"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une belle couverture, une auteure d' Ouganda, un titre interpelant.
Une belle et plaisante lecture que ce texte racontée par Kirabo, jeune fille qui vit dans les années 70-80 au Ouganda.
Nous sommes en 1975, sous l’ubuesque dictature d’Idi Amin Dada.
La jeune Kirabo a été élevée par ses grands-parents en Ouganda, personne ne veut lui dire qui est sa mère. Têtue et volontaire, elle décide de chercher la vérité et d’interroger Nsuuta la sorcière.
Nous allons au fils des pages découvrir la vie de cette jeune fille, la vie au village mais aussi dans les écoles, les mariages arrangées, les amitiés. J'ai aimé suivre la vie de Kirabo, ses doutes, ses désirs, ses volontés.
Je crois que je n'avais jamais lu de textes sur l'Ouganda et cette dictature. La situation politique est un fonds pour ce texte, il s'agit plus de portraits de femmes. Et j'ai été surprise et interpellée par l'histoire de ces filles, Kirabo et une amie d'enfance, qui pensent sérieusement épousé le même homme pour rester amies et proches : eh oui, une pensée positive de la polygamie ! Ce texte parle très bien aussi de la situation des filles et de la volonté de Kirabo de continuer les études, de devenir médecin ou infirmière. Il décrit la vie quotidienne, les mythes, les croyances (de belles pages lorsqu'elle va questionner Nsuuta, la sorcière du village.
D'ailleurs, j'ai aimé aussi la signification du titre, qui est la première femme, est-elle vraiment né d'un os d'Adam, pas sûre, une belle légende africaine a une autre version !
J'ai aimé passer des moments avec Kirabo, avec ses espoirs, ses doutes et surtout son courage et sa volonté d'aller de l'avant.
Un beau portrait de femme et je vais découvrir le premier texte de cet auteure.
#LaPremièreFemme #NetGalleyFrance
Ouganda, 1975, sous la dictature d’Idi Amin Dada.
A douze ans, Kirabo vit au village, élevée par ses grands-parents paternels. Peu après sa naissance, la mère de Kirabo s’est volatilisée, et son père, qui travaille en ville, ne revient que sporadiquement auprès des siens.
En grandissant, Kirabo se pose de plus en plus de questions sur sa mère, mais personne ne veut lui répondre. Elle décide d’en avoir le coeur net et, en cachette, va consulter Nsuuta, la sorcière aveugle.
Voilà pour le point de départ de ce long, long, long, roman de 540 pages. Pour le reste, on suit Kirabo dans son parcours scolaire, au village d’abord, puis dans un internat pour jeunes filles en ville, à ce moment du passage délicat de l’enfance à l’âge adulte où l’on découvre les sentiments et le désir amoureux. Au milieu du récit, on quitte temporairement la jeune fille pour remonter 40 ans en arrière et plonger dans l’histoire de la relation entre la grand-mère de Kirabo et Nsuuta, avant de revenir à Kirabo en quête de traces de sa mère.
Ce roman est donc centré sur la question de savoir comment devenir/être femme en Ouganda, société alors éminemment patriarcale, dominée par le poids des traditions claniques (« On lui avait dit et répété qu’avec sa beauté, elle n’avait pas besoin d’éducation. L’éducation était destinée aux filles laides, pour leur donner de la valeur »).
Ce thème m’intéressait, d’autant plus dans un roman d’une auteure ougandaise (je n’avais encore rien lu en provenance de ce pays), et dans le contexte d’une dictature particulièrement fantasque et cruelle.
Et pourtant je me suis ennuyée dans cette lecture. J’ai trouvé le style très bavard, fourmillant de détails et de descriptions dispensables, le rythme trop lent ou trop rapide. Quant à Kirabo, je l’ai trouvée trop peu incarnée et ne suscitant pas l’empathie. Cela manque également de mise en contexte socio-politique : le système de clans n’est abordé qu’incidemment, et les événements politiques (notamment la fin de règne d’Amin Dada et la guerre contre la Tanzanie) sont expédiés en quelques pages, presque anecdotiques. Beaucoup de mots ne sont pas traduits et le sens de certains n’est pas toujours simple à déduire du reste du texte. Seule l’histoire de la grand-mère et de Nsuuta est touchante, à condition de passer outre l’invraisemblance de leur « pacte » de jeunesse.
En bref, les ingrédients étaient là, mais pour moi la sauce n’a pas pris, je suis passée à côté de ce roman.
En partenariat avec les Editions Métailié.
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