surprenante : une sirène !
Jane, aidée par une vielle villageoise, va plonger dans les profondeurs pour sauver son amour et son futur !
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Vera Brosgol continue son voyage dans les mal-êtres adolescents, après son génial La Vie Hantée d'Anya (que je vous conseille fortement) ou encore Un Été d'Enfer !, toujours en explorant les mythes ou légendes des contes de fées de différentes régions du monde.
Cette fois, la jeune Jane, dévalorisée par sa propre mère sur son apparence (trop grosse, trop de tâches de rousseur...) cache une rancœur familiale bien plus triste et culpabilisante, et tente par tous les moyens de survivre dans une époque où la condition féminine laisse encore à désirer.
Culte de la beauté, ou encore de la jeunesse face à l'amour véritable, cette aventure fait descendre la jeune héroïne dans les profondeurs de la bêtise dans un lac noir où même certains méchants ne le sont que par tristesse ou par peur.
Descendre jusqu'à ouvrir les yeux sur ce qu'elle veut vraiment et sur ce qui est réellement important.
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Je prends plaisir à retrouver les bouilles de Vera Brosgol et son dessin aux applats de couleurs vives très agréables à parcourir. Des pages très émouvantes et pleines d'énergie.
Un album sensé, bourré de bonnes idées et à apprécier à tous âges.
Anya est une jeune lycéenne d'origine russe qui vit avec sa mère et son petit frère aux Etats Unis. Elle n'est pas complètement épanouie dans sa vie et ne trouve pas vraiment sa place parmi les autres. Un jour, elle fait une chute dans un puits dans un parc près de chez elle et se trouve nez à nez avec le fantôme d'Emily, jeune fille décédée dans les années 1920. Cette dernière va devenir son fantôme de compagnie et l'aider dans son quotidien au lycée : études, amitiés, amours... Mais cette aide précieuse devient petit à petit envahissante et maléfique, Anya veut se sortir de l'emprise d'Emily qui ne lui a pas vraiment dit la vérité sur sa mort.
Cette bande dessinée est mystérieuse, le dessin tout en rondeur de Vera Brosgol apporte de la fantaisie à cette histoire d'adolescente.
Anya d'origine russe vit avec son petit frère et sa mère aux Etats-Unis. Son désir le plus grand est d'être acceptée dans son lycée malgré ses origines, sa difficulté à se faire des amis et ses rondeurs. Un jour, elle tombe dans un puits dans lequel elle trouve un squelette et le fantôme d'icelui, une jeune femme Emily, morte 90 ans plus tôt. Lorsqu'Anya est secourue deux jours plus tard, Emily la suit, l'aide à avoir de bonnes notes et à rencontrer le beau Sean. Mais bientôt Emily devient trop présente.
Cet album est le premier de Vera Brosgol, déjà paru en France chez Altercomics en 2013 sous le titre Le fantôme d'Anya. Il a été écrit et dessiné avant le très bon Un été d'enfer, que j'ai beaucoup aimé ainsi que les autres lecteurs de la maison, de tout âge.
Cet album est très différent et lorgne vers le fantastique avec cette histoire de fantôme peut-être pas si gentille qu'elle paraît. L'histoire est bien menée et malgré mon âge décalé des préoccupations adolescentes, elle m'a plu et même franchement intéressé jusqu'au bout, ce qui est rarement le cas avec les histoires où les ados sont les héros.
Le dessin augmente le plaisir de lecture, tout en noir blanc gris. Beaucoup de visages très expressifs, de gros plans avec de grands yeux, peu de paysages, de décors. En fait, cet album est une vraie merveille, de celle que l'on partage dans toute la famille et dont on parle. Un été d'enfer a eu cet effet, La vie hantée d'Anya aura le même.
Vera à peine dix ans vient d'arriver aux Etats-Unis directement de Russie. Elle a du mal à se faire des amies et aimerait participer à une colonie, un été. Mais loin des vacances de ses copines américaines riches, elle va intégrer un camp de scouts russes. Elle part pour deux semaines avec son petit frère. Et c'est parti pour l'aventure.
Ce qui surprend d'abord dans cette bande dessinée ou roman graphique puisqu'il en prend les codes, notamment dans le format et le nombre de pages, c'est d'abord la couleur dominante : du vert, les autres étant du noir et blanc. C'est étonnant et excellent. Ensuite, cet album qui s'adresse en premier lieu à des ados est lisible et appréciable par tous, puisque moi, qui ai à peine passé cet âge, je me suis régalé. sans doute me suis-je retrouvé dans Vera qui n'est pas très liante, qui aime profiter du calme et des moments où elle est seule et qui ne se sent pas bien en groupe. C'est tout moi. Et pour ce qui est de partir en colonie ou en camp, bon, je n'ose imaginer ma réaction.
Passons sur ces révélations sur ma légère agoraphobie -additionnée d'une non moins légère claustrophobie- et revenons à Vera qui tentera de survivre pendant ces journées de scouts, qui parfois baissera les bras avant de retenter de se faire des amis. C'est bien fait, on ressent bien toutes les phases par lesquelles elle passe et tous les sentiments qui l'habitent. C'est la simplicité du dessin -la simplicité n'est pas toujours le plus facile à obtenir-, qui fait que l'on s'attarde sur les personnages, sur leurs émotions.
Très belle surprise qu'il serait restrictif de laisser aux ados. Enfants, parents, partagez-vous cette lecture.
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