"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Affreusement drôle ou magnifiquement triste ?
Rachel Waring, timide célibataire de presque 50 ans est heureuse. Sortie de nulle part, une grand-tante vient de lui léguer un hôtel particulier à Bristol. Elle abandonne son ancienne vie Londonienne sans tarder, décide de tout changer, de devenir la personne qu’elle aurait dû être, la personne de ses rêves.
Terminé son travail administratif ennuyeux, sa garde-robe plan-plan, sa colocataire sarcastique qui fume cigarette sur cigarette. Elle vivra comme une femme vouée aux loisirs, à la beauté, à la créativité et à l'amour. Une fois installée dans son nouveau logis, Rachel plante un jardin, refait sa garde-robe, flirte, commence à écrire un roman, dépense ses économies et impressionne tous ceux qu'elle rencontre par son extraordinaire optimisme.
Tout le roman est raconté par Rachel, on est dans sa tête, on regarde le monde à travers ses yeux. On la voit se transformer en gentille excentrique. Jusque-là tout va bien…
Mais petit à petit on se demande si tout cela est vrai. Coincé dans sa tête le lecteur ne sait plus distinguer ce qui relève du délire de ce qui est la réalité. Ses réactions sont de plus en plus fantasques, ses relations aux autres étranges, ses dialogues intérieurs irrationnels.. On oscille entre comédie et tragédie. Rachel est en train de glisser.
C'est la description la plus brillante d'une personne succombant lentement à la démence jamais lu. On se rend compte à quel point tout est normal pour Rachel et à quel point la situation est horriblement inconfortable pour l’entourage.
Le génie de ce livre est double: premièrement, dans le maintien d’un monologue intérieur terriblement singulier, complété par des bribes de chansons désuètes et par l’apparition de personnages réels ou fictifs, et deuxièmement par le processus de dégénérescence qui semble programmé tel un piège qui se referme sur notre héroïne.
Pour lire ce roman, il faut accepter de se laisser porter, aimer les digressions narratives mais surtout ne pas chercher à comprendre.
Brillant, séduisant, parfois hilarant, dérangeant, ce roman est fou.
J’aime bien les éditions Le Tripode et j’avais lu de bonnes choses sur ce roman anglais alors je me réjouissais de le découvrir mais je n’ai pas été emballée du tout ! J’en suis fort marrie… Il démarrait pourtant bien ! J’ai tentée de le continuer, j’ai sauté des pages, j’ai voulu quand même lire la fin mais ce chef-d’œuvre méconnu et réédité restera une déception pour moi…
Il y a une intéressante postface de John Carey, plus qu’enthousiaste au sujet de La vie rêvée de Rachel Waring, mais contrairement à ce qu’il préconise, je n’ai pas été « mal à l’aise » en lisant ce roman, je n’ai pas été touchée par le décalage, par la folie, je me suis simplement ennuyée…
https://pativore.wordpress.com/2015/06/16/la-vie-revee-de-rachel-waring-de-stephen-benatar/
Rachel Waring, célibataire la cinquantaine, probablement vierge, est une femme frustrée par la vie terne qui est la sienne. Depuis toute petite, elle vit dans un autre monde, se raconte des histoires, comme ces 7 images épinglées sur le mur de sa chambre d’enfant qui lui servaient de base à son envol vers un monde imaginaire et rêvé.
Un jour, par la grâce d’un héritage, elle se retrouve propriétaire d’une maison à Bristol. Maison délabrée pour laquelle elle quitte boulot, vie monotone, pour combler un manque. Or, plaquant tout, elle n’a plus ni contraintes sociales, ni horaires, ni, surtout, de barrières à son imagination. C’est le début d’une nouvelle existence où elle va se réinventer une vie. Auprès des autres, elle passera d’épatante et adorable, à originale, puis excentrique, puis fofolle, puis un brin dérangée pour arriver à la folie pure.
La force de ce livre ? Suivre le cheminement des pensées de Rachel « intra-muros », en direct du cerveau de Rachel Waring. N’ayant que son cheminement de pensée, aucun autre point de vue, j’ai suivi la montée en puissance de sa folie. La barrière est définitivement franchie lorsqu’elle tombe amoureuse d’Horatio, premier propriétaire de la maison, mort il y a des lustres.
Dans sa vie, qu’elle est la part de véracité, qu’elle est la part d’imaginaire ? Il n’y a plus la barrière de la bienséance, elle dit tout haut ce qu’elle pense tout bas. J’ai lu ce livre du fond de ma grippe où la fièvre m’embarquait sur son nuage. Tout se mélangeait, alors je n’ai plus tenté de démêler le vrai du faux, j’ai accompagné Rachel jusqu’au bout en l’écoutant fredonner les chansons qui ont bercé sa vie.
Suivre Rachel dans son cheminement vers la folie n’est pas plombant, tant elle a décidé d’être optimiste, drôle, avec beaucoup de ponctuations musicales de son époque. J’ai trouvé ce livre plutôt cocasse, teinté d’humour noir, de douceur, d’ironie. Aucune fausse note, Stephen Benatar et la bonne traduction de Christel Paris nous donnent à lire une Rachel vivante, aimante et touchante. Pourtant, oui ce livre est dérangeant, tant il est perturbant de suivre la montée de la folie de Rachel, même si cela se fait dans la joie et la bonne humeur.
http://zazymut.over-blog.com/2015/02/stephen-benatar-la-vie-revee-de-rachel-waring.html
A quarante sept ans Rachel Waring largue les amarres ! En visitant la belle demeure georgienne dont elle vient d'hériter, c'est le coup de foudre. La maison lui parle, elle s'y sent immédiatement comme chez elle. Elle , si raisonnable d'habitude est prise d'un coup de folie: elle quitte son emploi et sa morne vie londonienne pour s'installer à Bristol. Elle vivra de ses économies , demandera au besoin les allocations de chômage, elle s'en fiche . Elle qui n'a jamais vécu seule rêve d' être enfin libre pour devenir une autre femme., une femme " épatante". C'est donc pleine d'un enthousiasme débordant que Rachel fait la connaissance de ses nouveaux concitoyens. Le pharmacien, le pasteur et le jardinier sont des hommes bien séduisants et Rachel qui n'a jamais connu l'amour se met à fantasmer.... Elle essaie de nouer des relations mais ses réactions ne sont jamais adaptées à la situation. Ses actes et ses paroles ne correspondent pas à ce que l'on attend d'elle. Son comportement qui paraît d'abord légèrement étrange, un peu inadapté, devient franchement inquiétant. On se demande si les faits relatés par Rachel sont réels ou imaginaires. Que se passe-t-il dans sa tête?
Amateurs de bluettes sentimentales, passez votre chemin car Stephen Benatar nous offre là une comédie fort sombre Ce récit où chaque événement est filtré par l'esprit de Rachel est teinté de cruauté et d'humour noir. On ne sait pas si on doit rire ou s'attrister des absurdités de Rachel mais on ne peut pas s'empêcher d'être gêné pour elle quand elle dit à voix haute ce qu'elle devrait penser tout bas. Rachel qui au début du roman paraît antipathique tant elle semble rigide et égoïste finit par émouvoir en dévoilant petit à petit ses failles et sa fragilité. Le lecteur s'attache à cette femme " épatante" pour qui la vie dont elle rêvait va virer au cauchemar.
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