C'est à propos du désert qu'elle aurait aimé écrire. A propos de ce qu'il vous révélait quand vous étiez attentif à son silencieux langage. Ecrire sur la vie, et non plus sur la mort [...] Le désert avait été sa catharsis. Il lui avait enseigné qu'il était possible de se tenir éloigné de la folie du monde. Lui avait appris la beauté de l'oubli et du pardon. Sa vie ne serait plus un combat, mené à la limite de ses forces. La solitude, hommage à une liberté retrouvée. Plus jamais sa vie ne s'inscrirait sous le signe de la révolte ou de la violence. Oui, elle écrirait sur ce désert qui l'avait pacifiée. Mais pour l'instant, il devait rester son secret. Un secret qu'elle porterait longtemps à l'intérieur d'elle-même, afin que s'accomplisse le travail souterrain d'où émergerait une juste parole, celle d'un esprit accordé, enfin, au chant du monde.
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