"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1946. La guerre est finie depuis quelques mois lorsqu'Alice, huit ans, rencontre pour la première fois sa mère. Après des années à vivre cachée dans une ferme auprès de sa nourrice, la petite fille doit tout quitter pour suivre cette femme dont elle ne sait rien et qui lui fait peur, avec son drôle de tatouage sur le bras.
C'est le début d'un long voyage : de Paris à New York, Alice va découvrir le secret de son passé, et quitter à jamais l'enfance.
Comment trouver son chemin dans un monde dévasté par la guerre ? Avec une sensibilité infinie, Sarah Barukh exprime les sentiments et les émotions d'une enfant prise dans la tourmente de l'Histoire.
Un premier roman magistral.
"Parce que c'est la guerre"
Ce roman est l'histoire d'une petite fille, après-guerre, à la recherche de son histoire, elle souhaite connaître sa mère silencieuse.
Alice, se sent seule, invisible mais fait preuve d'une grande maturité et de courage.
On comprend les difficultés de construction des enfants victimes des horreurs, traumatismes de la guerre. Comment se construire sans avoir connu l'amour de ses parents, l'insouciance de l'enfance...
J'ai passé un bon moment avec Alice.
J'ai vraiment beaucoup aimé avoir le regard de cette petite fille sur cette terrible guerre ainsi que sur l'après-guerre qui,notons le, est aussi ignoble que la guerre elle-même. Alice est spectatrice de ce qu'il se passe et c'est très dur pour elle car on n'explique pas grand chose aux enfants. Elle fait durant son parcours des rencontres qui viendront changer le cours de sa vie. La lettre de Diane à la fin du livre est ce qu'il m'a le plus touchée, une lettre bouleversante qu'elle écrit à sa fille. Bref, je vous conseille ce livre riche et touchant qui nous montre la Seconde Guerre Mondiale à travers un oeil différent. (...)
http://auchapitre.canalblog.com/archives/2018/08/06/36607009.html
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J’étais à deux doigts (trente pages en fait) de vous dire que c’était un très beau roman.
Elle est bien attachante la petite Alice, dix ans au sortir de la guerre, dans sa quête d’amour et son envie de découvrir d’où elle vient. Elle est émouvante et très en avance sur son âge. Elle pense et agit assez souvent comme si elle était adulte. Mais on ne lui en veut pas parce qu’avec les débuts dans la vie qu’elle traverse, on comprend qu’elle murisse vite. Confiée à une nourrice pendant la guerre, aimable, gentille mais isolée parce que pauvre et sans famille, elle finit par retrouver sa mère. On est vraiment heureux pour elle pendant trois lignes mais, quand on la voit quitter sa nourrice qu’elle aimait bien et qui l’aimait bien pour retrouver une mère, froide, distante et malheureuse, on se dit qu’elle n’est pas au bout de ses peines.
Sa mère, justement, parlons-en ! Elle ne parle pas, ne lui parle pas. Elle travaille pour assurer leur subsistance dans cet après-guerre si difficile et si cruel pour ceux qui sont revenus après avoir beaucoup souffert. On comprend bien que la fin des hostilités n’a pas, du jour au lendemain, effacé tous les traumatismes. C’est clair, survivante d’un camp de concentration, elle est revenue brisée, condamnée au mutisme. Personne ne peut lui en vouloir d’autant qu’elle a la tuberculose et que ses jours sont comptés. On sent qu’elle va finir par parler à sa fille qui voudrait tant savoir d’où elle vient, qui elle est et où elle va, si possible « juste en marchant droit » comme les autres. Mais sa mère ne parle pas, même quand elle est hospitalisée sans espoir de retour et que sa petite fille est placée loin, très loin d’elle. On commence à subodorer que le mutisme a bon dos pour masquer un tour de passe-passe justifiant le maintien du mystère de sa naissance et ménageant le suspens.
