Des idées de lecture pour ce début d'année !
La nouvelle expédition de Sarah Marquis a pour cadre la Tasmanie, une île située au sud de l'Australie et aux confins de l'Antarctique. Elle officie sous la houlette du très prestigieux « National Geographic » et aussi pour le compte d'un laboratoire de recherche biologique. Dans une nature hostile, elle se propose de faire des mesures et prélèvements tout au long d'un parcours qui la mènera de la pointe la plus au sud, à Cockle Creek pour rejoindre son opposé le plus au nord, Stony Point, après trois mois d'une marche à pied particulièrement difficile avec un sac de plus de 30 kg sur le dos. Cette fois, elle ne devra pas affronter des températures extrêmes, le désert, la chaleur et la soif comme en Australie, mais les pluies ininterrompues, les herbes coupantes comme des rasoirs, les buissons de plantes inextricables, une sorte de jungle sans la moindre implantation humaine. En plus de ce défi très particulier, elle part à la recherche d'un animal mythique, le tigre de Tasmanie, animal exterminé au siècle dernier. Elle ne retrouvera que la cabane près de laquelle le tout dernier représentant a été abattu. Une amie, Sandrine, comédienne de stand-up, musicienne et artiste s'est proposée pour assurer son routage, sa logistique et la gestion de tous les points de ravitaillement, car il n'y a rien à pêcher ou chasser dans ces étendues sauvages totalement inhospitalières…
« J'ai réveillé le tigre » est un ouvrage sur le thème de l'exploration et de l'aventure. Ce n'est pas un simple récit d'expédition classique et encore moins un journal de bord. Toute la première partie du livre ne raconte que les préparatifs, les motivations, les idées et considérations de l'auteur. Il faut attendre la centième page pour que l'aventure commence enfin. Et quand elle devient vraiment dramatique, vers la fin, quand Sarah Marquis fait une chute assez terrible pour s'occasionner une fracture de la tête de l'humérus et un déboitement de l'épaule, tout n'est développé qu'en quelques très courtes pages tout comme la fin de l'aventure quand elle repart avec un bras immobilisé et une poussette pour acheminer son matériel. Le lecteur reste un peu sur sa faim, même s'il demeure admiratif devant le courage de cette femme qui ose aller où personne ne va, pas même les derniers aborigènes ! L'ouvrage comporte de jolies illustrations sous forme de petits dessins jalonnant tout le texte ainsi qu'un cahier de photos couleur de très belle qualité prises par un photographe professionnel venu quelques jours la rejoindre sur le parcours.
Dans le bush australien, Sarah Marquis affamée mange des baies qu'elle ne connait pas. Elle les trouve un peu acres. Mais très vite sa vue devient floue, puis elle se retrouve complètement aveugle. Il lui faudra attendre des heures avant de retrouver une vision à peu près normale… Un jour, elle oublie son passeport dans une cabine téléphonique et repart dans le désert sans s'en rendre compte. Plusieurs jours plus tard, à des centaines de kilomètres de là, un routier arrête son convoi de bétail près d'elle et le lui rend. Il a passé des jours à la rechercher dans l'outback australien en la suivant à la trace grâce à diverses informations glanées auprès du « bush telegraph », sorte de « téléphone arabe »… En s'approchant un peu trop du bord d'une gorge, le sol se dérobe sous son poids et Sarah est entrainée dans une très mauvaise chute. Elle se déboite l'épaule et se fracture l'humérus gauche. Elle est rapatriée en hélicoptère. Arrivée à l'hôpital, le médecin qui l'examine ne comprend pas comment elle a pu supporter pareille douleur… En plein désert de Gobi, elle se retrouve affligée d'une grave infection dentaire. Elle doit être évacuée, mais le pays le plus proche ne nécessitant pas de visa et capable de gérer correctement le problème est… le Japon !
