L'autrice coréenne nous raconte l'histoire de son pays à travers l’opposition et l’attirance de deux jeunes adolescents que tout oppose
"Peau neuve", chronique délicate mais sans concession, sur l'apprentissage de la vie et de l'intolérance, joue sur plusieurs tableaux. En entremêlant le récit implacable dans le collège avec celui plus heureux dans le camping naturiste, Elise Griffon pose le problème de l'image du corps chez les adolescents mais aussi dans la société toute entière. Le récit des vacances, illustré de la façon la plus simple et la plus naturelle possible, pose un regard bienveillant sur les adeptes de la nudité, sans doute un soupçon pédagogique et militant dans les premières planches, mais possède surtout une justesse de ton et de regard qui émeut. Nous assistons au dernier été de totale liberté de Laura, nue et encore insouciante, même si se glissent les premières interrogations sur la sexualité. Lorsque l'on est nu, impossible de cacher les poils qui apparaissent, les seins qui poussent ou les confidences des copines un peu plus âgées (et pour les non initiés, ou pour ceux qui prennent leurs infos dans les reportages minables de TF ou M6, pas parce que les sexes sont en érection! Les centres naturistes ne sont pas des lupanars comme au Cap d'Agde.). Le montage en parallèle avec sa rentrée au collège est d'autant plus fort que se joue là un épisode fondateur pour la vie future de cette jeune fille. Elle vivra en accéléré une initiation à la bêtise, à la violence, à l'intolérance, passage qui la laissera brisée, comme le camping à la fin de l'été qu'une tornade prémonitoire dévastera. Je ne dirai rien du final de cette histoire, sauf que les dernières planches sont un hymne magnifique au corps sous toutes ses formes, à la nature, à la liberté et à la vie ou comment une vieille dame et l'océan peuvent contribuer à une renaissance.
"Peau neuve" est un roman graphique aussi âpre dans sa description d'une certaine humanité enfermée dans des stéréotypes sociaux que d'une infinie douceur quand il s'agit de donner vie à une adolescente élevée dans le respect des autres. Pour moi, une lecture fortement conseillée aux adolescents (mais pas que..). A l'heure où la morale déboule dans les salles de classe, voilà un roman graphique qui possède le bon regard pour amener le débat mais surtout faire réfléchir sur la tolérance. Les jeunes qui agressent Laura le font autant par méconnaissance d'un univers particulier que par la peur qu'engendre l'inconnu (ça nous rappelle quelque chose de notre actualité brûlante) et quand en plus cela touche au corps... nous sommes au coeur des interrogations de ces adolescents. En un mot : indispensable !
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
L'autrice coréenne nous raconte l'histoire de son pays à travers l’opposition et l’attirance de deux jeunes adolescents que tout oppose
Mêlant la folie à l’amour, l’auteur nous offre le portrait saisissant d’une « femme étrange » bousculant les normes binaires de l’identité sexuelle
Dans ce recueil de 13 nouvelles, la jeune autrice mexicaine frappe fort mais juste
Une fiction historique glaçante et inoubliable, aux confins de l’Antarctique