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Caroline Stevan, journaliste franco-suisse habitant en Suisse depuis des années décide de redécouvrir la France et ses habitants en covoiturage. Quinze jours dans différentes voitures, de ville en ville. Une virée et un carnet de voyage inédits.
Quoi de mieux pour connaître un pays que de rencontrer ses habitants ? La France pour les Suisses, c'est un pays de râleurs : "beaucoup ont critiqué leur pays, dans un exercice d'autodénigrement qui me paraît propre à la France, ce coq consterné de ne pas être un paon. [...] Un an après l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, les Français sont déçus de leur Roi-président et fâchés d'avoir cru à ses promesses. Une ritournelle." Mais des râleurs "sympathiques et intéressants, ponctuels et arrangeants".
L'expérience de Caroline Stevan est intéressante, parce qu'elle parle de la diversité de notre pays, de ce que nous sommes aux yeux des étrangers et de ce que nous sommes réellement. Elle n'a de valeur que partielle, l'échantillon de Français rencontrés n'est pas suffisamment représentatif pour être érigé en généralité. Je n'aime les généralisations et il ne me semble pas possible de définir un peuple entier par des qualificatifs ou des traits de caractère. Néanmoins, je reconnais en ces portraits des gens que je connais et un peu de moi itou.
C'est aussi, et ça c'est moins drôle, un catalogue des banlieues des villes avec les mêmes magasins, les mêmes galeries ; c'est une triste constatation lorsqu'on contourne les villes françaises, ces entrées uniformes et moches. "Rendez-nous la lumière, rendez-nous la beauté" chante Dominique A à ce propos.
Et Caroline Stevan en profite pour parler des nouvelles manières de voyager : covoiturage, AirB'n'B, ... tout se fait par smartphone, plus moyen quasiment de se perdre -moi j'y arrive encore, mais j'ai toujours eu le goût des raccourcis qui rallongent... parfois beaucoup. Si on peut reconnaître leurs bienfaits notamment financiers et humains puisque le rapprochement est inévitable, tout n'est pas idéal justement dans ces rapports humains : se fader une Yvonne-sans-gène qui hurle dans son portable à l'arrière de la voiture, des odeurs, de la promiscuité, ...
Les textes de Caroline Stevan sont illustrés par des dessins enfantins signés Dominika Czerniak-Chojnaka. Le tout donne un carnet de voyage plaisant. Entre reportage et étude sociologique.
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