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Jerome Lafargue

Jerome Lafargue
Né en 1968 dans les Landes, qu'il quitte souvent mais retrouve toujours, Jérôme Lafargue aime se perdre en forêt, dans les vagues, au milieu des livres, et s'entête à croire en l'amour et l'amitié.

Avis sur cet auteur (6)

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    Couverture du livre « Lisière fantôme » de Jerome Lafargue aux éditions Quidam

    Nicolemotspourmots sur Lisière fantôme de Jerome Lafargue

    Croyez-vous aux fantômes ? Je ne parle pas des formes blanchâtres qui hantent les châteaux écossais, plutôt de certains esprits facétieux qui s'amuseraient à planquer le pull couleur mangue que vous cherchez depuis vingt minutes sans pouvoir mettre la main dessus. A priori, vous n'y croyez pas....
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    Croyez-vous aux fantômes ? Je ne parle pas des formes blanchâtres qui hantent les châteaux écossais, plutôt de certains esprits facétieux qui s'amuseraient à planquer le pull couleur mangue que vous cherchez depuis vingt minutes sans pouvoir mettre la main dessus. A priori, vous n'y croyez pas. Augustin non plus, ou disons qu'il ne s'est jamais posé la question. Mais Augustin est un personnage créé par un auteur qui aime jouer avec les frontières, utiliser toutes les ressources de la fiction pour donner un peu plus de couleurs à la réalité. Quitte à raconter des histoires, autant y ajouter un peu de magie.

    Augustin vit dans un village des Landes, à l'écart de la côte touristique, au milieu de la forêt. Il écrit, non pas pour lui mais pour les autres, des rapports, des études, des dissertations sur les sujets les plus diversifiés qui l'amènent parfois à voyager assez loin. "Un refus de toute autorité, une curiosité insatiable ; un don pour la synthèse" et voilà comment le jeune homme de 26 ans a préféré exercer ses talents en indépendant depuis son refuge landais. Cette histoire de pull couleur mangue qu'il va retrouver le soir-même bien rangé dans son placard - après l'avoir cherché pendant 20 minutes le matin je le rappelle - va déboucher sur des aventures qu'il serait maladroit de ma part de vouloir vous raconter. On dira simplement que des événements du passé viennent impacter le présent, qu'une énigme impliquant une bergère du 17ème siècle s'invite dans le jardin d'Augustin, que le chat Fripoun, maître des lieux observe tout cela d'un air pénétré, qu'on ne connaît jamais suffisamment ses ancêtres ni sa famille (même les plus proches) ni ce que peuvent contenir les bibliothèques. Et qu'on gagne toujours à fréquenter les librairies.

    Ce titre est particulièrement bien choisi, car dans ce roman on est constamment à la lisière, comme si un voile très fin et presque transparent séparait le réel de la fiction et ne permettait pas de les distinguer tout à fait. Cette porosité invite à se laisser aller, à croire qu'on ne maîtrise pas tout, que d'autres forces sont peut-être à l’œuvre et parvient à jeter ainsi quelques paillettes sur un contexte qui laisse percevoir les "complications" du monde que nous connaissons, entre épidémies et conflits plus ou moins lointains. Rien de mieux en ce moment que se laisser emmener un peu ailleurs, là où les arbres chantent, où les animaux délivrent des messages, où la poésie surfe sur les langues et traverse les âges, où les hommes apprennent à se maîtriser. "La seule différence entre la fiction et la réalité c'est que la fiction se doit de rester crédible" : ce sont les mots de Mark Twain que rappelle Ariane (la jolie libraire) à Augustin. Alors, vous y croyez aux fantômes ?

    (chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)

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    Couverture du livre « Lisière fantôme » de Jerome Lafargue aux éditions Quidam

