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« Rien à faire, la guerre n'aura fait qu'aggraver la crise des vins fins. » 3 août 1914. L'Allemagne déclare la guerre à la France. Jean-Baptiste Roux, vigneron et maire de Santenay, est mobilisé, à 43 ans, au 48e Régiment territorial d'artillerie dans la zone fortifiée au Nord de Dijon. Débute alors une correspondance exceptionnelle avec sa femme. En vigneron méticuleux, il se soucie de sa vigne, et donne des instructions à Rose sur les travaux viti-vinicoles à réaliser. « Vas-tu, ma chérie, te reconnaître dans toutes ces instructions ? » Il suit également à distance l'évolution de sa commune, et donne un regard patriote et critique, préoccupé par ce qu'il imagine de l'après-guerre. Affecté à Épernay en 1916, Jean-Baptiste Roux se retrouve dans les trois plus grandes maisons de vin connues ! Mais avec les différences météorologiques entre la Champagne et la Bourgogne, il s'inquiète alors de ne pouvoir donner de conseil à Rose pour la vigne, dont il comparera les deux vignobles. Ce dernier relate par ailleurs le premier bombardement subi par la ville, cible d'une offensive aérienne. Ses écrits montrent également l'intérêt que porte Jean-Baptiste Roux aux questions géostratégiques alors que le front d'Orient est largement négligé par ses contemporains. Sa lecture tout à fait lucide de la situation à un moment où la guerre bat son plein, son anticipation vis-à-vis de l'après-guerre, sa reconnaissance du travail des femmes sur les terres, font de cette correspondance un véritable témoignage de l'implication à distance d'un vigneron. Des écrits qui font état des pratiques viticoles de l'époque et de l'implication politique d'un homme déjà conscient des conséquences de la guerre. « Je te plains de toute mon âme, ma chère petite femme, de tout l'embarras que mon absence te cause. » « Je ne me fais guère d'illusion. L'Europe sera surtout sauvée par la France. » « Je veux dire que tous les autres alliés seraient incapables de régénérer l'Europe sans nous. Et seuls, ils sont dans l'impossibilité de la sauver. C'est pour cette raison que, vu l'état actuel de nos ennemis, la guerre durera encore plusieurs mois. »
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