Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
Loisel au stylo, Olivier Pont au dessin et François Lapierre à la mise en couleur nous ont livré une série de qualité, limitée à 4 volumes ; ce qui évite de tomber dans des « développements mous », des « étirements fatigués », … ici point de cela, la série est tonique, soutenue avec ses rebondissements, son exotisme assumé, de la baston, ses personnages typés, un peu de romantisme, … et avec un vrai « putain de salopard ».
La convergence des chroniques sur l’ouvrage et les développements sur l’histoire permettent d’éviter des redites … sauf celle de saluer, une fois encore, la qualité de la série.
Max et Baïa sont poursuivis par un O Maneta fou furieux tentent de sauver leurs vies.
Mais Herman ne va pas tarder à lui mettre la main dessus et personne ne donne cher de sa peau.
Sauf que Max n'est toujours pas sûr qu'il soit son père, lui qui est venu au Brésil après la mort de sa mère en quête d'origines paternelles.
Et si il était aussi...
Max doit en avoir le cœur net !
Tout le monde converge vers le lieu de l'accident à l'origine de tous ces drames : la carcasse de l'avion en pleine forêt Amazonienne où chacun trouvera certainement son propre trésor et ses propres réponses...
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Ça y est, l'aventure commencée il y a presque 6 ans par Régis Loisel et Olivier Pont touche à sa fin !
Et quelle aventure. Ces quatre albums m'auront tenue en alerte tout du long.
Chaque personnage a une vraie importance, une vraie épaisseur, et les destins des uns et des autres s'entremêlent avec saveur tout au long de cette histoire pleine de rebondissements, d'action, d'émotions et d'humour !
Pas de temps mort, pas de calme, le danger et la mort rôdent partout, et on s'attache à toute cette clique bigarrée avec beaucoup d'affection.
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Max est un anti-héros pour une fois pas agaçant plutôt touchant, les femmes sont toutes différentes, vives et solides jusque dans leurs fragilités, les vilains se font bien casser la gueule et le petit soupçon mystérieusement magique vient parfaire cette histoire de quête, de vengeance, de rédemption et d'amour (d'amourS) qui ne cesse de croitre en tension depuis le début avec brio !
Le dessin est en plus magnifique et aussi riche que les lieux visités pour un final en apothéose. Ce tome est absolument magnifique, au même titre que les précédents.
Il serait vraiment dommage de se passer de cette histoire en 4 tomes que je referme, moi, avec le sourire et un peu de nostalgie.
LA SÉRIE UN PUTAIN DE SALOPARD DE LOISEL , PONT ET LAPIERRE Chez Rue de Sèvres
Pendant un peu plus de 4 ans ( le covid ayant joué les perturbateurs) , Loisel et Pont nous ont offert un volume de leur sérié « Un putain de salopard » ; Série aussi truculente et irrévérencieuse que son titre et on ose le dire l’une des meilleures de ces dernières années !
Nous sommes dans les années 1970, en pleine période où des routards « peace and love » découvraient le monde. La jeunesse de Loisel se déroula à cette époque et il retranscrit bien l’insouciance qui pouvait alors régner. Mais on n’a pas la chronique d’un road trip nostalgique. Max débarque en plein cœur de l’Amazonie peu après la mort de sa mère. Elle lui a légué deux photos prises durant sa petite enfance quand il habitait au Brésil. Sur chacun des clichés, un homme différent le tient dans ses bras. L’un d’eux est son père, oui, mais lequel ?C’est pour tenter de trouver la réponse que le jeune homme retourne à l’endroit qui l’a vu naître et dans le tome 1 on a une longue mise en place du cadre et des protagonistes dans un village isolé.
