"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans un hôtel parisien, Le Paradise, sont réunis les protagonistes de cet étrange petit roman. Il y a la Craig, venu des Etats-Unis pour assister à un colloque, Elena arrivée d’Italie et qui travaille dans la mode et Sébastien, le réceptionniste. Et il y a aussi un quatrième personnage, un industriel Italien, bavard et imbu de lui-même, mais lui son sort va être rapidement scellé puisque son corps sans vie est retrouvé dans sa chambre.
Et on se dit qu’on va lire un polar avec une enquête menée au sein de l’hôtel pour découvrir le meurtrier. Et pas du tout. Ce qui se joue ici c’est moins la quête de l’auteur du meurtre que la relation qui se noue entre Craig et Elena sous l’œil attentif du réceptionniste.
Divisé en 8 chapitres qui racontent chacun un jour de la semaine qui s’écoule du dimanche au dimanche suivant, ce roman explore un moment hors du temps entre deux personnages qui se rencontrent et qui se livrent à un jeu de séduction qui a pour point de cristallisation l’événement dramatique qui a lieu entre les murs du palace.
L’auteur donne la parole à chacun des protagonistes tour à tour. Elena, Craig, Sébastien mais aussi Amélie, la femme de chambre qui a découvert le corps, interviennent à tour de rôle. L’occasion de donner chacun leur vision des événements mais aussi leur avis sur les autres personnages.
Ces différentes interventions s’enchâssent au millimètre, se répondant les unes aux autres, se complétant pour construire un puzzle parfait. Et cet instant suspendu trouvera un dénouement surprenant six mois après que Craig et Elena soient chacun retourné chez soi et à leur vie quotidienne.
Une lecture surprenante, sans doute pas mémorable mais plutôt agréable.
Un prénom en trop de Christophe Carlier
C’est un roman d’une belle écriture, formé de chapitres courts, mettant en scène trois principaux personnages dont Rebecca dont nous ne connaitrons son histoire, ses relations, son travail, ses sentiments, ses peurs, ses doutes, ses angoisses qu’au travers du récit d’un psychopathe qui la traque et d’une collègue de bureau Violette, subordonnée à Rebecca et qui cherchera par tous les moyens à devenir son amie. Franchement, j’ai eu un peu de mal à entrer dans ce jeu de confidence entre ces deux personnages, ne sachant pas qui manipulait l’un ou l’autre, pour prendre en quelque sorte le pouvoir sur Rebecca. « On ne nait pas tueur on le devient s’inscrit en rouge » en page 4 de couverture. « Il suffit d’une soirée d’été dans une boite de nuit, pour que Rebecca nous dit Christophe Carlier, jeune femme sans histoire, soit le jeu cruel et implacable d’un jeu cruel implacable. Rebecca pense que le danger est dans son dos lorsqu’elle marche dans la rue et se retourne tous les trois pas. Pourquoi ne serait-il pas devant elle ou juste à ses côtés ? Ce jeu dont va être victime Rebecca est celui d’un psychopathe qui est attiré par cette jeune femme, pour lui faire du mal. Harceleur, il mettra en œuvre tous les moyens et bon nombre d’attentions dont certaines mortifères pour déstabiliser sa victime, allant jusqu’aux meurtres d’autres femmes rencontrées par hasard, qui lui ressemblait de près ou de loin ou seulement avait comme prénom réel ou supposé celui de Rebecca. Lors de cette descente aux enfers de Rebecca une question Rebecca se pose ? Ne serait-elle pas aussi une manipulatrice bien qu’autoritaire et fragile comme on pourra le penser dans les derniers chapitres de ce livre. Sous diverses influences de ses amies mais pas que, et au regard des faits d’harcèlement de menaces à peine voilées de mort Rebecca se rend dans une brigade de Gendarmerie pour déposer une plainte. Sur l’indication du gendarme qui la recevra celle-ci déposera une main courante qui n'engage pas de procédure judiciaire la gendarmerie en l’occurrence, restant libre d'alerter ou non le procureur de la République sur les faits. Alors qu’il est précisé que les faits d’harcèlement, caractérisé par la répétition de propos et de comportement ayant pour conséquence une dégradation de la santé physique et mentale doit faire l’objet d’une plainte. Or, ici le gendarme semble plus intéressé par la plastique de Rebecca que par son dépôt de plainte et tout de suite requalifie sa demande par l’écrit d’une main courante. Toutefois, il faut toujours se méfier des premières impressions. Tout au long de ce roman qui se lit rapidement et ne vous fiez pas à ces 311 pages imprimées, l’on suit via les réflexions du psychopathe et de Violette, les mésaventures de Rebecca, mais aussi de celles de son petit ami qui sera mis en cause, puis de Violette qui elle aussi par le jeu pervers du psychopathe perdra un moment l’estime de Rebecca. Dans ce jeu du chat et des souris, il est dit que le gendarme enquête, tout de même. Parviendra-t-il à élucider cette affaire, protéger Rebecca ? Aura-t-il identifié le psychopathe ? Je vous laisse le découvrir. Ce roman Un prénom en trop de Christophe Carlier est le deuxième Lauréat du Prix de la gendarmerie nationale, qui récompense une œuvre de fiction dans laquelle la gendarmerie occupe une place cardinale. Autant le premier prix du roman de la Gendarmerie Nationale en 2021, Place aux Immortels de Patrice Quellard donnait une place prépondérante à une histoire mettant à l’honneur la mission d’un militaire de la gendarmerie comme prévôt pendant la première guerre mondiale, autant je reste dubitatif sur cette nomination ou le rôle controversé à mes yeux du gendarme, n’est pas l’élément principal de ce roman. Cela reste malgré tout un livre facile à lire à classer dans les romans policiers. Bien à vous.