« Quinze histoires d'expéditions inédites » est plus un témoignage sur la vie d'aventurière et d'exploratrice de Sarah Marquis qu'un recueil d'histoires vraies et encore moins de nouvelles. Les petites anecdotes racontées ne sont là que pour illustrer le propos. Il s'agit d'expliquer au lecteur pourquoi on se lance dans pareilles aventures et pourquoi on relève des défis aussi fou. Et aussi comment on arrive à maitriser sa peur, à faire confiance à son intuition, à prendre des risques, à ouvrir son esprit pour mieux comprendre la nature, les animaux et les gens. Elle évoque le Kimberley infesté de crocodiles, le bush australien manquant terriblement d'eau sans oublier toutes ses rencontres avec les gens. Depuis les Mongols saouls qui la pourchassent à cheval mais qu'elle fait fuir en profitant d'une tornade de sable jusqu'à vieille Chinoise et sa bande de malfrats qui tentent de la kidnapper dans l'idée de lui faire exercer une profession tarifée en passant par les femmes Aborigènes qui la comprennent et la protègent et les Thaïs si accueillants, si serviables et si gentils… Cet ouvrage très bien écrit et joliment illustré de dessins permet d'en apprendre plus sur quelques aspects de l'exploration et peut même pousser certains à partir sur ses traces…
Partie le 20 juin 2002 d'Alice Springs, Sarah Marquis s'est lancée dans un périple de rien moins que 14 000 kilomètres à pied tout autour de l'Australie en portant un sac de 30 kg. Il lui faut en effet emporter suffisamment d'eau pour pouvoir survivre dans un environnement désertique particulièrement hostile. Cette incroyable marche, véritable exploit de survie, durera 17 mois. Le bush australien fait partie de ces territoires qui ne sont pas particulièrement propices à la vie humaine. Il cache les dix espèces de serpents les plus dangereux du monde, des crocodiles qui remontent les rares rivières ainsi que des dingos qui lui ravageront sa tente en quête de nourriture. Les températures y sont extrêmes. Il peut y faire jusqu'à 50° au soleil en plein jour et – 5° la nuit. Végétarienne depuis l'enfance, pour survivre, Sarah devra chasser et se nourrir de tout ce qu'elle trouvera comme ces « witchetty grubs », gros vers blancs, parasites des rares arbres. À l'aide de sa sarbacane, elle devra également chasser tout ce qu'elle pourra (perroquets, dindes sauvages et même serpents). Sa plus grande difficulté sera de trouver des points d'eau, souvent saumâtre où s'abreuvent les troupeaux. Elle aura même recours à la récupération de rosée ou de transpiration des arbres en les couvrant d'une bâche plastique. Son frère Joël viendra également la ravitailler à cinq reprises et même la précéder en 4X4 pour lui déposer des jerrycans d'eau aux emplacements des puits à sec dans certains déserts impossibles à traverser sans cela…
« L'aventurière des sables » est le récit passionnant d'un exploit qui classe Sarah Marquis, la petite marcheuse suisse, au niveau des plus grands explorateurs comme le nettement plus médiatisé Mike Horn. Personne ne croyait à la possibilité de réussite d'un pareil défi. Seule sa famille l'encouragea. Sa mère fit même le voyage pour la retrouver sur le parcours. Son frère assura toute la logistique. Les camionneurs australiens la suivaient de loin en se demandant quel était le fou qui marchait ainsi dans cet enfer ? Ils n'imaginaient même pas que cela pouvait être une femme. Son courage exceptionnel, sa détermination sans faille fit autant l'admiration des rudes habitants du bush que des aborigènes dont elle apprécia la gentillesse. Sa plus belle rencontre fut celle d'un chien bâtard de dingo, qu'elle recueillit, qui la suivit partout, qu'elle prénomma D'Jo et qu'elle ramena non sans difficultés en Suisse. Cet ouvrage très agréable à lire, car fort bien écrit, permet au lecteur bien calé dans son fauteuil de s'évader dans de grands espaces, de partager les efforts insensés d'une aventurière partie relever un défi impossible juste pour mieux se sentir vivante (nous dit-elle). Il ne peut qu'en rester admiratif. Un joli cahier de photos en couleurs complète agréablement l'expérience de lecture.
J'ai dévoré ce livree. Cette femme dégage une énergie incroyable et nous donne de belles pistes de réflexion sur notre vie, nos attentes, les pas de coté que nous ne faisons pas pour prendre le temps de regarder la nature et ses merveilles, nos petites peurs au quotidien qui nous empêchent de vive notre vie (des peurs tellement minuscules en comparaison des siennes) . Elle va au bout de ses rêves, au bout de ses réserves, au bout de son mental en prenant des risques mais toujours en les calculant et en les anticipant.
Ce livre est pour ceux qui souhaitent une autre façon de parcourir le monde loin du tourisme instagram...
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Des idées de lecture pour ce début d'année !
Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
A gagner : la BD jeunesse adaptée du classique de Mary Shelley !
Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."