En effet, le récit se déroule au moment de la construction de la transamazonienne. Ce chantier pharaonique draine des gens de tous horizons : Charlotte et Christelle un couple d’infirmières venues faire de l’humanitaire dans un dispensaire à l’initiative de leur copine Corinne, une hippie très libérée qui travaille comme serveuse dans le rade du coin, « Le Toucan », tenu par l’accorte Margarida. On croise aussi la route de proxénètes qui se livrent à un trafic de jeunes femmes pour procurer de la distraction aux ouvriers employés dans le camp de déboisement d’Hermann dont les sbires et hommes de main font régner la terreur auprès des autochtones parmi lesquels Mali la guérisseuse spirite et sa fille Baïa une ravissante métisse muette et il y a aussi des orpailleurs venus chercher fortune de tous les coins d’Europe … Pour faire régner un semblant d’ordre dans tout cela, voilà Rego le flic neurasthénique et étonnamment pas corrompu mais souvent débordé. Si l’on passe de rencontre en rencontre dans les pas de Max on pourrait ajouter que l’on va surtout de surprise en surprise.
En effet, le récit s’accélère et l’on quitte bientôt le village et le dispensaire. Max et Baïa d’une part se retrouvent perdus dans la jungle tandis que Christelle, Charlotte et Margarida de l’autre sont la cible de malfrats pour avoir sauvé une jeune fille qui s’était échappée du réseau. Le récit se mue alors à la fois en quête et en enquête et devient un récit initiatique mâtiné de fantastique, un récit d’aventures et aussi en filigrane un récit engagé. Le graphisme est aussi très varié: aux longs plans séquences zénithaux du début, se déroulant au village ou dans la jungle, succèdent des scènes de poursuite extrêmement rythmées qui défient le gaufrier.
Hitchcock disait que pour qu’un film soit réussi, il faut avoir un vrai méchant et l’on peut dire que les deux auteurs ont retenu la leçon : Mermoz le scélérat de l’histoire est un méchant hyperbolique et on adore le détester. Le dessinateur accorde d’ailleurs une place importante à tous les « seconds couteaux » aux trognes irrésistibles dans un style caricatural. Hermann, l’autre méchant, est lui bien moins monolithique. Apparemment sans scrupules, il est rongé par un chagrin qui le consume et s’avère beaucoup plus humain qu’on le croit.
C’est l’une des forces du récit : les personnages principaux sont souvent nuancés telle Charlotte l’infirmière en proie au doute et à la tentation de l’égoïsme. Le héros Max, jeune benêt sympathique, est dans le dernier tome un homme blessé et tourmenté. D’autres personnages enfin, destinés au départ à être de quasi-figurants, vont acquérir au fil des échanges et des ping pong créatifs des deux auteurs une épaisseur qu’eux-mêmes ne leur auraient pas soupçonnée comme celui de Rego.
Enfin, sous l’aventure et la romance surgissent l’engagement et la dénonciation. Dans de rares et percutants flashbacks, Loisel et Pont reviennent sur la catastrophe écologique que fut la percée de la transamazonienne et font des femmes les personnages clés du récit. Ce récit de sororité écrit par deux hommes est alors un récit qui dépasse la noirceur du polar et devient presque « feel good » dans un épilogue aux couleurs lumineuses et au message plein d’espoir. Dans la période actuelle, cela fait du bien !
Une série à glisser assurément sous le sapin !
Dernier tome de cette BD d’aventure - polar addictive au scénario de Régis Loisel, regorgeant d’un dynamisme haletant, soutenu en parfaite harmonie par les dessins adaptés au rythme trépidant de l’histoire signés Olivier Pont mis en couleur par François Lapierre qui nous plongent à toute blinde dans la luxuriante forêt amazonienne au Brésil, avec un climat tendu et un suspens garanti.
Pour dévoiler les mystères, dénouer les intrigues et avoir réponse aux énigmes tissées au fil des précédents albums, (il faut avoir lu les 3 premiers tomes), les personnages vont se retrouver réunis en situation périlleuse au cœur de la jungle avec chacun sa raison d’y être.
Diablement efficace, percutante, énergisante, captivante, c’est une excellente BD pleine d’action et bourrée de talent avec une fin admirablement bien trouvée !
Mille bravos !!
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