Sur le présentoir de la médiathèque la couverture du roman m'a attirée .
Sobre, sur fond blanc, elle présentait les contours d'une silhouette féminine, de dos, entièrement vêtue de rose, chapeautée, qui rappelait celle des élégantes des années 50. Le titre évoquant un parfum avait un petit air rétro. Bien sûr, il renvoyait à un genre littéraire populaire, inhabituel dans cette bibliothèque, mais la 4e de couverture me semblait rassurante, elle annonçait que son personnage principal Sigrid, était une écrivaine spécialiste des romans roses « un genre mineur, décrié mais indispensable à notre époque où le rêve est rare ».en vacances en Grèce . Il ne devait donc pas s'agir à proprement parler d'un roman à l'eau de rose …..
Je me suis donc embarquée dans sa lecture. L'écrivaine arrive à l'hôtel Manolis, sur une île de la Mer Egée « un de ces palaces endormis dans leur splendeur ancienne, qui perdent chaque année un peu de leur superbe ». C'est la fin de l'été, les clients sont moins nombreux . Elle pourra y écrire en toute tranquillité son prochain roman. Dès son arrivée, elle remarque une jeune fille nommée Gertrude étrangement vêtue dont le regard « semble lui adresser une invitation silencieuse »...........
La suite, comme on peut s'y attendre, va proposer la relation du séjour dans cet hôtel, les menus événements qui le ponctuent, l'avancée du travail de rédaction du roman, son processus créatif .
La caractéristique de L'EAU DE ROSE c'est que qu'il est construit par l'alternance de deux récits. Celui du séjour à l'hôtel est régulièrement entrecoupé par les scènes du roman sentimental que Sigrid est en train de rédiger et qui relate les épisodes d'une relation amoureuse entre deux héros : Priscilla et Robert, deux membres de la bonne société américaine de Boston .
Les deux genres littéraires vont peu à peu se contaminer. Sigrid, tout en observant le fonctionnement de « la cohorte étrange » de vacanciers dans cet hôtel « anachronique, lesté d'irréalité, de déraison », se comporte comme une héroïne de ses propres romans, elle en adopte les regards, les fantasmes. La fiction colorant le réel, le récit adopte lui aussi la prose maniérée, ampoulée et et les clichés des romans roses .
Le principe de construction de deux récits qui s 'enchâssent et se croisent donne à l'ouvrage un aspect décousu. J'y vois à la fois la mise en abyme d'un type littéraire :le roman sentimental et un pastiche de son style codifié , pleinement assumé avec un certain humour par Christophe Carlier
Quoi de mieux pour se ressourcer, retrouver l’inspiration qu’un séjour sur une île grecque. Choisissez, en fin de saison, un petit hôtel désuet, plein d’histoires, au bord de la mer. Prenez possession de votre chambre, ouvrez votre ordinateur et… Attendez la venue de la fée inspiration.
C’est ce que fait Sigrid, auteure de romans à l’eau de rose. Lors de son arrivée à l’hôtel Manolis, elle sent, dans le dos, un regard insistant et se retourne sur une silhouette féminine « Une jeune fille à l’air étonné paraissait lui adresser une invitation silencieuse ». Hum, peut-être le départ d’une idée de roman ?
Sigrid,femme introvertie, timide, vit sa vie à travers les livres qu’elle écrit. Gertrude, le prénom de cette jeune personne, semble hypnotiser Sigrid qui la suit du regard ou à la trace, allant même jusqu'à la photographier pour mieux l'admirer, modifier la structure sur son ordinateur. Elle arrive à mettre en route un de ses romans à l’eau de rose, mais, le cœur n’y est pas, il se promène ailleurs et à l’énigmatique présence de Gertrude. Roman et réalité allant même jusqu'à se rencontrer
Un vol de bijou vient pimenter le livre. Deux veilles demoiselles anglaises étudient l’entourage avec une curiosité certaine, des idylles se nouent, un client part précipitamment… Je sens comme une atmosphère à la Hercule Poirot ou Agatha Christie
J’avais apprécié son premier roman « l’assassin à la pomme verte ». Je retrouve le même style un peu désuet quelque fois, son humour , qui joue des clichés, comme les pages du roman que Sigrid est en train d’écrire.
J’ai lu « L’eau de rose » d’une traite, mais il m’a manqué un petit quelque chose dans la rencontre entre les deux jeunes femmes, peut-être une once de vraisemblable pour que je puisse y croire. Je dois être une indécrottable pragmatique
. Malgré mes quelques réticences, j’ai passé un moment agréable grâce à l’écriture de Christophe Carlier, qui a été, malgré ce que j’écris, un agréable moment de lecture. A bientôt de vous lire Monsieur Carlier.
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