Des livres qui ont fait l'actualité du mois et vous ont émerveillés
« J'avais huit ans quand j'ai su que je ne finirais pas mes jours ici. Qu'ici je ne deviendrais personne. Qu'ici je n'aimerais personne. Qu'ici, rien. Je ne ressentirais rien.
J'avais huit ans et j'ai décidé de partir un jour. J'ai choisi de ressentir. J'ai choisi de souffrir. À partir de là, je suis condamnée à cette histoire ».
Sujet inconnu, c'est, dans un style brut et très contemporain, l'histoire d'un amour qui tourne mal. Entre jeux de jambes et jeux de mains, l'héroïne de ce roman boxe, court, tombe, se relève, danse, au rythme syncopé de phrases lapidaires et d'onomatopées. Plus la violence gagne le récit, plus on est pris par cette pulsation qui s'accélère au fil des pages. Un roman écrit d'une seule traite, d'un seul souffle, dans l'urgence de gagner le combat, dans l'urgence de vivre, tout simplement.
Des livres qui ont fait l'actualité du mois et vous ont émerveillés
Ce roman touche, bouleverse, ébranle et convainc son lectorat...
Quand 50 Explorateurs partent à la découverte des romans de cet automne...
La narratrice a tout juste huit ans et elle a déjà compris que sa vie ne sera pas ordinaire. Elle vit – elle survit – dans le nord-est, cette région si triste à ses yeux qu’elle décide alors qu’il est impossible d’y rester une vie entière…
Elle est entourée de parents certes aimants, mais qui ne la comprennent pas, et ce malgré l’attachement viscéral de sa mère pour cette fille unique, si unique dans son genre. Son seul véritable ami est Sam, sa peluche, peut-être aussi l’un des seuls à être nommé dans ce roman. Elle a une scolarité en dent de scie, avec quelques passages en hôpital psychiatrique. Malgré un look singulier qui la distingue c’est une solitaire. Un jour, l’oiseau prend son envol et quitte sa ville pour la capitale, pour vivre enfin. Car nonobstant le chagrin causé à cette mère qu’elle aime, sa seule issue est de partir, loin, longtemps, pour ne plus revenir.
Au fil des pages, des années, le lecteur assiste impuissant à cet étrange parcours qui la pousse à tout accepter, jusqu’à l’Amour, mais amour poison et possessif d’un homme qui la détruit plus qu’il ne l’aime, jusqu’aux coups, aux humiliations, jusqu’à la fuite.
L’écriture est hachée, brève, parfois violente, elle rythme le récit comme un cœur qui bat, une respiration étonnante, vibrante, pressée, comme cette vie qu’il faut vivre sur un fil, mais qui semble toujours s’échapper, ce bonheur qu’il faut atteindre mais qui n’est pas fait pour vous.
chronique complète en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/08/25/sujet-inconnu-loulou-robert/
Une écriture envoûtante. Je me suis sentie immédiatement attirée par ce texte où chaque mot te percute.
J'ai eu l'impression que l'émotion de cette héroïne se déversent sur les pages pour nous foudroyer. On a envie de lui crier de s'enfuir. On sent que l'auteur écrit avec ses tripes.
Je lis cette urgence. Urgence de l'amour. Brutal. Violent. Enivrée par cette écriture saccadée, instinctive. Un style particulier, brut, contemporain qui a su m'emporter par sa singularité.
Sujet inconnu est une histoire sur les relations douloureuses, toxiques. C'est une histoire qui ne se raconte pas vraiment mais qui se vit.
Il est des œuvres dont on ne ressort pas tout à fait indemne, des œuvres pour lesquelles il nous est presque impossible de faire ressurgir le suc originel, des œuvres qui s’imprègnent malgré vous, au plus profond de vous. Cette chose inexplicable qui fait que la rencontre a lieu. Ayant énormément de mal à écrire depuis de longs mois maintenant, je dois vous avouer que je me retrouve de nouveau face à cet ordinateur, à tenter de mettre des mots sur un roman lu depuis longtemps.