Elle finira par lui écrire une lettre et un cahier de trente pages pour lui raconter. Trente pages censées expliquer à une enfant de dix ans le mystère de sa naissance, le parcours de sa mère, la justification de son quasi-abandon, l’amour qu’elle ne peut lui exprimer mais qu’elle aimerait tant lui donner et l’identité de son père.
Trente pages pour anéantir toute l’émotion qu’Alice avait su nous faire partager. Trente pages qui, en réalité, ne s’adressent pas à sa fille, la pauvre petite aurait bien du mal à y trouver l’émotion et l’amour qu’elle cherche, mais au lecteur auquel il faut faire avaler l’abracadabrantesque scénario final de ce roman, époustouflant cas d’école du devoir dont la fin bâclée condamne l’ensemble.
Passons pour la version simplifiée des « années trente par les nuls », gorgée de simplismes (manifestation du 6 février 34 sans mentionner Stavisky), d’inexactitudes (le retour des camps fait en camion, la libération d’Auschwitz par les Américains au lieu des Russes), de clichés sans intérêt (les amis people de l’époque de Picasso à Man Ray), d’invraisemblances (guérir du typhus alors que les premiers antibiotiques datent de 47) et de confusions (prendre les conséquences de la nuit de cristal en 38 pour celles de l’incendie du Reichstag en 33). Le tout clairement survolé à travers les Ray Ban de ce début de XXIème siècle tellement réducteur qu’il frise le ridicule («je m’investis dans ce qui devint la Résistance »ou « il était impensable de te laisser grandir dans cette décadence »).
Quant à la séquence « émotion » elle débute très mal. La lettre est adressée à « Alice » et est signée « Diane », comment penser qu’une mère puisse écrire de cette façon à sa fille. La première phrase « la sensiblerie n’a jamais été mon fort » annonce la suite, « au début j’allais te voir régulièrement » puis la guerre éclate et pour finir, « tout a commencé par une envie très simple, un pain au chocolat. Peu de temps après j’ai rêvé d’une montre pour savoir l’heure exacte. Et en rentrant dans ma chambre, j’ai eu envie d’aller te chercher ».
La petite « voulait juste marcher tout droit » mais malheureusement, dans ce roman, quelque chose ne tourne pas rond.
Lu dans le cadre du prix des juré livre de poche 2018.
Et véritable coup de coeur !
Ecrire un roman avec comme point de vue une jeune fille de huit ans est souvent un exercice compliqué, Sarah Barukh le réussi haut la main !
"Elle voulait juste marcher tout droit" est un roman bouleversant, avec une belle écriture, fluide, pleins de sentiments.
Etant juré du prix livre de poche de 2018, j'avoue avoir eu un peu peur en ouvrant ce livre car "encore un livre sur la seconde guerre mondiale" ; j'ai l'expression de ne lire que des romans sur cette période historique.
Mais dès les premières pages, j'ai été emporté par l'histoire d'Alice.
Après avoir vécu dans la compagne française auprès d'un nourrice pauvre, a huit ans Alice retrouve sa mère : pourquoi Diane, sa mère l'a laissé seule pendant toute ces années, quel est les chiffres tatoués sur son bras, pourquoi fait-elle des cauchemars toute les nuits ?
Alice quitte la campagne pour Paris, où une nouvelle vie l'attend avec sa mère. Jusqu'au jour, ou, Diane tombe gravement malade et doit partir à l'hôpital. Alice doit partir à New York du jour au lendemain retrouvée son père, un homme riche, qui est indifférent a son arrivée. Qui est t-il ?
La toile historique est forte et très documentée de la part de Sarah Barukh. L'auteure nous fait ressentir toute sa sensibilité, nous fait voyager, et nous poser des questions.
Les personnages sont attachants, touchants, avec un fil conducteur riche et sublime.
Un roman espoir, incroyable, fort ; un premier roman totalement réussi ! Conquis totalement !
