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Philippa dite Lili est interné en psychiatrie par son influent époux. Lili souffre et pour combattre cette douleur, elle a recours aux barbituriques et au whisky.
Lors de son internement, elle va écrire, raconter son enfermement sans omettre le comportement de son mari à son endroit.
Dans sa "prison", elle va se lier avec un autre patient, Antonin, avec qui elle va développer une très grande complicité. Et qui sait, va peut être l'aider à surmonter cette épreuve.
Cette vie est retracée par sa petite fille qui va trouver son journal pour essayer de comprendre la vie de sa grand-mère dans une société patriarcale où la condition des femmes soumises au bon vouloir de leur époux. C'est ainsi qu'elle comprendra les raisons du choix de son prénom.
Avec ce beau roman d'amour d'une mère à sa fille, on prend conscience de l'évolution de la condition de la femme même si celle-ci reste précaire. C'est aussi un bel hommage à toutes ces femmes, qui avec peu d'armes à leur disposition, se sont battues pour permettre aux femmes d'aujourd'hui sont libres.
J'ai beaucoup aimé ce roman/récit pour la parole donnée à cette femme qui a souffert et subi les décisions d'un homme qui n'étaient pas ce vers quoi elle aurait aimé aller.
Ce roman démontré que certaines choses peuvent évoluer positivement même si rien n'est vraiment acquis
https://quandsylit.over-blog.com/2024/07/le-jour-ou-ma-mere-m-a-tout-raconte-philippa-motte.html
J'ai lu un roman qui a été un coup de coeur. Il s'agit de "Le jour où ma mère m'a tout raconté" de Philippa Motte dans le format poche Harper Collins.
Un roman court mais d’une belle intensité émotionnelle.
Un roman qui traite du sujet du mal-être jusqu’à la folie, d’une vie ratée, de la souffrance de ne pas être bien aimé, des prédispositions à la folie pour celle qui a reçu la folie d'une lignée de femme, de la transmission, des ravages du silence et des non-dits, de l’alcoolisme, de la dépression.
Encore un roman sur les femmes dans la société patriarcale des années 60, ces femmes qui dans l’ombre de leur mari, brimées, délaissées, finissent par s’étioler.
Mais Lili, (Philippa) l’héroïne est corse. Son tempérament de feu, la passion qui coule dans ses veines transformée en colère réprimée finira par la briser.
Le roman débute sur une scène tout en tension, où la colère de Philippa s’exprime contre son époux. Cette entrée en matière ne prête pas alors en faveur du personnage. Mais un peu plus avant au fil des pages, on comprend, comment pourrait-il en être autrement ? Son époux, à force de petites phrases assassines, l'amène à sortir de ses gongs jusqu'au point, un jour, de la persuader qu'il est dans son intérêt de se faire soigner dans un hôpital psychiatrique.
Au fil des pages d’un petit carnet à qui elle se confie, Lili va se dévoiler et nous aider à comprendre ce qui a fait d’elle la femme en souffrance qu’elle est alors.
La grande qualité de la plume de Philippa Motte est cette capacité à faire de son personnage principal un être si particulier, pour qui on a de l’empathie à un instant et dont on vient à penser qu’elle a réellement un problème l’instant suivant, oscillant en permanence entre indignation pour la façon dont est traitée cette femme et l’idée que parfois, elle est réellement malade (malade de chagrin et d'ennui ?).
On notera l’art de la subtilité qui définit l’auteure dans l’évocation de ce sujet de la santé mentale et de la maladie psychiatrique, sujet sensible et difficile s’il en est.
A noter aussi, l’épisode du séjour à l’hôpital est un beau moment qui dépeint les malades avec humanité voire humour. Des êtres d’un autre monde, des êtres différents. Une évocation qui peut amener, si l’on grossit le trait, à se demander qui est le plus malade, le docteur Aristoloche et ou ses patients.
Un roman que je recommande chaleureusement.
Centre hospitalier de Montfavet – Avignon, établissement public de santé mentale – Philippa dite Lili Paoli, voyage dans la voiture avec son mari Hector, et va y être internée. Les reproches de son époux : elle fume, elle boit et terrorise les enfants. Car Lili est addicte aux barbituriques, dont le Gardénal et aux benzodiazépines ; avec aussi une consommation importante de whisky...Difficile dans cette situation de ne pas y remédier.
Comment une femme peut-elle en arriver là ?
Le déclencheur, Hector, imbu de lui-même et surtout préoccupé presque uniquement par son métier, kinésithérapeute. Elle ressent avec angoisse son attitude arrogante, agressive voire méprisante. Elle relate dans des écrits, lors de son enfermement, l'inéluctable escalade dans l'incompréhension de son mari. Aussi elle utilise l'échappatoire de l'écriture, car dans ces murs, on ne soigne pas, on dissimule la souffrance avec des piqures et des sangles ! Elle sait avec intuition, qu'une colère dévore celui qui la ressent bien avant de frapper celui contre qui elle est dirigée.
Elle sera rongée par l'anxiété et l'envie de ne plus exister ; d'autant qu'elle a de plus en plus de mal à gérer les difficiles relations avec son mari et ses enfants.
Un livre ? Un document ? Il est certain que ce récit se révèle très émouvant, doté d'une grande sensibilité dans son écriture. Enfin, la condition des femmes est évoquée, car il existait un carcan à l'époque pour prendre des décisions et faire face à l'hégémonie masculine, citons : la loi de 1965 à travailler sans l'accord du mari ainsi que d'ouvrir un compte.
Mais je retiens cette phrase, de " philippa Motte " qui nous concerne tous a priori : " Nous avons tous une folie, la nôtre, même si elle n'est pas visible. ".
« De toute façon, tu ne peux pas travailler ailleurs sans mon autorisation et je ne te la donnerai pas. » Dès ce moment là, la vie a ressemblé à une fête chez le voisin à laquelle je n’étais pas invitée.
Philippa (Lili) née en 1931, originaire d’une région corse hautement patriarcale … Mariée en 1954 à un homme manipulateur … Internée sur la demande de ce dernier en 1969, à l’hôpital psychiatrique de Montfavet, pour comportement violent …
Mère de trois enfants, sa docilité et sa passivité vont finalement se transformer en une colère agressive doublée d’une douleur sourde. À L’hôpital, Lili va se confier à Antonin, un malade avec qui elle sera très complice. Sur place, elle va tenir un journal, y relatant ses souvenirs d’enfance notamment. Journal que retrouvera sa propre petite fille (prénommée Philippa comme elle) bien des années plus tard …
Un roman particulièrement poignant sur la difficulté à vivre avec les autres (et avec soi-même) à supporter la nature humaine et les aléas de la vie. L’écriture est sobre et efficace. (L’auteure sait de quoi elle parle, ayant été frappée par la dépression et la bipolarité à l’âge de vingt-ans. Ce sont plusieurs hospitalisations en milieu psychiatrique qui ont été autant de facteurs révélateurs d’une vocation professionnelle et d’un engagement auprès de personnes souffrant également de troubles psychiques …)
Un gros coup de coeur que cette très belle fiction-témoignage !
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