Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Frédéric Paulin

Frédéric Paulin
Frédéric Paulin écrit des romans noirs depuis presque dix ans. Il utilise la récente Histoire comme une matière première dont le travail peut faire surgir des vérités parfois cachées ou falsifiées par le discours officiel. Ses héros sont bien souvent plus corrompus ou faillibles que ... Voir plus
Frédéric Paulin écrit des romans noirs depuis presque dix ans. Il utilise la récente Histoire comme une matière première dont le travail peut faire surgir des vérités parfois cachées ou falsifiées par le discours officiel. Ses héros sont bien souvent plus corrompus ou faillibles que les mauvais garçons qu'ils sont censés neutraliser, mais ils ne sont que les témoins d'un monde où les frontières ne seront jamais plus parfaitement lisibles. Il a notamment écrit Le monde est notre patrie (Goater, 2016), La peste soit des mangeurs de viande (La Manufacture de livre, 2017) et Les Cancrelats à coups de machette (Goater, 2018).

Avis sur cet auteur (48)

  • add_box
    Couverture du livre « Nul ennemi comme un frère » de Frédéric Paulin aux éditions Agullo

    Bruno Menetrier sur Nul ennemi comme un frère de Frédéric Paulin

    Frédéric Paulin ouvre aujourd'hui une nouvelle série destinée à mieux nous faire comprendre les enjeux des conflits libanais. Vaste entreprise (!) dont le premier titre Nul ennemi comme un frère est tiré d'un proverbe qui évoque la trahison.

    L'auteur, prof d'histoire-géo et journaliste, s'est...
    Voir plus

    Frédéric Paulin ouvre aujourd'hui une nouvelle série destinée à mieux nous faire comprendre les enjeux des conflits libanais. Vaste entreprise (!) dont le premier titre Nul ennemi comme un frère est tiré d'un proverbe qui évoque la trahison.

    L'auteur, prof d'histoire-géo et journaliste, s'est fait une spécialité de romans (un peu polars, un peu thrillers) avec lesquels il éclaire la géopolitique de notre Histoire contemporaine.
    On se rappelle notamment sa trilogie Benlazar sur le terrorisme venu du Maghreb et surtout son récit du sommet du G8 à Gênes. .

    Issu d'une longue tradition française, le pays du Cèdre, la Suisse du Moyen-Orient dont la capitale fut même appelée le Paris du Moyen-Orient, fait toujours et encore aujourd'hui la Une des actualités : l'histoire que l'auteur va nous raconter tombe vraiment à point nommé.
    Ce premier tome (début d'une nouvelle série) couvre la période des années 70 jusqu'en 1983, du début de la guerre civile libanaise jusqu'au 23 octobre 83 précisément, jour des terribles attentats contre les forces de la FMSB qui visèrent les américains à l'aéroport et les français dans l'immeuble Drakkar.

    Depuis des millénaires, le Liban est le centre géopolitique du Moyen-Orient et aujourd'hui toujours, le centre névralgique d'une région sur le point d'imploser.
    "[...] Qui comprend ce qui agite depuis quelques années la Bekaa et le pays entier ? Pourtant tout le monde pressent le pire."

    Nous voici dans les années 70 puis 80 au coeur d'une poudrière faite d'une multitude de communautés et de confessions irréconciliables. C'est ici, entre chiites, chrétiens, druzes et sunnites, qu'ont trouvé refuge les palestiniens chassés par les israéliens et les jordaniens.
    Frédéric Paulin a convoqué le phalangiste chrétien Pierre Gemayel et son fils Bachir, le druze Kamal Joumblatt, Hassan Nasrallah et Abbas Moussaoui, ... tous ces noms qui faisaient la Une des journaux télévisés de notre jeunesse et certains encore aujourd'hui.

    Quelques acteurs français également comme Charles Pasqua chef d'orchestre des basses oeuvres du RPR, Pierre Marion nommé par Mitterrand à la tête de la DGSE lors de la réforme du SDECE, …

    Les années 70 ce sont celles où se succèdent à Beyrouth enlèvements, attentats, massacres et assassinats, celles de la révolution iranienne menée par les chiites de Khomeyni, celles aussi des premiers attentats d'Action Directe à Paris, …

    Les années 80 ce sont celles de l'assassinat de l'ambassadeur français Louis Delamare en poste à Beyrouth, celles de Mitterrand au pouvoir, celles des attentats palestiniens à Paris (rue Copernic, rue des Rosiers), …

    Enfin, rappelons que 1982 c'est l'année de l'opération Paix en Galilée et l'invasion du Liban par les israéliens qui se conclura par les sinistres massacres de Sabra et Chatila ...
    "[...] Peut-être que le Liban n'a pas d'autre intérêt pour ses puissants voisins que d'être un champ de bataille où régler leurs comptes."