    Evlyne Léraut sur Lisière fantôme de Jerome Lafargue

    « Quelqu’un d’un doigt léger m’a touchée à l’épaule. Je me suis retournée mais il s’était enfui ». Louise Paulin,  Quelqu’un .
    « Lisière fantôme » que les ombres infinies tourmentent. Sensible, magique, magnétique, ce roman est stimulant et attise nos propres interrogations sur le fondement...
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    « Quelqu’un d’un doigt léger m’a touchée à l’épaule. Je me suis retournée mais il s’était enfui ». Louise Paulin,  Quelqu’un .
    « Lisière fantôme » que les ombres infinies tourmentent. Sensible, magique, magnétique, ce roman est stimulant et attise nos propres interrogations sur le fondement même de la vie. L’ambiance même, est constante et vive. Une veilleuse au plein pouvoir, allumée la nuit durant.
    Ce livre est aussi cela.
    « Augustin tourne et vire depuis une dizaine de minutes, à la recherche de son pull couleur mangue ».
    Augustin Loeyna est troublé. Il se pose des questions, doute. Il avait pourtant bien rangé son pull. Où est-il ? Quel est ce signe qui soulève subrepticement un récit solaire, énigmatique et spéculatif ? Le pull couleur mangue est le levier, la pièce presque maîtresse de ce roman, la majuscule. Celui qui va honorer l’intrigue même de « Lisière fantôme ». L’histoire est un bonbon acidulé. Ne pas le faire fondre de suite. Attendre le déroulé des pages dont chacune remporte la palme d’un ensorcellement majeur.
    La douceur du ton de Jérôme Lafargue est un édredon gorgé de plumes. On est tout simplement lové dans ce livre, tant l’histoire est hermétique. La lecture en devient un grand moment de plaisir et de surprises et c’est peu dire.
    Augustin travaille seul. Soit en télétravail (nous sommes dans l’ère post-Covid) soit à l’étranger pour des missions de recherches intellectuelles et géopolitiques. Il aime se rendre à la bibliothèque pour étudier ses dossiers. Perfectionniste, rigoureux, il a ses habitudes et son pragmatisme est une gageure. « Mais il aime séparer l’intime du travail. Raison pour laquelle il a jeté son dévolu sur cette ville Horcaviòt, dont la bibliothèque prestigieuse est un endroit propice à la réflexion et au plaisir intellectuel ».
    Mais Augustin ne pense qu’au pull. Il vit seul avec son chat Fripoun. Il a une petite sœur, Lucie, qu’il adore. Extravertie, surfeuse, engagée dans l’humanitaire, elle est son double cornélien. Leur mère Mado est décédée et le père quasi inconnu. Il y a un secret de famille latent.
    De fil en aiguille, le roman bascule dans l’ésotérisme, le creuset des mystères. Des signes lancinants rampent sur les murs de son antre. L’alchimie est une parabole étrange et signifiante. Lui, qui aime comprendre, réagir dans l’instantané, s’éveiller intellectuellement, Augustin pressent l’heure de percer ce jeu de piste. Les indices sont des ensorcellements. Le chat est un symbole et croyez-moi il devine tout plus vite que son ombre.
    « Qui sait, peut-être le fantôme a-t-il laissé un nouvel indice ?… À 11h24, la pelle heurte un objet métallique… Il enlève un bon paquet de laine, et découvre le trésor… Un portrait d’une femme très belle. La femme de ses rêves ».
    Qui est-elle ? Serait-ce le fantôme ? Il va mener son enquête. Découvrir qu’il s’agit d’une bergère du XVIIe siècle. Apprivoiser ce fantôme et bousculer les codes de la normalité.
    Le récit traverse les fascinantes révélations ancestrales. « Augustin sait se montrer patient quand il le faut, il l’a prouvé avec le fantôme ».
    Le roman plonge dans le passé. Cette bergère est une énigme. Il doit découvrir coûte que coûte pourquoi elle est réapparue ainsi, que pour lui. Rassembler l’épars de sa propre famille. La généalogie tourmentée par les effluves des sorcières et des fantômes.
    Ce livre intrinsèque qui ordonne l’imprononçable est la traversée des destinées. Ce qui assigne à la vie et pourvoit au lien générationnel et à l’impénétrabilité. Entre les méandres de l’Histoire et des croyances, des mythes, il y a le lien familial et les contraires qui vont s’assembler.
    D’aucuns trouveront leur lisière fantôme. Judicieux et habile, profond et crucial car il somme les degrés de nos propres choix et convictions. Publié par les majeures Éditions Quidam éditeur.

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    Couverture du livre « Le temps est à l'orage » de Jerome Lafargue aux éditions Quidam

    Sophie PATON sur Le temps est à l'orage de Jerome Lafargue

    Le Temps est à l'orage est difficile à résumer... un bon signe. Il est impossible à classer, encore mieux. Et difficile à cerner. Son narrateur est fascinant, mystérieux. Je serais tentée de qualifier de ténébreux, ce Prince d'Aquitaine, volontairement exilé comme tireur d'élite dans des guerres...
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    Le Temps est à l'orage est difficile à résumer... un bon signe. Il est impossible à classer, encore mieux. Et difficile à cerner. Son narrateur est fascinant, mystérieux. Je serais tentée de qualifier de ténébreux, ce Prince d'Aquitaine, volontairement exilé comme tireur d'élite dans des guerres africaines, puis réenraciné dans les terres familiales, étranges, de lacs, de dunes, de forêts, de vagues, de mythes et de montagnes fantomatiques. Guerrier troubadour, luthier, chantant une langue qui n'appartient qu'à lui mais que tous comprennent, il nous confie à demi-mots la mission dont il a hérité. Gardien des Lacs d'Aurinvia officiellement, il est en secret le bras vengeur de la Nature.

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    Couverture du livre « Le temps est à l'orage » de Jerome Lafargue aux éditions Quidam

    Madame Tapioca sur Le temps est à l'orage de Jerome Lafargue

    « Le temps est à l'orage » est un roman qui se ressent plus qu'il ne se comprend.
    Entre forêt et océan, dans une atmosphère très particulière, Jérôme Lafargue emporte le lecteur en territoire inconnu, vers une expérience littéraire inédite puisque ce livre n'est pas réductible à un genre...
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    « Le temps est à l'orage » est un roman qui se ressent plus qu'il ne se comprend.
    Entre forêt et océan, dans une atmosphère très particulière, Jérôme Lafargue emporte le lecteur en territoire inconnu, vers une expérience littéraire inédite puisque ce livre n'est pas réductible à un genre particulier. Roman noir? fable écologique? Nature writing? Sans doute un peu des trois.

    Joan Hossepount, ancien tireur d'élite, travaille à l'entretien des lacs d'Aurinvia. Un site géologique d'exception que l'on imagine situé quelque part vers les Landes ou la Gironde. Il mène une vie plutôt retirée avec un chat pour compagnon et un libraire pour ami. Occasionnellement il chante dans un bar de la ville. Un original en quelques sorte. Certains villageois le croient même capable de parler avec les morts... Ce qu'ils ne savent pas c'est que comme son aïeul avant lui, il a été choisi par la nature pour la venger des hommes.

    C'est un texte déroutant, à la lisière du fantastique, entretenant la confusion entre réel et imaginaire, dans un esprit qui m'a parfois donné à penser au chamanisme des indiens d'Amérique.
    L'écriture est précise, raffinée, délicate et cette histoire de justicier écologiste, humaniste, s'immisce en vous avec la force des éléments.

    Une lecture en dehors des sentiers battus, particulièrement vivifiante comme les embruns de l'Atlantique ou l'odeur des pins.