"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Si vous voulez de l’adrénaline, du suspens, du trépidant, ce roman serré comme un café fort est pour vous. L’incipit « La plainte stridente du klaxon déchira le silence de la nuit. » enclenche une histoire qui file à cent à l’heure. Nous sommes au cœur d’un roman qui ne laisse rien de côté et souffle sur les braises pour amplifier l’éruption volcanique d’une histoire certes sombre mais captivante. « Représailles » est doté de plusieurs niveaux de lecture. Sous ses allures cadencées à l’extrême d’un thriller hors norme, il y a cette analyse fine des habitus mafieux, des crimes organisés en Corse. Des clans qui s’affrontent et dont Tom et Adèle et leurs deux fillettes vont être les détonateurs. Leur voiture étant prise en chasse en pleine nuit par une fratrie corse en pleine campagne en amont du désert des Agriates. Cette famille est l’emblème de ce qu’il y a de plus horrible et d’inimaginable. Les dés sont lancés. Tom écrivain, tourmenté est à l’instar de ces êtres qui affrontent leurs démons en exutoire d’écriture sombre. Violent, torturé, par un passé dont l’enfance lui a laissé une balafre emblématique visible à l’œil nu, beaucoup trop. Ce Suisse professeur côté ville, jusqu’à cet instant est d’une attitude conventionnelle, quelconque, ordinaire. Sa femme Adèle, altière, détient les codes pour affronter tous les aléas et sait déjouer les ombres qui glissent sur Tom. Les évènements vont monter crescendo. Tout va basculer irrévocablement. Le style puissant, maîtrisé de Florian Eglin est un fluide qui traverse les lignes et cette réussite est fabuleuse. Nous sommes dans un espace de folie meurtrière et de guerre psychologique. Tom et Adèle déplacent les pions. Ce roman noir est une certitude de lecture frénétrique. Bien au-delà d’une histoire se situe la gloire des femmes. D’Adèle, de Catalina, ou de Graziella, elles sont des maîtresses-femmes, libres, à la forte personnalité. Elles renversent la complainte macabre des hommes. Elles sont magnifiques et dignes. « Représailles » est un emblème. Un livre qui foudroie les lectures conventionnelles et sages. Un souffle rauque, sauvage, grave et subtil. On peut lire ce roman aussi, pour passer un bon moment de détente. Sachez que « Représailles » est un roman à tiroirs dont je vous conseille toutes les finesses intuitives. Son majeur est dans ce degré qui signe les destins des femmes fortes et volontaires. Il accorde sa chance au courage des luttes intérieures. « Représailles » est à lire en plein soleil. Publié par les majeures éditions La Baconnière.
Première découverte de l'univers de l'auteur suisse Florian Eglin et quelle claque !
Le romancier nous embarque dans un voyage en compagnie de la famille Gonthier : Tom , Adèle et leurs deux petites filles , April et Lucie . Un voyage d'une semaine en Corse plus périlleux que bucolique où le danger et la violence des hommes vous attend au prochain tournant…
Ce récit démarre sur les chapeaux de roue comme une course-poursuite folle dans une nuit d'été entre deux bolides propulsés aux limites de leurs machines puis se transforme en un combat fratricide à mains nues entre les trois frères Falcone d'un côté et Tom de l'autre . Une lutte pour la survie car nos trois colosses aiment la chair fraiche ..Heureusement Tom est un lutteur aguerri , adepte de la boxe thaïlandaise qu'il pratique avec assiduité depuis quelques années . Mais Tom n'a pas que le physique. Il a la rage en lui ou plutôt un esprit encombré par une force obscure difficilement contrôlable quand le contexte extérieur devient sous tension extrême . le combat homérique laissera des traces, de l'hémoglobine sur le macadam et quelques corps déformés sur le carreau . Il aura également comme conséquence de mettre sur les dents le reste du clan Falcone et notamment son chef , un certain Rocco , dont les représailles seront à la hauteur des actes commis : une chasse à l'homme avec tous les moyens mis à sa disposition . Il mettra également en branle la police locale avec le commissaire Mateo Campa à leur tête , qui lui n'a qu'un objectif : faire tomber la famille Falcone , une fois pour tout de son piédestal jusqu'alors intouchable .
Quelle histoire ! J'y ai totalement succombé . Outre le rythme totalement dingue , l'écriture de Florian Eglin est un véritable plaisir de lecture . Adepte des arts martiaux , l'auteur nous offre une description chirurgicale et très précise des combats ultra violents - comme si on y était - qui émaillent le récit . La narration , quasi- cinématographique , des poursuites automobiles sont aussi du pur bonheur !
Les personnages , valent quant à eux , totalement le détour : que ce soit Tom , cet être à l'esprit torturé fou amoureux de sa femme et père ultra protecteur ou son épouse Adèle qui cache bien son jeu , adepte de l'adage « la fin justifie les moyens » . du côté des « méchants » on se régale avec le clan Falcone , colosses terrifiants , attachés à leur lignée , qui font régner la terreur sur l'île .
Un livre de haute volée qui mixe thriller hyper efficace et roman d'action et que je vous conseille de découvrir de toute urgence .
Très particulière comme lecture...
Un récit dur et grotesque sous forme théâtrale. 4 personnages : Alexandra, 14 ans, enceinte. Stephen, le futur père qui refuse de garder l'enfant. Kévin et Luc, ses potes. C'est un huis-clos.
Le côté "dur" concerne le thème, une grossesse involontaire, et la violence des personnages. Alexandra souhaite garder l'enfant, Stephen veut qu'elle avorte. Il est méchant, méprisant et violent à l’égard d’Alexandra, allant même jusqu’à prétendre que c’est sa faute à elle et à elle seule si elle est enceinte. Kévin est un lâche ; il essaie de venir en aide à Alexandra, mais devant la pression de ses 2 potes, il préfère s’effacer. Quant à Luc, il s’improvise juge et appuie complètement Stephen.
Le côté "grotesque" réside dans la mise en scène, avec une voix-off et des didascalies qui sont humanisées, dans la caricature des personnages, dans la tournure prise par les évènements. On est volontairement dans l'absurde, c'est voulu par l'auteur.
Ici, on dénonce la lâcheté, la bêtise, la drogue, la violence des ados entre eux, la difficulté des sentiments amoureux à l'adolescence.
L'auteur a voulu faire passer un message, même plusieurs, mais je n'ai pas aimé LIRE ce livre. Beaucoup de vulgarité, de grossièreté, de violence, des personnages antipathiques (sauf Alexandra). Même si c'est fait exprès, je n'ai pas réussi à adhérer au contenu et à la forme.
Sauf la fin. C'est d'ailleurs à la fin que j'ai compris que l'auteur, par la cruauté présente dans le livre, tournait en ridicule le comportement des 3 garçons. Et à la lecture des tout derniers mots du livre, on peut se demander si cet écrit ne sert pas d'exutoire à l'auteur… une décision passée aujourd'hui regrettée ?
Notons au passage que l'auteur, en dressant une liste de près de 100 noms de femmes célèbres, pour des actes plus ou moins héroïques, met la femme à l'honneur.
Dans tous les cas, je pense qu'avant de mettre cette lecture entre des mains adolescentes, il est nécessaire d'en fournir une explication sur le principe du second degré, de l'absurde et du grotesque.
Un polar violent, drôle et esthétique. Un bijoux d'originalité.
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