Pour avoir été en poste à l’Ambassade de France à Moscou, sous l’ère soviétique, avoir séjourné après la Chute du Mur, l’auteur connait bien le sujet qui, il faut le dire, nous est totalement étranger.
Le livre démarre au début des années 90 sous la présidence de Boris Eltsine dont la politique a permis l’installation d’un capitalisme féroce avec un développement sans précédent de la corruption et des trafics avec un enrichissement rapide pour les anciens apparatchiks et en abandonnant le peuple à son sort !
Parfois essai et plus souvent roman Patrick Cherbé met principalement en scène 2 jeunes femmes : une russe, Larissa et une française, Lara, étudiantes en ethnologie qui vont passez quelques mois avec une femme dans la taïga, dernière descendante d’une famille de vieux-croyants, exilés volontaires dans l'Altaï.
Pour appuyer son propos sur l’état de la Russie et de son économie ; des entreprises étrangères qui s’installent et des mafias qui prennent le contrôle, Oleg, étudiant et petit ami de Larissa, est un contemporain qui décide de suivre le mouvement de la nouveauté et de la modernisation des échanges en créant un business qui sera l’incarnation de tous les dangers possibles sans les bonnes accointances.
Ces deux thèmes vont alterner avec une prédominance des deux ethnologues par lesquelles l’auteur va tenter d’expliquer la slavité, l’Orthodoxie et le schisme, Raskol, de 1667 quand les opposants de la réforme de l’Eglise, furent persécutés et s’appelèrent les vieux-croyants !
Il est très clair que toutes les formes prises par l’Orthodoxie ont une place énorme dans l’identité russe et rendent très complexe la situation du pays et des pays ex-satellites, des peuples aux origines et civilisations diverses. Les événements de cette époque n’ont pas encore trouvé de solution à tous les problèmes rencontrés, comme l’on peut le constater.
Même avec l’usage de dialogues pour ”alléger” le contenu de l’ouvrage, il s’avère que beaucoup de choses m’ont semblé étranges, tant nous sommes éloignés en termes de civilisation et de développement, de croyances et de mysticisme. Nos passés sont tellement dissemblables, tout comme les superficies territoriales pour croire qu’un jour une réelle harmonie puisse exister rapidement.
Un livre vraiment très intéressant mais qui contient quelques longueurs et répétitions qui auraient eu l’intérêt d’être coupées tant le sujet est complexe. Il a le mérite de parler des grands oubliés des révolutions et évolutions : les hommes et les femmes qui composent le patchwork russe !
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