"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le spécialiste et galériste CH. Berst et le dessinateur Oriol Malet nous entraine à la découverte d'artistes d'art brut . Des hommes ou femmes aux personnalités singulières qui ne se revendiquent pas artistes mais qui n'ont d'autre finalité que de créer .
Cette BD est un bel hommage à ces hommes et femmes parfois internées en Hôpital Psychiatrique aux enfances douloureuses : abandons , sévices (...) qui ont crée à profusion des œuvres tout à fait étonnantes .
La galerie d'œuvres en fin de BD est un bon moyen pour compléter nos connaissances .
La couleur met en valeur les œuvres .
Bel ouvrage .
Chronque précedemment parue sur le blog www.sambabd.net
Ce n’est pas évident de traiter d’un sujet comme celui de l’Apartheid (ou plutôt la FIN de l’Apartheid) car les pièges sont nombreux. Mais il me semble que John Carling et Oriol Malet les évitent avec brio dans cette BD documentaire parue chez Seuil Delcourt.
D’abord, ils évitent de tomber dans le style hagiographique pur et simple qui semble être pourtant la norme quand on parle de Nelson Mandela. Bien entendu, Madiba est dépeint en homme sage, charismatique et doté d’une vision et d’un sens politique très affuté, mais les auteurs se gardent bien d’en faire des caisses, ce qui donne encore plus de crédit à ce qu’ils racontent.
Ensuite, ils refusent la voie du manichéisme alors qu’ils abordent le très sensible sujet des mouvements d’extrême droite armés (et néonazis) en Afrique du Sud. Au lieu de se contenter d’une simple observation du racisme des blancs sud-africains au début des années 90, Carlin et Malet essayent de creuser un peu ce noir terreau de la haine. Ils y trouvent à la fois l’ignorance, la peur, mais également la religion. D’ailleurs, l’angle par lequel s’opère la narration y est clairement pour quelque chose. Pour sa narration, Carlin se base principalement sur une rencontre a posteriori avec le général Viljoen. On part donc ainsi du point de vue des blancs. C’est d’ailleurs là un autre écueil évité. Plutôt que de raconter l’histoire vue par les « vainqueurs », on part de ce qu’ont ressenti les « vaincus », même si cette BD insiste sur le fait que tout le monde y a gagné en Afrique du Sud. Car si des colons blancs ont perdu du pouvoir et leur position « naturellement » dominante au sein de la société sud-africaine, le pays y a gagné en stabilité et en reconnaissance internationale. C’est aujourd’hui la première puissance économique du continent. Même si, bien sûr, la violence persiste et tout n’est pas rose, la fin (pacifique) de l’Apartheid est évidemment la meilleure chose qui soit arrivée à l’Afrique du Sud depuis sa création.
On a donc un récit très bien articulé autour des évènements marquants de la période et des rencontres entre Mandela et le Général. Mais qu’en est-il du dessin ? Eh bien, franchement, je le trouve très bon. La plupart des planches n’utilisent que 3 ou 4 couleurs : blanc, noir, gris et orange. Mais c’est surtout le coup de crayon que j’apprécie particulièrement. Les visages de protagonistes sont excellents. Que ce soit au niveau de la ressemblance avec les personnages connus : Mandela, Viljoen ou Frédérik De Klerk, ou bien des expressions, je trouve qu’Oriol Malet possède un immense talent pour les dessiner. Il est très bon également sur les autres aspects d’un dessin de BD, mais vraiment, pour les visages, il assure grave…
Alors, après tous ces compliments, je ne peux que vous recommander cette BD très instructive sur un épisode important de l’histoire contemporaine mondiale.
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