Sujet inconnu
Je me souviens avec une exactitude presque maladive du moment où je l’ai acheté, CHOISI devrais-je dire tant cette couverture m’a percutée. Il n’était pas question pour moi de rajouter encore un livre à ma pile monstrueuse, j’étais là pour autre chose, marchait vite dans les rayons, en direction de ma « vraie » recherche. Mais il a fallu que je m’arrête ; un choc devant cette photo, ce titre. Je n’ai pas lu la quatrième de couverture, je ne voulais pas savoir. Happée par deux choses, par cette photo et cette question qui me hantait… « Mais qui est ce photographe ? Je le connais, c’est sûr… ». Et par l’effet boomerang que je me suis pris en pleine tronche : la personne à qui j’ai pensé en la voyant. J’ai pris le livre, j’ai lu les trois premières pages en apnée, je suis allée à la caisse (oubliant ce pourquoi j’étais là au départ) et suis rentrée chez moi.
Daho chante si bien qu’« Il n’est pas de hasard… » (vous ne m’en voudrez pas, j’ai beau adorer Eluard, je trouve la formule de Daho plus belle encore). Nouveau choc à la découverte du (de la !) photographe. J’ai su pourquoi cette photo m’avait fait penser à cette personne. « … Il est des rendez-vous ».
« Je n’avais jamais dansé jusqu’à ce-soir. Je n’avais jamais regardé un garçon. Je n’avais jamais ressenti ce pincement. Le cœur qui grince. Il montre les dents. Tout doux. Il sent le danger. Fin des jamais. Première danse. Ne pas baisser la garde. Il reviendra. Je serai prête. » (pp.63-64)
Ce roman, je l’ai lu comme je l’ai acheté, sans vraiment réussir à respirer. Je ne pourrais plus trop vous parler des détails, des personnages, du contexte car je ne fais jamais de « fiche » quand je me plonge dans un récit, je me laisse porter… Parfois douloureusement, parfois violemment mais souvent sans pouvoir m’arrêter. Sujet inconnu fait partie de ces romans ; ceux que l’on lit comme une nécessité, de façon instinctive… Comme si cette écriture hachée, saccadée, au rythme d’un cœur qui bat trop vite, « empêchait » la réflexion mais laissait la place aux sensations charnelles, à l’émotion brute, pure pourrais-je dire d’une certaine manière. Oui, j’ai vécu cette lecture, cette histoire d’une violence extrême (les cœurs tendres pourront s’abstenir). Résonnances, bien sûr mais pas que. C’est au-delà encore. Dans des sphères mystérieuses. Et ce que je peux affirmer, c’est que, de longues semaines plus tard, il est encore en moi, physiquement près de moi puisque je ne l’ai pas rangé et que je suis encore saisie à chaque fois que je vois cette couverture, mais aussi en moi telle une créature éthérée. Il me hante presque.
« Il n’est pas de hasard… ». Avec ce roman, j’ai pris rendez-vous avec mon passé ET mon avenir. Sacrée claque !
Ahhhhh l'amour, ses joies comme ses peines, ses colères et ses trahisons, l'insouciance des premiers instants, mais aussi l'absence de toujours. Mais finalement, c'est quoi l'amour ? Comment laisser s'exprimer le sentiment amoureux dans un couple ? Peut-on tout accepter par amour ? Quelle différence entre amour passionné et possession ? Ces questions, je me les suis posées à la lecture de ce roman coup de cœur, ce roman fou écrit dans un souffle. Loulou Robert par de courtes et intenses phrases m'a emporté loin, dans un tourbillon incandescent où les cendres virevoltent encore à son passage. Qu'il soit filial ou amoureux, le sentiment est fort, presque tout ou rien. Indélébile. En baladant son héroïne à la limite de la rupture, l'auteure m'a plongée dans un précipice. Prise dans l'engrenage insensé de cet amour brûlant. Violent.
Son nom, on ne le connaît pas, mais quelle importance ? Nouvelle étudiante parisienne, notre héroïne se débat avec elle-même, et ce, depuis toujours. A peine quittée sa petite ville du Grand Est comme ses parents aux disputes incessantes, elle intègre l'université, elle, l’élève douée, l'élève silencieuse. Introvertie, à fleur de peau, celle qui a choisit de ressentir ne connaît pas encore les affres de l'amour ni celui du plaisir véritable. Jusqu'au jour où son regard croise celui de l'autre. Où l'irrésistible appel des corps dépasse la raison. Alors que notre narratrice découvre l'éclosion des sentiments et du plaisir de la chair, l'obsession amoureuse prend une tournure malsaine. Au rythme silencieux de la maladie qui s'empare de sa mère, le fracas de cette passion résonne avec d'autant plus d'intensité.
