Blanche vient de perdre son mari, Pierre, son autre elle-même. Un jour, elle rencontre Jules, un vieil homme amoureux des fleurs...
Un récit engagé et si peu romancé sur l’antisémitisme, l’obscurantisme islamiste qui commence par les attentats de Charlie hebdo qui déjà ébranlent nos souvenirs.
Le fil conducteur, c'est Jeanne, psychiatre, de religion juive et dont les attentats réveillent en elle un passé douloureux (elle a vécu en Israël) et des amitiés anciennes. Comme Mo, son presque demi-frère algérien, obligé de se cacher en Thaïlande, car il a fréquenté les frères radicalisés. Jeanne qui a une fille Nina, à qui il faut transmettre malgré tout la fraternité, la laicité. Et Jeanne aime Tarik, le médecin avec qui elle travaille mais il est de confession musulmane. Oui même aujourd'hui, ils sont obligés de se cacher pour s'aimer.
Un destin terrible de vie attend ses femmes et ses hommes, que l'auteure nous fait découvrir à travers plusieurs portraits, à travers plusieurs pays dans ce roman choral fort.
La femme, toujours victime, est présentée comme un objet de déshonneur. Ce que Rima et ses soeurs subissent au Pakistan n'est tellement pas humains, mariage arrangé, viol... une barbarie presque insoutenable à lire.
Il y a Isaias qui a fui l'Erythrée et se retrouve réfugié en France, perdant sa dignité et témoin de son temps quand il est interviewé par une journaliste Médecins sans frontières, Clémence.
Jin, un marin chinois qui transporte des cargaisons sans se soucier de ce qu'elles contiennent. Il veut de l'argent pour enterrer dignement sa petite soeur victime de la politique de l'enfant unique.
Je suis Charlie, c’est elle, c’est lui, c’est moi, c’est nous, c’est Jeanne, Nawal, Mo,... j'ai dû relire plusieurs passages tellement l'intensité et la densité de l'écriture est forte. Des destins tragiques, des vies uniques qui subissent la violence au nom des guerres de religion mais où l'espoir toujours et l'humanité transparaît.
C'est difficile d'en parler sans dénaturer les propos de Sarah Barukh et je vous invite donc à lire ce récit riche et poignant, même si parfois le lien manque parfois de clarté entre la vie de Jeanne et les autres histoires, et le côté victimisation perpétuelle des juifs, mais sans doute la peur que l'histoire se répète est légitime.
Merci à la masse critique privilégiée Babelio et aux éditions Harper collins
J'ai été déçue par ce roman car je pensais que le thème principal était les attentats de Charlie Hebdo et les autres attentats parisiens mais ce n'est que le point de départ de l'histoire. Si la galerie de personnages secondaires m'a intéressée, notamment le portrait de Rima qui est très touchant, l'idéologie de l'auteur est trop marquée, c'est lourd à force, ça finit par lasser.
J’avais lu un roman de Sarah Barukh il y a quelques années, j’avais beaucoup aimé son écriture. Je dois dire que dans ce livre j’ai trouvé son écriture encore plus belle, tellement fluide, malgré les sujets difficiles qu’elle aborde.
Dans ce roman choral, différentes personnes racontent leur vie ou un événement traumatique de leur vie. Un drapeau relie toutes ces femmes et tous ces hommes, une belle symbolique. Le point de départ est l’attentat contre Charlie Hebdo qui fait remonter des peurs en Jeanne, une jeune femme juive, française. Elle va alors partir s’installer en Israël. Là-bas elle découvre une autre réalité, la haine entre deux peuples, des familles bouleversées par le terrorisme. A son retour à Paris, elle tombe amoureuse d’un musulman. L’un et l’autre n’en peuvent plus des préjugés et du racisme.
Il y a aussi Mo, un ami d’enfance de Jeanne. « On ne choisit pas sa famille » pourrait être la phrase qui correspond le mieux à son histoire. Son frère s’est radicalisé et impose de nouvelles règles au sein de leur famille.
Rimas, jeune Pakistanaise, sous le joug des hommes, mariée de force. Isaias, migrant, il a quitté l’Erythrée pour une vie meilleure mais qui tarde à advenir. Jin a fui son destin de paysan en Chine pour devenir marin et transporter des cargaisons dont il ne préfère rien savoir.
Tous ces enchainements de situations violentes, de racisme donnent un sentiment de malaise. On ne peut qu’être ému en lisant chaque histoire inspirée de faits réels. L’autrice donne les références à la fin et rend encore plus humain ces récits. Un roman à mettre en toutes les mains.
Ce roman sera suivi d’un autre livre prévu en 2026, plus intime, pour poursuivre ce message d’amour, de tolérance et d’humanité. Les mots sont les armes de Sarah Barukh pour dénoncer les systèmes d’oppression, de haine et de discrimination.
Je remercie Babelio et HarperCollins pour cette masse critique privilégiée
Ce livre frappe par sa force émotionnelle et ses images percutantes, mais souffre d’un manque d’honnêteté intellectuelle. Il prétend à une neutralité qui masque un déséquilibre fondamental : d’un côté, un État souverain qui évince une population, de l’autre, un peuple qui subit et tente de survivre, les deux avec extrémisme en fond. Assimiler tous les camps ou comparer des situations aussi différentes que Charlie Hebdo et le conflit Israélo-Palestinien est bancal et dommageable. Tous les sujets ne peuvent être mélangés. Être contre l'antisémitisme et contre l'Islamophobie est une évidence pour moi, mais il faut aussi reconnaître que les contextes ne sont pas comparables. Refuser le sionisme n’est pas être antisémite. On ne peut pas faire de consensus sur la défense des droits humains si l'on refuse de voir le déséquilibre qui sous tend la base.
Par ailleurs, l’émotion ne doit pas occulter la rationalité : la colonisation alimente la terreur et empêche la paix. Ce livre, en expliquant trop et en guidant le lecteur, manque de distance et de justesse. Son parti pris déguisé m’a déçue, d’autant plus que j’apprécie l’autrice et son engagement. Être féministe implique aussi de lutter contre toutes les formes d’oppression, y compris celles qui touchent les peuples colonisés. On ne peut défendre certaines minorités tout en ignorant les violences infligées à d’autres. Une approche plus factuelle, à l’image d’Une journée dans la vie d'Abed Salama, aurait renforcé son impact. Vouloir la paix exige de reconnaître le déséquilibre initial, ce que ce texte n’assume pas pleinement.
Voir aussi :
Palestine: Pour un féminisme de libération de Nada Elia
Une journée dans la vie d’Abed Salama de Nathan Thrall
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