"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Nous voici dans un petit village de 101 âmes, au fin fond des Vosges, en plein hiver. La première scène de ce thriller glaçant est saisissante et donne le ton : Jeanne, toute jeune fille, qui vient d'accoucher tue son bébé. Camille, journaliste, partie enquêter sur cet infanticide, appelle son compagnon, Alexis, resté à Paris, au secours et disparait. Celui-ci, fou d'inquiétude, part pour les Vosges. Les deux évènements sont-ils liés ? Pourquoi les villageois sont-ils si hostiles ? Qu'avait découvert Camille qui la mette en danger ?
Voilà un thriller comme je les aime, nerveux, addictif, plein de tension et de suspense qui vont croissants avec une atmosphère inquiétante, un environnement naturel hostile où tout peut arriver et pas le meilleur. le personnage d'Alexis, dont on ressent la profonde angoisse, n'hésite pas à prendre tous les risques pour retrouver Camille. A quelques centaines de pages de la fin, on pense que l'affaire est résolue, bien qu'on se dise qu'avec autant de pages restantes, on n'est pas au bout de nos surprises. Et en effet, le mystère est relancé.
Le roman, par ailleurs, dénonce le danger des dérives sectaires pour des personnes fragilisées par la vie et la difficulté de les combattre, car elles peuvent se cacher sous une apparente normalité.
#MacabreInstinct #NetGalleyFrance
Genre : Thriller psychologique
Avis : INFERNAL
Au plus profond des Vosges, un thriller à l’environnement dérangeant…
Une adolescente donne naissance à un enfant qu’elle tue aussitôt. Camille, une jeune journaliste parisienne veut oublier ses tourments et se lance à corps perdu dans la recherche de la vérité autour de cet infanticide. Quand elle ne donne plus de nouvelles, Alexis, son compagnon, s’inquiète et part à sa recherche. Il trouve des cadavres sur sa route mais ne veut pas abandonner, son couple devient la chose la plus importante à sauver. Mais pourra-t-il contrer les forces sauvages et secrètes qui se déchaînent autour de lui ?
Je n’ai pas lu ce thriller, je l’ai dévoré ! Bien construit, installant un suspense haletant, découvrant des mécanismes pervers et des personnalités doubles, montrant les Vosges sous un aspect attirant mais mystérieux, ce livre est fait pour vous faire toucher du doigt les monstres d’aujourd’hui et les secrets des lieux sombres. La violence est maîtrisée, intégrée et d’autant plus dangereuse et pernicieuse.
Le ton est donné dès les premières pages avec un acte qui ne peut qu’affoler et intéresser une journaliste que l’autrice rend forte et déterminée pour mieux nous surprendre. Alexis, le compagnon est un personnage attachant, engagé, battant, pragmatique qui ne vit que pour celle qu’il considère comme sa femme et qui va être obligé de mener quasiment seul une enquête qui se complexifie au fur et à mesure de ses avancées.
Cette histoire des plus crédibles et bouleversantes m’a dérangée, perturbée par la précision et l’enchaînement des faits, les silences forcés, les huis clos mortifères. L’autrice accole avec maestria la vie quotidienne d’un village endormi et les intimidations des habitants qui rejettent toutes les intrusions d’étrangers.
L’écriture est précise, le fond sensé, la forme maîtrisée, l’atmosphère glaçante, le vocabulaire sans fard, le rythme trépidant. Les relances sont nombreuses, de celles qui vous font douter quand on pense avoir résolu l’affaire. Et que dire de la fin !
Je remercie Mera Editions pour sa confiance et Simplement Pro pour avoir mis le format numérique de « Macabre instinct » à ma disposition.
Merci aux éditions Mera pour cette belle découverte.
Me voila revenu d’un séjour ( pas très long ) dans les Vosges, après la Bretagne et auparavant la Lozère. Décidemment il s’en passe des choses dans nos belles régions …
Cette fois-ci le début du livre commence par une mère qui est soupçonnée d’avoir tué son bébé qui venait de naître. Cela se passe dans un village de 101 âmes : l’Entre-deux-eaux, oui, à 5 kilomètres de Saint Diè des Vosges, ce village existe bien. Cette femme arrivée quelque temps avant ce drame vivait seule, hébergé par le maire du village qui possède plusieurs maisons et qui pour aider, lui prêtait ce logement. On apprendra ce fait au bout de quelques chapitres. Elle accouchait chez elle donc, avec l'assistance de la patronne de l'auberge du village.
Camille jeune parisienne journaliste sent qu’elle doit se rendre sur place pour mener sa propre enquête afin que les lecteurs du quotidien « le Parisien » soient informés.
Alexis, illustrateur freelance pour des quotidiens, le compagnon de Camille s’inquiète, après quelques messages incompréhensibles il ne peut la joindre. Il part aussitôt dans ce village.
L’ambiance hivernale, sous la neige nous happe dès le début de l’histoire, le décor de ce village perché dans la montagne, l’auberge où il trouve un endroit où manger et dormir n’est pas des plus moderne, même un peu vieillotte.
On a froid pour lui, et d’après les descriptions que l’auteure nous en fait, ne donne pas envie de séjourner ici. On ressent comme un effroi, de la terreur.
Ce qui va suivre dans la lecture addictive que j’en ai faite va se poursuivre à un rythme soutenu, la stupeur, les désillusions vont se succéder et comme un tas de feuilles mortes, les découvertes vont s’empiler, soit pour cacher la vérité, soit pour qu’un grand coup de vent balaye tout et que, enfouie au centre, la vérité éclate.