De cet amour obsessionnel, déraisonné, déraisonnable, j'ai tout d'abord été fasciné puis horrifié. Avec intensité, Loulou Robert relate l'amour fou d'une fille pour sa mère, d'une femme pour un homme, avec la capacité d'accrocher le lecteur dès les premières pages. Distillant les indices sur la face obscure de cette idylle naissante, la romancière impose un rythme de plus en plus effréné, où l'urgence de la situation asphyxie. L'amour comme une drogue, l'amour violent.
De l’ambiguïté des sentiments, on y retrouve l'engrenage de la brutalité, mais aussi le jeu pervers d'un homme égoïste et narcissique. Comment se sauver d'une spirale destructrice quand on aime si fort ? L'écriture. Salvatrice, tout comme sujet d'envie, l'écriture est au centre de ce roman. Quelle soit cathartique pour notre protagoniste ou mordante pour notre auteure, l'écriture est forte et constructive. Révélatrice.
http://bookncook.over-blog.com/2019/03/sujet-inconnu-loulou-robert.html
J’ai été submergée par une vague lors de ma lecture: une vague puissante, percutante, vive, faite de phrases courtes, de mots simples mais avec une telle intensité. Ce récit, où Loulou Robert se raconte, ne peut pas laisser indifférent, ne peut pas être refermé sans enfin respirer. Car « Sujet inconnu » se lit en étant en apnée où l’urgence de savoir est belle et bien présente, l’urgence que l’auteure a connue, cette urgence d’écrire qui la sauvera…
Loulou Robert raconte la vie d’une jeune femme qui était pleine d’espoirs pour sa nouvelle vie parisienne. Mais ses espoirs ne se réaliseront pas et avec une franche lucidité, elle va découvrir la solitude dans une grande ville, ses rapports aux autres pas simples, et le cancer de sa mère. Sa mère qui n’est en fait pas immortelle, cette maladie qui empoisonne toute une famille, qui met à terre les personnes les plus fortes. Les sentiments qui se bousculent, s’échappent, se transforment…
Et puis il y a l’amour, le vrai, le beau, mais cet amour devient destructeur, fait mal, enferme dans une spirale aveugle…
De cet amour va naître un roman que l’héroïne écrit pour se délivrer. L’écrit devient une bouée à laquelle cette jeune femme va s’accrocher car même si elle paraît forte, elle est fragile aussi (de part son adolescente un peu perdue avec des cicatrices indélébiles) et ses repères s’effritent petit à petit. « Sujet inconnu » est à la fois un roman dur et sensible: dur par les épreuves que la jeune femme vit, sensible par la justesse du récit, par les mots, par la puissance des phrases. Loulou Robert nous emporte avec elle, dans le tourbillon de sa vie: on aime avec elle, on tremble avec elle, on espère avec elle, on pleure avec elle, on s’endort avec elle…
« Sujet inconnu » est un beau roman, raconté avec une belle écriture bien qu’incisive mais si juste et réelle, en phase avec son personnage.
Aimer... c'est naturel. Il n'y a rien de plus naturel. On aime son père. On aime sa mère. On aime avec instinct. On aime avec besoin. On a besoin d'aimer, se lever le matin et savoir que l'on va aimer. Mais aimer son père et aimer sa mère ne suffit pas. A 20 ans, on a besoin d'aimer d'un amour passionnel. Aimer avec force et avec rage. Beaucoup de rage. On a besoin d'être bousculée et chavirée. Mais pas trop. On a besoin de vivre profondément et intensément. Mais pas trop. D'aimer comme on vit, d'aimer comme on respire. Mais d'aimer sans se tromper. Car quand on se trompe, l'amour ça fait mal. L'amour ça blesse. Et quand l'amour n'est plus que blessures et douleur, quand il détruit plus qu'il ne répare, il est temps de fuir cet amour qui empoisonne. Le fuir avant qu'il ne nous rattrape. Avant qu'il ne nous tue. Avant que l'on ne passe à la trappe.
Mais cela suppose d'arrêter d'aimer. Et comment arrête-t-on d'aimer ? Est-ce qu'on arrête de respirer ? Si on ne peut pas arrêter de respirer, peut-on arrêter d'aimer ?