    Pour la trame romanesque de son livre, Frédéric Paulin a réuni, aux côtés des personnalités réelles de l'époque, quelques personnages de fiction qui vont nous servir de guides dans ce dédale libanais où se mêlent très étroitement politique, guerre et religion : Philippe Kellermann l'agent de l'ambassade shooté aux anxiolytiques, Zia al-Faqîh la belle interprète chiite qui parle (trop bien) le farsi iranien, l'arrogant Christian Dixneuf l'agent du SDECE (puis de la DGSE avec Mitterrand), la charmante juge antiterroriste Gagliago, les chrétiens maronites de la famille Nada, ...

    On profite avec plaisir et intérêt du parcours historique que Frédéric Paulin retrace brillamment pour nous : un intelligent résumé des événements de 1975 à 1983 quand Syriens, Iraniens, Israéliens et Palestiniens réglaient leurs comptes dans l'arrière-cour libanaise. Et un peu à Paris, aussi.
    L'auteur nous balade d'une faction à l'autre, de Paris à Beyrouth : le récit est soigneusement documenté et c'est tout simplement passionnant.
    Nous allons même assister en direct à la naissance du Hezbollah qui fait tant parler de lui aujourd'hui.

    Mais Frédéric Paulin ne se contente pas de Beyrouth et détaille longuement les tergiversations et retournements de la diplomatie française au Moyen-Orient. Une politique française qui, de Chirac à Mitterrand, ne ressort pas vraiment grandie de ce récit, c'est le moins que l'on puisse dire.

    On regrette cependant que l'intrigue romanesque marque le pas sur le résumé historique : le lecteur, captivé par les événements, aura bien du mal à s'intéresser aux déboires des personnages de fiction, pas tous recommandables. Pour une fois, l'alchimie entre Histoire et roman ne semble pas fonctionner à plein, peut-être parce que Frédéric Paulin a voulu brosser un trop large panorama dans lequel ses personnages de roman se sentent un peu perdus.

    À noter : le journaliste Marwan Chahine publie un roman sur le massacre du bus palestinien par les milices chrétiennes, le 13 avril 75, événement qui ouvre également le bouquin de FPaulin.

  • add_box
    Couverture du livre « Nul ennemi comme un frère » de Frédéric Paulin aux éditions Agullo

    Bernault Jean-Serge sur Nul ennemi comme un frère de Frédéric Paulin

    Nul ennemi comme un frère ou l'extrême complexité des forces mises en jeu dans les conflits au Moyen Orient et plus particulièrement au Liban.

    Nul ennemi comme un frère ou l'extrême complexité des forces mises en jeu dans les conflits au Moyen Orient et plus particulièrement au Liban.

  • add_box
    Couverture du livre « Nul ennemi comme un frère » de Frédéric Paulin aux éditions Agullo

    Madame Tapioca sur Nul ennemi comme un frère de Frédéric Paulin

    Tous les soirs de mon enfance, j’ai entendu le présentateur du sacro saint journal télévisé parler de la guerre du Liban. Je n’y comprenais rien et en toute honnêteté ça ne m’intéressait pas. Le Liban c’était loin et on ne peut pas en vouloir à une enfant de préférer Les jeux de 20 heures....
    Voir plus

    Tous les soirs de mon enfance, j’ai entendu le présentateur du sacro saint journal télévisé parler de la guerre du Liban. Je n’y comprenais rien et en toute honnêteté ça ne m’intéressait pas. Le Liban c’était loin et on ne peut pas en vouloir à une enfant de préférer Les jeux de 20 heures. Pourtant je savais, ou plutôt je percevais, que ce qui se déroulait là-bas était d’une importance capitale et d’une infinie violence.
    En grandissant, j’ai essayé d’appréhender ce conflit mais la multitude des belligérants et la complexité des enjeux m’ont perdu. Il aura donc fallu attendre la rentrée littéraire 2024, pour qu’un roman et un écrivain génial viennent rendre quasi limpide ce qui avait été si longtemps obscur.

    Le roman de Frédéric Paulin débute en 1975, au temps du basculement. Le Liban n’est plus la terre de cocagne où chrétiens, musulmans - chiites et sunnites - druzes vivaient dans la concorde.
    Dans une passionnante et vertigineuse fiction, Frédéric Paulin raconte à hauteur d’hommes et de femmes la guerre. Il mêle l’Histoire au destin de ses personnages et on découvre, effaré, le morcellement de la société libanaise à travers les partis et organisations de l’échiquier politique, auxquels se rajoutent l’OLP, Israel, la Syrie, l’Iran, les intérêts français, américains….
    Guerre, religion et politique se mélangent; forcément c’est sale.

    Raconter sous forme romanesque la guerre du Liban est une sacrée gageure mais l’auteur parvient dans une parfaite maitrise narrative à être à la fois professeur de géopolitique et conteur. C’est palpitant, dense, puissant, éclairant. Le travail de recherche est totalement bluffant et j’attends déjà impatiemment le tome 2.