Un thriller très bien construit, sans fioriture, plausible tant notre époque démontre des attitudes de personnages complètement aveuglés par leur foi en une religion qui les manipule et les rend incapables de déployer leurs propres pensées.
Je vais essayer de trouver le temps de lire d’autres romans de Beth DRAVEN, j’ai énormément apprécié celui-ci. Merci.
Hystéria a été publié par les éditions de la Chambre Noire en 2020. Le style est nerveux: "J'ai froid, le vent glacé traverse mon épiderme sans pudeur, mes paupières closes tressaillent, brûlent à l'envie de s'ouvrir. Mes membres se réveillent et crient leur douleur cuisante. J'inspire, très fort, avec la tentative désespérée d'infiltrer de la vie en moi, je hume l'air ambiant et ce réflexe de survie mécanique provoque le reflux de la substance non identifiée qui inonde l'intérieur de mes joues, et je m'écroule." (Page 6)...manquant parfois de spontanéité dans le choix des mots pas toujours heureux: "Une légère nausée envahit ses joues"...
Le thème de la rencontre entre un médecin alcoolique, devenu une épave, et d'une femme amnésique est certes classique, exploité à de nombreuses reprises, aussi bien en littérature qu'au cinéma. Mais ici, la romancière apporte une dimension particulière grâce à une intrigue policière qui se greffe sur le thème de l'amnésie, avec beaucoup de brio, jouant subtilement avec les nerfs du lecteur qui ne parvient à décider si elle est une meurtrière ou une victime.
Construction: les chapitres écrits à la première personne et au présent, racontant l'histoire selon le point de vue d'Olivia, alternent avec des chapitres à la troisième personne rapportant des parties de l'intrigue selon le point des autres personnages principaux, notamment le docteur Scott et le mari d'Olivia, Bradley. De temps à autre, s'enchâssent des passages en italique racontant l'histoire de Sadie.
Un matin de février, la narratrice se réveille allongée sur un banc du parc Kerry, à Seattle. Ses vêtements sont déchirés, maculés de boue et de sang dont ses mains sont couvertes. Elle ne sait pas ce qu'elle fait là, ni dans quelles circonstances elle s'y est retrouvée. Elle ne sait même pas qui elle est. Elle n'a aucun souvenir de sa vie: si elle est mariée, si elle a de la famille et des enfants, si elle a un travail. La seule lueur d'espoir dans ces ténèbres est qu'elle reconnaît les alentours: le Space Needle, l'endroit où se trouve le dernier Starbucks ouvert. C'est donc qu'elle vit ici, à Seattle. Ou dans ses environs.
Admise à l'hôpital, elle reste un vrai mystère pour la police. Les contusions dont elle souffre n'explique en rien tout le sang dont elle est couverte. Le docteur Daniel Scott, dépressif et alcoolique, l'examine, bien que le chef du service de neurologie lui ait interdit de s'occuper des patients, suite à un événement dont le lecteur ignore tout. S'il a conservé son poste et son salaire c'est grâce à son beau-frère, Jack Carter, un des administrateurs de l'hôpital. Pourtant, contre toute attente, Jack lui confie le dossier de la femme amnésique, convaincu que le cas de "Madame X", comme le personnel l'a surnommée, pourrait lui offrir une seconde chance.
Le docteur Scott parviendra-t-il à percer le mystère qui nimbe la jeune femme? D'où viennent les nombreuses traces de brûlures de forme circulaire qui parsèment ses bras et l'intérieur de ses cuisses? Ce Bradley Reed qui vient la chercher quatre jours plus tard est-il réellement son mari? Si oui, pourquoi éprouve-t-elle un sentiment de répulsion à son égard? Pourquoi insiste-t-il pour récupérer son dossier médical? Serait-elle impliquée dans un accident? Pire, dans un meurtre? Qui est-elle?
Hystéria est un très bon thriller, bien écrit, même si parfois le choix du vocabulaire n'est pas très heureux, à l'intrigue bien ficelée, mettant en scène des personnages attachants, complexes, comme le docteur Scott. Leurs motivations ne sont pas toujours très claires, mais c'est le lot de chacun. Cela les rend plus humains, plus à notre portée. Rien de plus agaçant, à mon sens, que des personnages surfaits dans une intrigue bancale. Rien de tout cela ici.
Le +: les passages en italique: les réminiscences d'Olivia, des scènes de sa vie d'avant, de son enfance et de sa jeunesse; mais également la voix intérieure du docteur Scott, du démon qui l'habite et le pousse à s'auto-détruire . Les scènes de délire sont très crédibles: "Sa respiration s'accélère, une transpiration collante recouvre chaque centimètre de sa peau, et son cœur qui bat la chamade prouve que son corps lutte: il n'est pas prêt, il refuse de souffrir. (...)La chair s'écarte sous la pression de la lame, le sang coule et se répand sur son visage. Daniel gémit. En ce moment précis, il aime la souffrance que lui procure l'entaille profonde dans son front. Un ou deux centimètres supplémentaires et il ira retrouver les acolytes du quatrième étage. Il sera poussé dans un fauteuil roulant par une infirmière, la bave dégoulinante au coin des lèvres, les fonctions cognitives réduites en bouillie." (Page 36)
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