"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sur la côte du Pacifique Nord-Ouest, Abel Truman vit avec son chien pour unique compagnon. Hanté par la Guerre civile américaine, il décide de partir pour un ultime voyage vers l'est, guidé par ses souvenirs. Mais un homme au visage déchiré et un Indien aux yeux sans éclat l'attaquent et lui dérobent son chien. Laissé pour mort par ses assaillants, Abel part sur leurs traces à travers les Olympics Mountains menacées par la neige. Sa quête l'entraînera sur la route de son passé et vers une rédemption qu'il n'espérait plus.
Wilderness est une fresque ambitieuse qui décrit la course contre la mort d'un homme à travers l'histoire et le continent américain.
L'histoire débute en 1965 avec Jane Dao-ming Poole, seule dans sa chambre d'une maison de retraite. On entrevoit ses souffrances passées…
Elle remonte dans ses souvenirs et, en 1899, dans la vie d'Abel Truman, son deuxième père.
On plonge là dans des abîmes de noirceur où il n'est question que de souvenirs de guerre, de peur, de mort, de souffrance, de douleurs, de chagrins, de blessures mal guéries et de solitude.
On fait des allers-retours entre 1899, quand Abel est vieux, malade et seul avec son chien, et 1864, sur les champs de bataille de la guerre de sécession avec ses compagnons d'arme, face à l'ennemi.
On s'attache à eux, David, Ned, dont on sait qu'ils vont mourir alors qu'ils sont si jeunes. L'absurdité est omniprésente, tant d'entre eux sont morts dans une folie sans nom durant cette guerre et ici plus précisément pendant la bataille de la Wilderness. On ressent la terrible atmosphère de violence et de terreur sur tous ces champs de batailles qui se sont gorgés du sang de ces soldats, de leurs chairs déchiquetées, de leurs rêves anéantis avec eux. C'est d'une tristesse sans nom. Tous ces massacres sont une abomination.
Les descriptions de certaines atrocités m'ont fait dresser les cheveux sur la tête.
Un jour, des hommes laissent Abel pour mort sur le rivage, et lui volent son vieux chien. Sauvé et remis sur pied par des indiens, au bout d'une vie de tant de drames, il part en quête de son ami, son compagnon, son chien, pour le sauver d'un destin funeste.
Ces pages d'histoire de l'Amérique m'ont terriblement donné le sentiment que pour beaucoup, la vie n'est qu'une vallée de larmes, car l'homme est d'une cruauté sans limites.
J'ai été totalement bouleversée par ce roman plein de bruit et de fureur qui nous relate, entre autre, la boucherie qu'a été la guerre de sécession et je me suis demandé pourquoi certaines personnes doivent ainsi souffrir du début à la fin de leur existence. Lance Weller nous immerge totalement dans cette histoire dont le réalisme est parfois glaçant. Il parvient à mettre de la poésie dans ses descriptions de moments pourtant tragiques et macabres, comme dans un ralenti où on s'attend à être touché par la grâce alors qu'on est en pleine tragédie. Rien n'est manichéen ici. Beaucoup de noirceur, contrebalancée par un peu de lumière et de chaleur. J'ai trouvé cette histoire d'une beauté déchirante.
Voici l'histoire d'Abel Truman.
Une histoire qui nous est raconté à travers le récit de deux périodes marquantes de sa vie: la bataille de la Wilderness en 1864 et son départ de la cabane où il s'est isolé pendant 35 ans avec son chien en 1899.
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Un livre qui a souffert de passer juste après un énorme coup de coeur. J'ai lu la première moitié du roman sans m'investir et avec l'impression que le récit était décousu. Je sais très bien que le problème venait de moi, de mon incapacité à sortir de l'histoire précédente qui occupait encore tout mon cerveau.
Finalement je suis arrivée à me reconnecter et j'ai pu pleinement savourer la seconde moitié de ce très beau roman.
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Wilderness est une tragédie majestueuse, l'épopée d'un héros très imparfait mais admirable et inoubliable.
Abel porte dans son histoire une partie de l'ADN de l'histoire de l'Amérique: la guerre de sécession et ses traumatismes, l'esclavage, le racisme.
Entre obscurité et lumière, entre brutalité et tendresse, dans une nature imposante, Wilderness est une ode à la résilience de l'esprit humain, un roman cathartique.
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Traduit par François Happe
https://lettresexpres.wordpress.com/2018/10/01/lance-weller-wilderness/
Le roman commence avec Jane Dao-Ming, une vieille femme qui se souvient des hommes qui l’ont élevée, notamment Abel, un ancien combattant de la guerre de Sécession. S’ensuit un récit en deux époques, en 1899, où Abel, vieil homme qui vit dans une cabane sur la côte Pacifique des États-Unis, se remémore les batailles auxquelles il a prit part, notamment celle de la Wilderness, en 1864.
Pour un premier roman, c’est une très belle surprise, un texte d’une maîtrise exceptionnelle, qui entremêle avec une grande virtuosité les aspects historiques avec un rapport très fort à la nature, les scènes de bataille vues au plus près des combattants avec un côté western, lorsque des hommes malfaisants tentent de voler le chien d’Abel, son seul et unique compagnon.
Certaines scènes dures, les évocations de la guerre forcément violentes sont heureusement contrebalancées par des passages d’une grande intensité humaine. Les personnages, et pas seulement Abel, possèdent une présence, une force, que viennent renforcer les descriptions de la nature. Je m’étais fiée aux nombreux avis positifs lus pour acheter ce roman, mais après, j’hésitais un peu à l’entamer, craignant des longues descriptions de paysages ou des développements interminables, il n’en est rien, la solitude d’Abel n’exclut pas un grand nombre de personnages et des passages dialogués qui contribuent à la fluidité de la lecture.
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