Pour son premier roman, Sarah Barukh n’a pas hésité à se lancer dans une longue histoire toujours très agréable à lire, maintenant le suspense jusqu’au au bout. Le plaisir de la narration est total. De temps en temps, cela fait du bien de lire un récit où la chronologie est la règle même si quelques retours en arrière, au final, permettent d’expliquer les choses.
Alice raconte l’histoire qu’elle a vécue entre l’âge de 5 ans, jusqu’à ses 9 ans. Si le récit commence à Salies-de-Béarn, en mai 1943, il nécessitera, plus tard, des explications pour les années précédentes.
« C’est la guerre » et Jeanne, la nourrice d’Alice lui interdit de parler à d’autres personnes, même si on lui offre une glace, un rêve pour elle. Sa vie se déroule à la ferme où la fillette doit respecter des règles strictes car il se passe de drôles de choses pour lesquelles elle n’a pas d’explications. Elle assiste même à une scène traumatisante avec quatre soldats allemands en pleine chasse à l’homme.
Elle voulait juste marcher tout droit mais les problèmes ne manquent pas, à l’école par exemple où elle ne se sent pas « normale ». Quand Jeanne lui montre la valise laissée par sa mère, Alice commence à découvrir certaines choses sur ses origines, elle qui est déclarée de père inconnu. Lorsque des soldats allemands viennent trier les enfants, à l’école, l’horreur de la guerre prend encore plus d’ampleur car ils emmènent Thomas qui est juif.
Le magazine Regards, trouvé dans la valise, et la page intitulée No pasarán avec cette signature, Vago, lui laissent espérer des découvertes mais sa vie change brusquement lorsque deux femmes viennent la chercher : une assistante sociale et une autre très maigre. « Je suis Diane », sa mère ! Dans le train, Alice découvre un tatouage sur son avant-bras mais elle n’ose pas demander des explications.
À Paris, la ferme lui manque : « Elle était étrangère à cet endroit. » M. Marcel occupe aussi l’appartement et va voir, chaque jour, les listes à l’hôtel Lutetia, pour retrouver qui ? Lui aussi a un tatouage sur le bras. Heureusement, elle s’est fait un ami dans l’immeuble, Jean-Joseph…
Ainsi, les scènes de la vie s’enchaînent pour Alice qui découvre et aime le métro, rêve de s’acheter une flûte traversière et effectue de mini-travaux pour se l’acheter mais son destin bascule subitement quand Mme Bajon, l’assistante sociale, lui apprend que son père, Paul d’Arny, vit à New York et qu’elle doit le rejoindre.
Une part importante du récit se déroule de l’autre côté de l’Atlantique, dans un grand appartement au 12ème étage d’un immeuble comme il y en a tant dans cette ville immense. Ici, personne ne l’aime mais il y a Vadim, le demi-frère de son père, et la suite de l’histoire est émaillée de rebondissements et d’aventures jusqu’à ce qu’une évidence s’impose : « ce monde en guerre a fait de nous des pions et ne nous a jamais remboursés de ce qu’il nous a volés. »
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Très prenant !
Comment ne pas avoir de compassion et d'amour pour Alice que l'on accompagne dans ses jeunes années de Salies du Salat à Paris en passant par l'Amérique.
Placée chez la gentille et aimante Jeanne, elle est arrachée à son exil imposé dans les Pyrénées pour aller vivre à Paris auprès de sa mère Diane et de Marcel, revenus tous les deux des camps de la mort. Alice est ballottée, pleine de peurs et d'interrogations et même si j'ai trouvé qu'elle fait preuve de beaucoup trop de maturité à la fin du roman j'ai beaucoup aimé l'accompagner. J'ai aussi beaucoup aimé l'histoire de Vadim et le lien qui se crée entre lui et Alice. La lecture est simple et le livre se lit rapidement, je l'ai beaucoup aimé.
http://lechatquilit.e-monsite.com/pages/mes-lectures-2017/elle-voulait-juste-marcher-tout-droit.html
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