Celle qui aime si fort et si mal, qui aime à coup de points d'interrogation n'a pas de prénom. Elle n'en a pas besoin. Elle pourrait s'appeler Jeanne, Marie, Alice ou Virginie. Elle pourrait tout autant avoir 30, 40 ou 50 ans. Elle pourrait aussi bien être votre soeur, votre voisine ou bien même vous. Elle n'a pas de nom mais elle a un visage. Cabossé. Un visage cabossé d'avoir et trop et mal aimé. Un visage qui va avec une histoire. Une histoire connue. Trop bien connue. C'est l'histoire d'une histoire d'amour qui finit mal... En général.
Derrière une écriture hachée, vivante, vibrante même, Loulou Robert nous démontre qu'il est possible d'être à la fois lucide et manipulée, héroïne et victime, d'aimer et de détester. Elle nous rappelle (et ça fait du bien de l'entendre) qu'il n'est pas aussi facile qu'il n'y paraît de sortir de l'enfer de la violence conjugale. "Quand on veut on peut", oui, sauf en matière d'amour.
Lien : https://www.livresselitteraire.com/2019/01/sujet-inconnu-de-loulou-robert.html
Ce qui m'a frappée en ouvrant le roman de Loulou Robert c'est son écriture, sa langue, crue, ciselée. Ce rythme saccadé que je connais bien. Instantanément, ça m'a touchée-coulée et fait sourire. Je le connais ce rythme. C'est celui qui me parle. Qui me fait écrire parfois. Alors cette rencontre avec Loulou Robert démarrait plutôt très bien.
Et puis au fil des pages, l'hypnose. Ça vous percute, vous colle une beigne. Loulou Robert gagne le combat. Droite, gauche. Au tapis. Koshi Waza. Au tapis. Livre fermé. Au tapis. On reste au sol. Pour un moment.
Évitez le thé à la rose en lisant Sujet Inconnu, prenez plutôt du rhum. Ça vous chauffera le sang et le cœur au rythme de l’écriture bouillonnante de Loulou Robert.
Ce roman est sombre mais ce roman est la vie. La vie, parfois, quand on est cabossé. Quand on a des fêlures qui saignent. Quand on a une rage, une révolte qui nous habite et des larmes qui ne sortent pas. C'est cet âge où on se cherche, où on veut tout mais on ne sait pas quoi. On veut vivre, on veut oublier. On veut la passion et la liberté. On veut souffrir parfois pour se dire qu'on est en vie. C’est y allé à l’instinct, n’écouter rien d’autre que lui. L'urgence de vivre cette vie inconnue, analyser ce sujet inconnu. Celui que l'on est. Épris de liberté à tout prix. A toute blinde. Savoir que l'on se brûle les ailes, qu'on se fracasse le cœur mais y aller quand même. Défier le danger. Les limites. Les tester.
C'est ça Sujet inconnu. Danser au bord du gouffre en quête d'un absolu illusoire.
Loulou Robert vibre de sa voix unique, loin des formules ampoulées. Elle se fout de ce que l’on peut penser. Elle se fout de ce qui est réel ou non. Elle est impertinente. Elle est libre. Et c’est ce que devrait être la littérature.
Qu'importe si tout cela est vrai, écrire, raconter une histoire c'est se construire soi, et s'adresser à ce for intérieur. Celui des autres.
Décapée, l'écriture. Déshabillée du superflu, de tout ce qui n'est pas le vital, le battement du coeur qui s'accélère, le sang qui pulse sous la peau. Ecorchée, l'écriture, pelée de tous les dépôts et toutes les peaux, laissés par d'autres. Ecorchée, oui, écorchée vive peut-être, comme cette toute jeune fille qui écrit. Et l'on ne sait plus laquelle écorche l'autre : l'écriture qui, tel un acide, ôte une à une toutes les épaisseurs protectrices, ou la narratrice qui abrase les phrases comme pour mieux en extraire le suc originel. Ce sujet encore inconnu, c'est fondamentalement, je crois, l'auteur en devenir qui se dessine dans l'intrigue et qui entrevoit qu'en écrivant, elle se crée. Et c'est comme si les deux auteures, la fictionnelle et la réelle, fusionnaient juste avant de plonger dans l'inconnu de l'écriture. Comme si par ce sujet inconnu, on assistait à la naissance d'un écrivain.
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