Prix Goncourt 2018, Nicolas Mathieu nous confie sa bibliothèque idéale
Prix Goncourt 2018, Nicolas Mathieu nous confie sa bibliothèque idéale
"J’essaie de parler de la vie, des gens et du monde en étant le plus juste possible"
Une dichotomie de deux quarantenaires dont tous sépare, pourquoi ne pas revenir en arrière ? Ainsi revivre leurs jeunesses où ils se sont croisés. Un aller - retour sensible, intime, mélancolique entre le passé et le présent. Une oeuvre qui aborde aussi des thèmes de fracture politique et social, l'adolescence, le sport, de terroir.
Un récit intergénérationnelle, les réussites et les échecs, une confrontation de deux mondes.
"Mireille est en proie à des sentiments contradictoires, des sentiments de mère, qui s’étonne de voir son bébé devenu une grande bringue avec des fesses de femme et des réactions de gamine, cette chevelure de Madeleine et les ongles rongés, qui trainaille au lit et veut faire les grandes écoles, cite des écrivains et ne sait toujours pas mettre son linge sale au panier, prononce des mots méconnus et renifle son tee-shirt pour savoir si elle pourra le mettre un jour de plus, mange encore ses nouilles avec les doigts, distraitement, et s’étire comme un chat à la fin du repas après avoir saucé son assiette avec du pain, une gamine qui veut des talons et la pilule. Elle la regarde, prise dans ce chassé-croisé des espérances et de la peur."
J'ai refermé le livre hier soir avec un sentiment mitigé, un peu abattu pour tout dire et pas seulement parce que c'était la fin de mes vacances. J'apprécie beaucoup Nicolas Mathieu, sa capacité à saisir la psychologie individuelle et les lignes de force sociales qui trament la vie provinciale.
Dans ce roman, l'évocation de l'adolescence dans les années 80 est brillante, pleine d'échos de ma propre adolescence au fin fond de la Normandie. Vue des parents et des enfants, on y sent le carcan des habitudes familiales, les différences de classes plus extérieures que réelles, les amitiés qui se font et se défont, les expériences pas toujours très saines et les aspirations plus ou moins élevées, puis leur dilution dans le cours implacable de la vie. Entre ceux qui partent avec leur colère ou leur faim d'ailleurs et ceux qui restent avec leur court horizon, on peine à savoir qui est heureux, qui s'est accompli et qui est passé à côté de sa vie. L'échantillon décrit est réduit mais plutôt savoureux ; un personnage équilibré, qui ne soit ni drogué ni alcoolique chronique aurait toutefois permis un contrepoint et apporté une lueur d'espoir.
J'ai aussi beaucoup apprécié la description du monde des consultants où évolue Hélène : sarcastique mais hélas très réaliste.
En conclusion, c'est un bon bouquin, tout déprimant soit-il, parce qu'on voit que si tout n'est pas toujours possible, des ouvertures existent de-ci de-là et qu'il appartient à chacun de s'y glisser ou de passer son chemin.
Un récit exceptionnel. Le parcours d'une vie. Faconné d'éclats de poésie, d'une force de vie et d'une mélancolie profonde. Ces textes sont à digérer. A relire et relire pour en découvrir et en apprécier les saveurs. Les dessins comme l'écrit d'ailleurs sont flambloyants. Textes lumineux, profondément humains et intimes. Magnifique
« Le ciel ouvert » est un assemblage de textes postés sur instagram par Nicolas Mathieu.
J’ai été séduite par l’idée, par l’objet et par les magnifiques illustrations d’Aline Zalko.
Un peu déçue cependant par le contenu (j’ai eu le sentiment d’un livre répondant à une commande de l’éditeur ) , un peu perdue dans les textes ( j’ai parfois l’impression que l’auteur se regarde écrire à la manière d’un Raphaël Enthoven -ce n’est pas un compliment dans mon échelle d’appréciation -), quelques moments de grâce cependant quand Nicolas Mathieu parle de son adolescence, de son père ou de son enfant.
Ce n’est assurément pas le meilleur opus de l’auteur (pour croquer le quotidien je préfère Philippe Delerm ou Christian Bobin) .
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