La romancière raconte les premières années de la vie de son petit garçon, atteint d’un autisme sévère
Voyageur malgré lui (Flammarion) est le troisième roman de Minh Tran Huy. Plébiscité par les Explorateurs de la rentrée littéraire, il est dans le top 3 du palmarès. Découvrant l'étrange cas d'Albert Dadas, premier...
La romancière raconte les premières années de la vie de son petit garçon, atteint d’un autisme sévère
"Les Inconsolés", le nouveau roman de Minh Tran Huy, séduit par son sujet, étonne par sa richesse et interroge les fondements progressistes de notre société.
Que s’est-il passé pour les lauréats, mais aussi le mot des jurés
Toujours sous la présidence d’Erik Orsenna, écrivain et membre de l’Académie française, le nouveau jury de l’édition est, comme chaque année, constitué d’auteurs, de libraires et de lecteurs, soit 14 membres au total. Le jury devra d’abord sélectionner 30 livres parmi les ouvrages de fiction écrits en français et publiés entre le 1er janvier et le 31 mars 2015, puis, lors d’une deuxième réunion, sélectionner 5 finalistes qui seront soumis aux votes des internautes.
L’importance du lien avec les ancêtres, le rôle des liens familiaux sont un élément essentiel de la culture vietnamienne, marquée par le bouddhisme et le confucianisme. Mais qu’en est-il lorsque de nombreux ressortissants de ce pays ont été contraints, il y a maintenant plus de cinquante ans, de fuir leur pays natal après la prise du pouvoir par les communistes de Saigon, en 1975. C’est ce que raconte Minh Tran Huy, écrivaine déjà consacrée par plusieurs prix littéraires et autrice de neuf livres.
Le récit de Minh Tran Huy est un hommage à sa grand-mère, surnommée très affectueusement Bà, vocable utilisé dans la langue vietnamienne et se référant à la situation générationnelle d’une personne par rapport à une autre. Minh Tran Huy prend soin de tout évoquer : la vie de Bà , au Vietnam au moment de la première guerre d’Indochine, celle menée contre les troupes du corps expéditionnaire français ;elle y décrit l’attente du retour de l’époux et du beau-père de Bà :las, ils ont été pris tous deux dans un guet-apens à l’occasion d’un simulacre de réunion et exécutés dans la jungle parce que jugés collaborateurs en raison de leur origine bourgeoise et de leur absence d’appartenance au parti communiste vietnamien .
Ce parcours, très souvent jalonné de souffrances multiples, liées à l’arrivée dans un pays inconnu, La France, et caractérisé par la quasi impossibilité pour Bà de maîtriser la langue française et d’échanger avec ses enfants et petits-enfants, dont Minh Tran Huy fait partie. Qu’importe la langue, Bà aura recours aux recettes de la cuisine vietnamienne pour donner du bonheur et d’agréables souvenirs à sa famille : « Pour le pho, tu laissais bouillir toute la nuit un énorme os à moelle dans une grande cocotte rouge en acier (…) Tu découpais ensuite de fines tranches de rumsteak cru que tu déposais sur des nouilles de riz légèrement élastiques (…) tout en y ajoutant un peu d’ail haché pour accompagner les pâtés impériaux, mais gardons pure pour le pho ou encore le chung kho . »
Mais c’est dans tous les domaines de la vie quotidienne que cette grand-mère a été admirable pour Minh Tran Huy : sans être lettrée, cultivée au sens classique du terme, elle l’a bercée durant son enfance par des contes vietnamiens durant son enfance, transmettant par là-même le côté poétique du Vietnam.
Minh Tran Huy conclut cet hommage vibrant et émouvant par un constat magnifique : « Je n’ai pas eu accès à ces connaissances que l’on n’apprend pas à l’école, mais se transmettent de mère en fille, ou plutôt de grand-mère en petite-fille .Et je ne suis pas certaine que les savoirs que j’ai acquis grâce à des cours -langues étrangères, piano, violon, danse classique-compensent ce qui me manque, cette aptitude dont je croyais que j’hériterais en temps voulu quand elle demeurera ton apanage, toi qui m’a élevée :le don de créer de la chaleur et du confort pour tous ceux auxquels je tiens . »
Peut-on mieux dire ?
Serge aime à 3 ans et demi les histoires, la musique et les bonbons. Son frère Paul ne peut rien faire seul, il ne supporte pas les bruits, il ne peut pas danser, car ce dernier est autiste. Une mère écrit à son fils avec des mots doux et déchirants.
Un récit à fleur de peau tendre, sensible, délicate, elle souligne le caractère exceptionnelle de cet enfant différent, un livre magnifique en émotions, on est touché et vraiment bouleversé. Une oeuvre poignante qui se laisse dévoré très rapidement par son intensité.
Maternité, Famille, Autisme, Amour, Maladie, Soutien, Libération de la parole.
" Ton frère m'a ouvert les yeux, mon Serge. Si tu étais né avant lui, j'aurais poursuivi ma route en demeurant sourde aux propos de ton père et à ce dont j'avait fait moi-même l'expérience : non seulement la méritocratie est un miroir aux alouettes, mais serait-elle une réalité que le monde n'en serait pas plus juste et plus doux, pour ton frère et pour tout un chacun."
Un portrait juste, cruel, éternel d'un fossé entre nantis et les autres, une réalité des classes qui reprends le dessus. Un début qui semble être un conte de fée, avec un prince charmant Louis, ce dernier rencontre Lise une étudiante réservé, assidue, modeste, tout est beau au départ mais cela change vite ensuite.
C'est l'histoire d'un amour destructeur entre deux personnages que tout oppose, de fantômes et de vengeance, un conte de fées cruel, ligotant l'une à l'autre.
C'est une lecture inquiétante mais surtout incandescente, l'exquise douleur des sombres amours mises en mots.
Une très jolie plume pour un récit magnifique.
Min Tran Huy écrit à son fils cadet Serge une longue lettre. Une lettre poétique et douce pour lui déclarer son amour. Elle lui parle de sa petite enfance, de l'histoire de ses grands parents, de son bonheur d'être mère. Mais dans cette lettre, il est aussi question de son frère aîné, Paul. En effet, Serge a un frère pas comme les autres. Paul est atteint d'autisme. Pour le moment Serge ne le sais pas, il est trop jeune pour voir cette différence. Man Tran Huy raconte à Serge leurs différences et ses espoirs. Elle lui raconte la vie difficile, ce que le handicap provoque et a provoquer dans la vie quotidienne.
C'est un livre terriblement émouvant, sans pathos mais réaliste. Il y a beaucoup d'amour dans ce livre, énormément d'amour, mais il y a aussi la rage, la colère provoquées par les difficultés du quotidien.
J'ai été très émue par cette lecture.
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