"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Merci à Sarah Gastel sans qui je n’aurais pas fait ce voyage extraordinaire.
Amoureuse des livres, j’aime acheter en librairie, mais flâner dans les allées des bouquinistes c’est autre chose.
J’ai vraiment peur qu’ils disparaissent, car c’est une espèce en voie de disparition. Que seront les quais de Paris sans ses bouquinistes ?
Ce livre nous raconte cette faune de New-York mais je ne trouve pas nos bouquinistes français pas si différents.
J’aime la couv’ et la forme adoptée. Un découpage en 26 lettres, les lettres ne sont-elles pas le matériau nécessaire à toute narration ? Mais encore plus subtile, ce qu’annonce le titre, faire des bouquinistes un bestiaire. Ce terme à deux significations : ouvrage consacré aux bêtes, par exemple les fables que nous connaissons tous mais il désigne aussi le gladiateur qui combattait les bêtes féroces à Rome.
Les bouquinistes sont des personnages hauts en couleur : « Adam est plus acariâtre, Byron plus loquace, Piker Paul plus pathétique et Linebaker Lenny plus aromatique, mais Craig est le véritable expert en livres à qui chacun demande son opinion, cette dernière étant toujours respectée. »
Pour eux c’est une véritable chasse, une quête qui va du tout-venant à la pépite. Ce n’est pas une activité qui assure qui rassure.
« Adam est propriétaire d’un appartement dans le Lower East Side, acheté pendant sa vie de jeune travailleur en costume cravate-mais il ne peut y habiter car ses frais d’hypothèque sont trop élevés. Un jour il y prendra sa retraite. Pour le moment, l’argent qu’il gagne en le louant lui permet de rester en vie. »
Le lecteur est hors du temps, il se reconnait dans ce fouineur à la recherche pas nécessairement d’un ouvrage rare, mais de ce livre qui sera pour lui une pépite.
C’est tout un monde qui s’ouvre à nous, parfois certains bouquinistes sont excédés par le lecteur mais souvent il a la mémoire tendre pour quelqu’un qu’ils ne connaissent que pour ces instants volés au temps qui court : « Mon préféré était un homme que nous appelions l’Enigmatique Letton, d’après le roman policier de Simenon. C’était un véritable polyglotte, qui, de toute évidence, parlait couramment chaque langue existante. Avec sa pipe et sa veste de tweed, il ne semblait pas juste téléporté d’un autre pays, mais aussi d’un autre siècle. Et pourtant, il n’avait pas du tout l’air de se sentir étranger. Son comportement ajoutait à son charme et à son côté mystérieux. »
Finalement bouquinistes et lecteurs ne sauraient survivre sans livres.
J’ai vogué dans ce milieu, j’ai vu ces tonnes de livres, les reliés, les écornés, les survivants.
Si comme moi vous possédez beaucoup de livres, avez-vous pensé à ce qu’ils deviendront après votre mort ? Souhaitez que ce bestiaire existe encore, car il offre plusieurs vies à ce qui vous a accompagné.
Car je crois comme Aaron Cometbus que « Les livres ne sont pas des denrées périssables qui tournent dans la semaine. C’est de l’art accroché aux murs, un rappel d’où vous étiez, un futur vers lequel tendre. Ils sont à la fois familiers et mystérieux. »
Cette bande de loups, comme les mousquetaires, tous pour un, un pour tous m’a fait rêvée et m’a aussi rendue mélancolique.
Je vous invite à faire ce voyage, c’est drôle, tendre, combatif.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 3 octobre 2020.
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