"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Intemporel, là où s’exerce le génie, les fleurs en apogée, le rythme doux qui intimide par sa fulgurance et sa magnificence.
Les entrelacs vibrants et intrinsèques dans l’orée d’une féminité, telle une fenêtre sur une jachère fleurie.
« Le marché aux fleurs coupées » est une déambulation dans le sacre de la vie.
La cathédrale d’une nature dont on aime d’emblée ce qui coexiste à l’intérieur.
L’écriture gémellaire, qui se love dans l’herbier, annonciateur des battements du monde.
La pérégrination est essentialiste, honorable et salvatrice. Elle frôle les tiges expressives et à peine courbées. Elle est rémanence et magique. L’enchantement de la complicité avec la prodigalité et avec ce qui s’agite en soi.
« La mémoire appartient au paysage. Ne met pas en récit ton origine ni ta disparition. Laisse-toi guider par le matériau et la couleur, les données invariables. L’odeur du lilas ne se confond avec aucune autre ».
L’herbier est macrocosme. Cercle spéculatif où pourvoit en marche lente, comme une prise entre deux pages d’un recueil vivifiant, l’intime et la biologie. L’épopée du vivant, jusqu’aux effluves économiques, (le marché), ésotériques et secrètes. Les essences siamoises, « Le marché aux fleurs coupées ».
« On se rend désormais au jardin comme au musée, avec précaution ».
« C’est dans les forêts que l’on s’expose ». « Parfois je retrouve un morceau de la Palestine dans le paysage laurentien. Alors je sens tout le ciel au-dessus de la terre. »
Les fragments sont des miscellanées qui s’élèvent subrepticement. Tout changer, tout faire rayonner, autrement. « L’aspect décoratif des fleurs fait parfois oublier leur rôle primordial : essaimer la vie .»
Sarah-Louise Pelletier-Morin est dans une démarche absolue et stupéfiante de justesse.
« Pour la première fois j’ai regardé quelqu’un comme j’observe les fleurs : avec obédience ».
« Il t’interrompt sans cesse il a peur de toi, de ta voix et de tes idées sur le monde. »
L’aquarelle végétale, la poésie comme langage. Le triomphe du regard, le privilège immense d’affronter les doutes. Comprendre l’herbier comme une renaissance. Une alliance avec l’entendu, le frémissement et la gloire des patiences.
« Il aime quand tu lui traduis le langage des fleurs. Au nom de la beauté, violence se pardonne plus facilement. » « Surtout ne demande plus pardon. »
Ce livre-herbier est irradiant. Et l’on marche pieds nus sur l’herbe murmurante de rosée.
« Nous ne cherchons plus la vérité, mais un paysage à qui parler . »
Magistral.
« Invente ce qu’il faut pour vivre . »
Publié par les majeures Éditions La Peuplade.
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