"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Récit dur et grotesque qui met en scène un couple d'adolescents dont la fille, enceinte, souhaite garder l'enfant et le garçon, par crainte de sa famille, s'en débarasser. Présenté comme une pièce de théâtre, ce huis-clos entre trois personnages, la fille, le garçon et le meilleur ami du garçon, est étouffant.
Comme toujours chez Florian Eglin, le grotesque et la violence décrite minutieusement recouvrent un discours humaniste. Cette « violence pour rire » se veut provocante et perturbante. Dans Il prononcera ton nom, la mise en scène crue de l'égoïsme extrème du garçon, de l'indifférence craintive du meilleur ami et de la douloureuse et naive défense de la fille, met très mal à l'aise. Mais ce récit touche des points essentiels de la problématique : quels sont les différents points de vue adolescents sur la maternité, quelles peuvent être les violences en jeu dans un rapport amoureux, qu'est-ce que la lâcheté, la bêtise et l'abnegation.
Ce drame est d'abord destiné aux adolescents - que Florian Eglin fréquente assidûment en qualité de professeur de français - mais les littéraires apprécieront le cadre littéraire, le style si particulier de son auteur et son appropriation très personnel du genre théâtral.
Très particulière comme lecture...
Un récit dur et grotesque sous forme théâtrale. 4 personnages : Alexandra, 14 ans, enceinte. Stephen, le futur père qui refuse de garder l'enfant. Kévin et Luc, ses potes. C'est un huis-clos.
Le côté "dur" concerne le thème, une grossesse involontaire, et la violence des personnages. Alexandra souhaite garder l'enfant, Stephen veut qu'elle avorte. Il est méchant, méprisant et violent à l’égard d’Alexandra, allant même jusqu’à prétendre que c’est sa faute à elle et à elle seule si elle est enceinte. Kévin est un lâche ; il essaie de venir en aide à Alexandra, mais devant la pression de ses 2 potes, il préfère s’effacer. Quant à Luc, il s’improvise juge et appuie complètement Stephen.
Le côté "grotesque" réside dans la mise en scène, avec une voix-off et des didascalies qui sont humanisées, dans la caricature des personnages, dans la tournure prise par les évènements. On est volontairement dans l'absurde, c'est voulu par l'auteur.
Ici, on dénonce la lâcheté, la bêtise, la drogue, la violence des ados entre eux, la difficulté des sentiments amoureux à l'adolescence.
L'auteur a voulu faire passer un message, même plusieurs, mais je n'ai pas aimé LIRE ce livre. Beaucoup de vulgarité, de grossièreté, de violence, des personnages antipathiques (sauf Alexandra). Même si c'est fait exprès, je n'ai pas réussi à adhérer au contenu et à la forme.
Sauf la fin. C'est d'ailleurs à la fin que j'ai compris que l'auteur, par la cruauté présente dans le livre, tournait en ridicule le comportement des 3 garçons. Et à la lecture des tout derniers mots du livre, on peut se demander si cet écrit ne sert pas d'exutoire à l'auteur… une décision passée aujourd'hui regrettée ?
Notons au passage que l'auteur, en dressant une liste de près de 100 noms de femmes célèbres, pour des actes plus ou moins héroïques, met la femme à l'honneur.
Dans tous les cas, je pense qu'avant de mettre cette lecture entre des mains adolescentes, il est nécessaire d'en fournir une explication sur le principe du second degré, de l'absurde et du grotesque.
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