"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Izzy Young, bientôt 22 ans, est pleine de charme malgré son irrécupérable maladresse ; et ce n'est pas son voisin Shawn, fou amoureux d'elle, qui dira le contraire ! Pourtant Izzy se croit malheureuse en amour. Pourquoi ? Parce que, depuis toute petite, elle rêve de Rick. Rick, le Super Connard qui a toutes les filles à ses pieds - et dans son lit. Rick, qui ne l'a jamais regardée... Jamais, vraiment ? Alors quel est ce jeu du chat et de la souris qui s'est installé entre eux deux ? Et dans ce jeu de séduction, qui est qui, au juste ?
Merci aux éditions Black Moon pour leur confiance. Ce mois-ci, j’ai recherché des lectures légères et addictives et jusqu’à présent, je n’ai pas été déçue. Super connard et moi me semblait tout indiqué. J’avais envie de fraîcheur et surtout d’une lecture éclair, sans prise de tête, qui me laisserait un arrière-goût agréable. Malheureusement, je suis ressortie de ma lecture pas très emballée...
Izzy est une jeune femme actuelle qui vit sa vie en joignant péniblement les deux bouts. Entre ses cours, son job et ses révisions, on ne peut pas dire qu’elle a le temps de penser à autre chose. Et pourtant si ! Dans son petit patelin natal, où tout le monde connaît tout le monde, il y a un homme pour qui elle en a toujours pincé : Rick. Beau à en tomber à la renverse, grand séducteur, il n’en reste pas moins le super connard de base, celui qu’il vaut mieux éviter pour garder son petit coeur à l’abri. Mais Izzy n’y peut rien, Rick l’attire comme un aimant. Son attirance l’aveugle tellement qu’elle voit à peine qu’à deux pas de chez elle, son voisin, Shawn, est irrémédiablement amoureux d’elle.
Ça partait bien. Alors certes, je n’aime pas beaucoup les triangles amoureux, mais j’étais tout de même prête à sauter pieds joints dans cet imbroglio de sentiments. Hélas, dès le début, plusieurs choses m’ont chagrinée.
Mais commençons déjà par les points positifs. Super connard et moi, c’est une lecture pleine de fraîcheur qui exhale l’interdit. D’un côté, on a envie qu’Izzy craque pour les beaux yeux de Rick, car même s’il a tous les signes du connard en puissance, il est très attirant et on aimerait bien entrer dans sa tête pour comprendre ce qui s’y passe. De l’autre, on se prend d’affection pour ce pauvre Shawn, tellement constant et désespéré qu’il finit par faire saigner notre petit coeur de lectrice.
La plume de Clémence Lucas nous embarque, elle titille un peu nos nerfs et joue avec les sentiments de son héroïne. On redoute qu’Izzy craque, mais en même temps on aimerait bien qu’elle franchisse le cap. C’est totalement contradictoire, mais c’est ça qui est bon. Je peux vous assurer que ces 96 pages ne font pas long feu, car l’air de rien, on a très envie de connaître la suite, on se languit de savoir sur qui Izzy va arrêter son choix, même si ça semble un peu couru d’avance.
Là où je suis tout de même mitigée, c’est que je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus creusé. Le récit en lui-même est bourré de clichés qui ne varient pas d’un iota, à commencer par les hommes classés en deux catégories : les gentils garçons et les connards insensibles. L’héroïne est intimement persuadée qu’ils sont tous comme ça, elle répète en long en large et en travers qu’elle aimerait trouver un garçon gentil, elle n’a que ça sous les yeux, mais elle jette néanmoins son dévolu sur le plus toxique de tous. Le pire dans tout ça, c’est qu’elle en est parfaitement consciente.
L’auteur a tendance à rester en surface et brosse les personnalités de ses héros de manière assez superficielle. J’ai bien compris qu’elle cherchait à entretenir le mystère sur Rick. Est-ce qu’il est réellement intéressé par Izzy où s’agit-il simplement d’un plan foireux pour l’amener dans son lit ? Pourquoi met-il sans sourciller son amitié avec Shawn en péril, dans le seul but de flirter avec la jeune fille ? Il est évident qu’il reste encore quelques mystères à mettre en lumière sur ce personnage, et je n’ai pas pu m’empêcher d’en désirer plus.
Izzy souffle un peu le chaud et le froid. À certains moments, elle peut se montrer très caractérielle, mais à d’autres, la simple présence de Rick la transforme en un légume cramoisi. On sent que l’auteur ne fait qu’effleurer l’image renvoyée par Izzy, et quelque part, j’en aimerais plus, et ça vaut également pour Shawn (le pauvre semble définitivement relégué dans la friend-zone…).
En résumé, je pense que j’en attendais plus. Super connard et moi est une lecture agréable dans son ensemble, mais beaucoup trop clichée et réductrice dans le fond. Je pense qu’il faut prendre ce roman pour ce qu’il est, un moyen de passer un moment et rien d’autre. Je suis donc un peu mitigée, mais j’ai néanmoins envie de lire la suite et ainsi donner une chance à cette saga de me surprendre.
Ma chronique : http://april-the-seven.weebly.com/romance/super-connard-clemence-lucas
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