Le roman-vrai de la passion entre Marguerite Yourcenar, première femme à entrer à l'Académie française, et Jerry Wilson, jeune photographe de quarante-six ans son cadet. Captivant, subversif et follement romanesque.
Au tournant des années 1980, tous les yeux sont rivés sur Marguerite Yourcenar, l'autrice des Mémoires d'Hadrien. Pourtant, que sait-on d'elle ? Qu'elle vit aux États-Unis, qu'elle vient de perdre sa compagne, l'Américaine Grace Frick... À près de soixante-seize ans, Yourcenar semble ne plus rien avoir à attendre de la vie. La rencontre de Jerry Wilson va tout changer. Avec ce photographe américain homosexuel âgé de trente ans commence alors un roman d'amour aussi inattendu que destructeur - la dernière passion d'une grande dame des lettres et d'une grande amoureuse.
En nous contant les dernières années de la vie de Marguerite Yourcenar dans Un autre m'attend ailleurs, Christophe Bigot désacralise l'écrivaine mondialement connue, la première femme élue à l'Académie Française. Il nous la présente à plus de 76 ans, peu de temps avant son élection, alors que sa compagne de plus de 40 ans est au seuil de la mort. La maladie de cette dernière l'a contrainte à se priver de certains plaisirs et elle le vit mal. Christophe Bigot nous la décrit retirée du monde dans sa propriété américaine de l'île des Monts Déserts, hypocondriaque, égoïste et, à mon avis, assez imbue de sa personne.
C'est alors qu'un journaliste de la télévision française vient l'interviewer, accompagné de Jerry, un jeune photographe homosexuel, qui lui rappelle un amour de jeunesse malheureux. La grande dame de la littérature française, au caractère si bien trempé, se comporte avec lui comme une midinette. Après la mort de sa compagne, pour rattraper le temps perdu, elle parcourt le monde avec frénésie en compagnie de ce Jerry. C'est lui qui organise ses voyages et il profite sans vergogne de ses largesses. Cette femme libre, vrai mythe littéraire, vit un mélodrame pathétique.
Christophe Bigot connaît très bien les textes de Marguerite Yourcenar, ce qui donne de la légitimité à son récit. J'ai beaucoup apprécié qu'il ne se contente pas d'anecdotes mais évoque les rapports entre sa vie et son œuvre. Ses écrits racontent beaucoup sur l'écrivaine qui aimait tant se cacher tout en étant très consciente de sa notoriété.
Bien qu'ayant beaucoup aimé ce récit romancé, je ne pense pas me relancer dans les textes de Marguerite Yourcenar. Je ne suis jamais arrivée à terminer un de ses romans, je préfère les personnages contemporains à ceux de l'Antiquité. Par contre, j'ai trouvé très intéressant de l'écouter dans Radioscopie ou dans d'autres interviews que l'on trouve facilement sur le net.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2024/08/26/un-autre-mattend-ailleurs-de-christophe-bigot/
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