"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une BD-Docu qui se lit comme un roman, tellement le scénario est prenant avec un graphisme parfaitement harmonisé au texte.
L’histoire :
Mahar, un yézidi de 10 ans, est enrôlé de force par Daech et devient un enfant-soldat, un lionceau du califat.
C’est son quotidien que raconte Anne Poiret. Comment il a été endoctriné, comment il est devenu une machine à tuer.
Deux thèmes sont particulièrement bien traités :
- Celui de l’intégrisme religieux poussé jusqu’au niveau le plus extrême. La déshumanisation, l’instrumentalisation de la connaissance et surtout de l’enfance.
Les enfants utilisés comme des grenades, comme des munitions. Quand il n’y en a plus, d’autres prennent le relais.
- Et celui, des enfants qu’on a oubliés dans cette guerre. On a oublié leur rôle sinistre, on les a oubliés aussi dans les camps kurdes avec leurs mères, à la fin du conflit.
A rapprocher du très beau roman de Rachid Benzine «Voyage au bout de l’enfance ».
Un récit parfaitement documenté par Anne Poiret, journaliste et réalisatrice de film documentaires. C’est une spécialiste des zones grises, celles dont les médias ne parlent pas, durant les conflits.
Elle a d’ailleurs écrit : « mon pays vend des armes » en 2019.
Le format BD, avec Lars Horneman, est particulièrement judicieux pour faire découvrir un pan du conflit syrien peu documenté.
Une BD passionnante, enrichissante, à partager.
Merci à Netgalley et aux éditions Delcourt pour cette découverte.
Je vais d’ailleurs l’acheter ( format papier) pour mieux apprécier le graphisme et le récit.
https://commelaplume.blogspot.com/
Ce n'était pas un jeu vidéo. Pourtant, il a tout d'un gosse. Il a 16 ans. On lui a enseigné des techniques de combat rapproché, le maniement des armes et des ceintures explosives. Mahar a vu son destin basculer à l'âge de 10 ans quand il a été enlevé et embrigadé par Daesh. Ce livre raconte son histoire.
Anne Poiret est journaliste, réalisatrice de films documentaires. En septembre 2020, elle prépare un reportage sur les enfants de l'État islamique. Trois ans après la victoire de l'Irak, elle veut analyser l'après, le traumatisme, ce qu'il reste de guerre en eux. Parmi ces "lionceaux du califat", certains yézidis sont alors parqués dans des camps de déplacés. C'est au camp de Kadia qu'Anne Poiret a recueilli le témoignage de Mahar.
Une histoire poignante, violente. Le jeune homme raconte l'endoctrinement, les coups, les heures de leçons, les réveils à 4h du matin par des coups de feu, les appels aux attentats suicide, les combats.... Lars Horneman dessine cette histoire dans un style semi-réaliste sobre sans omettre la violence. Les pages documentaires replacent utilement le récit dans son contexte.
"Mahar le lionceau" est un témoignage d'une rare puissance. Il entrouvre une porte restée le plus souvent close, celle du traumatisme des enfants soldats. Si le récit de Mahar est éprouvant, il mérite néanmoins d'être lu.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !