"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Attention, ne vous mettez pas entre deux tirs!
Un western? Voyons voir, durant ma jeunesse, j'ai dû visionner de nombreux westerns, avec des cow-boys, des indiens, chevaux, saloons, canyons arides, en noir et blanc. J'avais vraiment apprécié! Et puis, j'ai oublié.
Et, aujourd'hui, grâce au Picabo River Book Club sur FB (les amateurs de romans nord-américains), j'ai lu pour la première fois un genre littéraire qui ne m'attirait pas vraiment et surtout qui m'était inconnu.
Une lecture très agréable, très "scénarisée", me permettant de faire remonter à la surface des souvenirs télévisuels de "western-spaghetti".
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A proprement parler, les codes du western ne sont pas tous présents (pas d'Indiens par exemple) mais je dirais que certains thèmes chers au roman noir y sont (femme fatale, noirceur des caractères, la dureté des répliques, l'obscurité narrative (le lecteur ne peut pas toujours appréhender la totalité d'une situation, comme dans un thriller aussi).
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Dès le début du récit, on est immergé complètement dans l'histoire (un peu comme une mouche qui espionne). Une propulsion au coeur du conflit sans connaître ses raisons. Et petit à petit, on découvre les vrais enjeux, ceux que les personnages veulent dissimuler.
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Difficile dans ce récit de distinguer de prime abord les bons des méchants, les héros de leurs adversaires. Les méthodes d'intimidation , de tactique, de vengeance sont à l'identique pour chacun.
Ce western parle moins de notion d'argent et de richesses que de pouvoir, d'ego, d'ambition personnelle. Bien sûr, les deux camps se disputent des terres (pour l'élevage du bétail ou pour les patûrages) mais l'important n'est pas là. C'est toujours encore la vengeance, mère de toutes les pulsions destructrices qu'il s'agit.
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Le titre "Femme de feu" s'applique à une des héroines, Connie, fille d'un riche propriétaire terrien. Une personnalité que j'ai trouvé antipathique car manipulatrice, vile, cupide, qui n'hésite pas à envoyer ad patres ses hommes pour satisfaire ses ambitions personnelles. Mais aussi forte et combative face à l'univers machiste de l'époque.
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L'auteur aime les personnages forts, traversés de passions contradictoires, tiraillés par des principes moraux (ou non!), partagés entre le respect des lois et l'appât du gain.
Hormis Rose, la jeune femme indépendante, aux moeurs plus libres et au coeur pur, chaque protagoniste porte une part d'ombre.
C'est cette part d'ombre qui tient lieu de ligne conductrice au récit.
Une tension dramatique constante avec de rares accalmies. Voilà une des particularités qui m'ont tenu en haleine durant ces deux jours de lecture. Peu de temps mort, une atmosphère oppressante, le style dépouillé des dialogues, une nature hostile et sauvage, les silences aussi importants que les mots, des discours de bluff.
La retenue (peu d'extériorisation des sentiments) et le sérieux des paroles des personnages permet d'appuyer encore plus la violence et le côté dramatique de la situation.
A l'issue de ma lecture, j'ai visionné le film éponyme , de 1947. Qui respecte complètement et avec respect la chronologie ainsi que l'esprit (dialogue épuré, les silences , les regards...).
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En conclusion, je peux dire que j'ai voyagé dans les terres de l'Ouest Américain du 19e siècle, complètement sous le charme de l'ambiance Far -West. Et que je compte réitérer très vite.
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Bonus: une post-face de Bertrand Tavernier (directeur de collection "L'Ouest, le vrai" d'Actes Sud) très intéressante, qui compare le roman au film.
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