  • add_box
    Couverture du livre « Nul ennemi comme un frère » de Frédéric Paulin aux éditions Agullo

    Alex-Mot-à-Mots sur Nul ennemi comme un frère de Frédéric Paulin

    Le récit commence à Beyrouth le 13 avril 1975.J’ai eu un peu de mal au début avec tous ces personnages et ces familles libanaises : les Nada grande famille maronite ; les Gemayel dont Bachir va devenir président du Liban et Philippe Kellermann le conseillé politique de l’ambassade autour de qui...
    Voir plus

    Le récit commence à Beyrouth le 13 avril 1975.J’ai eu un peu de mal au début avec tous ces personnages et ces familles libanaises : les Nada grande famille maronite ; les Gemayel dont Bachir va devenir président du Liban et Philippe Kellermann le conseillé politique de l’ambassade autour de qui tourne le récit.Et puis le roman commence sur les chapeaux de roues avec l’enlèvement d’un fils de famille.L’auteur prend ensuite le temps de poser les personnages du drame libanais.

    La famille Nada avec le père Nassim, les fils Edouard, et Charles resté au Liban (Charles fait du trafique de drogue) et Michel parti en France au RPR pour faire entendre la cause libanaise. Son mariage avec la juge Gagliago sera un échec.

    L’assassinat du président Bachir Gemayel déclenchera les massacres de Sabra et Chatila, la tuerie des réfugiés palestiniens dont les corps seront recouvert à la pelleteuse pour qu’il n’y ai pas d’enquête.

    J’ai été touché par le personnage de Philippe Kellermann qui tente de faire valoir la cause libanaise au sein du PS ; son amour pour Zia la traductrice ; sa consommation anxiolytiques et d’arak.

    J’ai suivi avec intérêt le personnage de Dixneuf, officier de la SDECE qui tente d’y voir clair dans le jeu politique.

    J’ai aimé et détesté le personnage de Zia al-Faqîh, d’abord traductrice de l’ambassade de Beyrouth, puis appartenant à la katiba d’Abdul Rascol qui recrute des adolescents pour le martyr.

    J’ai découvert une partie de l’histoire politique du Liban : son occupation par Israël mais aussi par la Syrie sur une partie de son territoire.

    J’ai appris l’existence de l’Armée secrète arménienne de libération de l’Arménie (l’ASALA) composée de jeunes arméniens galvanisés par l’exemple palestinien. Il est dirigé par Hagop Hagopian qui serait en contact avec avec le Fatah-Conseil révolutionnaire d’Abou Nidal.

    J’ai appris le rôle de la communauté chiite dans les troubles, communauté qui s’appuie sur la république islamique d’Iran.

    J’ai découvert le double jeu de la France qui a hébergé Khomeini puis le Shah ; France qui soutient les chiites d’Iran mais vend des armes à l’Irak.

    Je croyais que Abou Nidal était le nom d’un groupe terroriste, et en fait non ; et les membres d’Action Directe négociaient avec le président Mitterand. Elysée qui négocie aussi avec Abou Nidal..

    L’auteur évoque aussi l’attentat de la Rue des Rosiers et autres attentats qui ont ensanglantés Paris dans les années 70-80.

    N’oublions pas le Hizbu-Ilàh, qui vient mettre son grain de sel.

    Mais alors la cerise sur le gâteau, c’est l’affaire Eurodif : cette société spécialisée dans l’enrichissement de l’uranium se voit prêter 1 millliard de dollars par le Chah pour venir produire en Iran. Après la révolution islamique, le république des mollahs demande le remboursement à la France.

    Une lecture un peu technique et politique (beaucoup de jeux de pouvoir) qui ne plaira pas à tout le monde, mais j’adore l’écriture de Frédéric PAULIN et sa façon d’éclairer les conflits actuels.

    Il ne prend pas son lecteur pour une cruche et met en lumière les liens restés cachés des alliances politiques au Liban et en France.

    Même si le mot fin apparaît à la dernière page, il me tarde de lire la suite de l’Histoire du Liban, une histoire mouvementée et tellement en lien avec l’Hexagone.

    Quelques citations :

    Oui, peut-être que pour les pays étrangers le Liban n’est qu’un moyen de renforcer leur puissance régionale. Peut-être que le Liban n’a pas d’autre intérêt pour ses puissants voisins que d’être un champ de bataille où régler leurs comptes. (p.88)

    Depuis le début de l’été, les attentats se succèdent en France. Qu’ils soient revendiqués ou imputés à Action Directe, aux Arméniens de l’Asala ou aux Palestiniens du Fatah-Conseil révolutionnaire d’Abou Nidal, les flics et la justice sont démunis. (p.274)

    Depuis la mort d’Hussein ibn Ali, le « roi des martyrs », à Kerbala en 680, l’islam chiite accepte le sacrifice. (…) Les Iraniens l’emploie depuis le début de la guerre contre l’Irak. (p.409)

    Dans le grand bordel du monde, seul le hasard peut changer les choses. (p.443)

    L’image que je retiendrai :

    Celle de Zia, traductrice à l’ambassade, qui prend le voile pour pouvoir défendre la cause chiite mais qui se bat également pour ne pas être reléguée à la maison.

    https://www.alexmotamots.fr/nul-ennemi-comme-un-frere-frederic-paulin/