"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Comment tenir debout quand tout ce qu'on croyait savoir sur soi vole en éclats?
Depuis l'enfance, Sophie s'est efforcée de ressembler à son père qu'elle admire. À presque quarante ans, elle a tout sacrifié à sa brillante carrière d'avocate, sa fille, son couple, ses amis. Toujours sur le fil, elle gèreses contradictions au prix d'étranges obsessions. Mais quand son père meurt brutalement, Sophie se brise. Son univers finit de s'effondrer lorsqu'elle trouve des passeports argentins aux noms de ses parents en vidant leur appartement.
À Buenos Aires, une femme noie dans l'alcool un passé insoutenable. Son fils la porte à bout de bras mais, brisée par la dictature, Sol ne se remet pas du secret qu'elle porte depuis bientôt quarante ans...
Une lecture commune des plus émouvantes, partagée avec Pauline, Ghita, Isa et Sylvie !
Ce roman est-il une réussite ?
Nous sommes toutes d’accord pour dire oui, un Grand Oui, un roman totalement réussi et les raisons sont multiples. Pour moi, cette réussite réside en la capacité à Sarah à nous toucher, nous faire toucher du doigt les émotions de ses personnages et à mêler leurs histoires à une histoire plus grande
Si je devais résumer ce roman en quelques mots : l’histoire débute à Paris, puis Buenos Aires et pourrait être le récit de la famille, avec ses hauts, ses bas, ses silences et ses failles. Elle va rapidement se lier à un « épisode » de l’Histoire en Argentine, rendu public grâce aux grands-mères de la place de Mai
Nous avons toutes été touchées, profondément, à différents niveaux, l’émotion était notre compagnon de bout en bout.
Personnellement, ce qui m’a le plus saisie, c’est la force des émotions, le tragique des destins, si bien retranscrits dans une langue remarquable par sa fluidité et son intensité
Sarah a su mettre en avant cette expérience unique qu’est la relation mère enfant. J’y ai vu la beauté du lien, sa fragilité aussi. La crainte du jugement associée au désir de protéger à tout prix son enfant, qui dictent leur conduite à tant de mères, biologiques ou de coeur. Dans un tout autre registre mais sur le même sujet, la lecture de Hélèna de Jeremy Fel m’avait beaucoup marquée.
C’est un poids énorme que celui de faire des choix pour une mère, instinctifs bien souvent, mais toujours dans l’appréhension de faire le bon ! Sarah offre le double regard d’une mère et d’une fille, qui laisse transpirer une très belle humanité, que l’on pourrait facilement qualifier de … solaire !
Il y est aussi question du secret et de son impact sur celles et ceux qui en sont exclus. Notre lecture commune nous a incitées à partager une part de l’intime, comme par conjuration. À affronter certains secrets ou non-dits, et, ce faisant, révélant notre fragilité, à nous sentir plus fortes et moins seules.
Et toi t’es tu déjà reconnue dans le secret du livre de Sarah ou d’un autre roman ?
Enfin, as-tu déjà lu ce roman, et si non, quand ? (M’enfin ?!)
La terrible dictature militaire argentine entre 1976 et 1983 est au cœur de plusieurs romans cette année dont, entre autres, "Avant elle" de Johanna Krawczyk et "Triptyque argentin" de Jordi Bonells.
Le 4ème roman de Sarah Barukh a, également, pour toile de fond cette période noire au cours de laquelle la terreur et l'arbitraire ont régné; 30 000 personnes sont mortes ou ont disparu, 15 000 ont été fusillés, au moins 500 bébés ont été volés pour être donnés aux familles, en mal d'enfants, qui soutenaient le régime.
Sophie, avocate brillante, mère de Lisa, 8 ans, divorcée, s'effondre lorsque son père adoré, Thiago, meurt en quelques mois d'un cancer de la gorge. Sa mère, Paula, qui pense-t-elle, lui a toujours préféré sa sœur Aurélie et qu'elle méprise, a été victime d'un AVC, huit ans plus tôt et se trouve dans un état végétatif. Sophie décide de partir à la recherche de l'histoire de sa famille dont elle sait si peu, si ce n'est que ses parents ont fui l'Espagne après l'incendie de leurs maisons et la mort des parents de Thiago.
Mais ce qu'elle découvre ne correspond pas aux bribes livrées par ses parents. Ressentant le besoin vital de découvrir la vérité et par là-même ses origines et la raison de son mal-être, elle part sur les traces de la vérité qui la mènera jusqu'en Argentine.
Sarah Barukh nous livre ici un roman totalement différent du précédent, "Envole-moi" avec lequel je l'avais découverte en 2020. Elle décrit avec beaucoup de sensibilité et d'émotion la quête des origines, le mal que peuvent faire des non-dits à un enfant qui sent, devine mais ne comprend pas. Comment construire sa vie lorsque les fondations sont branlantes, bâtie sur des mensonges?
Ce roman, c'est aussi la douleur dévorante que peut ressentir une mère, Sol, qui doit renoncer à son bébé, contrainte et forcée, que seule l'auto-destruction peut arriver à faire oublier un temps.
C'est l'horreur, l'inhumanité de la dictature argentine de 1976 à 1983, qui a décidé du destin des deux personnages féminins; ce roman n'est pas qu'une fiction puisque les faits évoqués ont bien existé, des familles ont été brisées, des enfants enlevés, des opposants torturés, assassinés, leurs corps ont disparu. Encore aujourd'hui, des associations continuent les recherches pour apporter des réponses à ceux et celles qui cherchent encore leurs proches. Sarah Barukh rend ainsi hommage à toutes ces victimes au travers de l'histoire de Sophie et Sol.
Un bien beau roman.
Sophie est une brillante avocate, elle dirige son propre cabinet d'une main de fer. Mais, derrière la réussite se cache des sacrifices notamment dans son couple, avec sa fille et puis les amis que l'on voit de moins en moins. De toute façon, l'homme de sa vie, c'est son père, Thiago. Son père, c'est le repère, le roc, le phare dans la nuit de Sophie.
Qu'arrive t-il quand celui-ci meurt brutalement et que le dernier mot d'un père à sa fille est "pardon, pardon, pardon" ? Le monde de Sophie s'écroule tel un château de cartes. Et si les cartes étaient fausses depuis le début ?
En parallèle, à Buenos Aires, une femme noie dans l'alcool depuis des années son passé. Un passé inoubliable, insoutenable, un passé lié à des milliers de familles, à une patrie, a un régime. Sol est une mère à bout de souffle depuis 40 ans. Un secret qui la hante... jusqu'à la mort de Thiago.
Il y a certains auteurs qu'on aime suivre particulièrement. Sarah Barukh en fait partie, et je comprends encore mieux pourquoi après la lecture de son nouveau roman. Quel talent, quel don, quelle histoire. Une nouvelle fois j'ai été plongé entre Paris et Buenos Aires dans cette famille que rien n'épargne.
Sarah Barukh ancre avec ingéniosité et perfection son histoire de famille au secret terrible à la dictature argentine de 1976 à 1983, qui a détruit des milliers de familles. Une part d'Histoire complètement méconnu pour ma part et qui m'a complètement passionné.
Le roman est brillant, addictif, émouvant, qui mêle fiction et Histoire. Un travail de recherche ultra bien mené qui donne une histoire riche en émotion et rebondissement, ou les relations mère-fille tissé en fil rouge tout au long du roman. Je vais me répéter mais ce nouveau roman de Sarah est brillant comme le soleil ! Foncez !
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