"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Si l'intensité d'un texte est souvent commentée, la notion elle-même fait rarement l'objet de définitions théoriques.
Continent expliciter ce "je-ne-sais-quoi" au-delà de l'effet qu'il produit, de l'émotion immédiate, de l'ineffable ? Quelles sont les limites (durée, degré) entre lesquelles l'intensité parvient à son maximum d'efficacité ? Comment apprécier les variations d'intensité ? Une intensité qui se maintiendrait à son propre paroxysme finirait par rester égale à elle-même, donc diminuerait. Le problème des degrés d'intensité s'est posé : au-delà de seuils à définir l'intensité se dissout, devient obscure ou insoutenable.
L'intensité est-elle nécessairement éphémère ? L'intensité est-elle située du côté de la simplicité classique, de la raréfaction, de la réticence, du murmure et du silence ? Est-elle plutôt située du côté de la prolifération baroque, de l'augmentation d'intensité sonore, du cri, du hurlement ? Aux deux extrêmes : le délire dionysiaque et le langage apophalique des mystiques. Dans quelle mesure l'intensité serait-elle compatible avec la clarté de la représentation ? A la limite, l'intensité échapperait-elle à l'analyse ? Ne pourrait-elle que s'éprouver ? Parcours à travers les séminaires, les journées d'étude et le colloque organisé par l'équipe B 1 "Poétiques de la représentation" du FoReLL (UA 3816) de l'université de Poitiers, du 11 au 13 juin 2009, ce volume fait le point sur la problématique de l'intensité dans ses divers aspects.
Notion complexe, issue des sciences naturelles, l'intensité demande plusieurs types d'approches : l'analyse lexicale du mot, l'étude de l'historicité de la notion, des études linguistiques contemporaines, des approches scientifiques, l'analyse des implications esthétiques et éthiques de l'intensité. Le colloque a permis de diversifier les éclairages en ouvrant la problématique à différents genres, à différents arts (musique, danse, cinéma), à différentes périodes (de la rhétorique romaine à la littérature contemporaine) et à différentes approches théoriques de la notion.
Des lignes de force se font jour, des références (Nietzsche, Bergson, Proust, Deleuze...), des notions (rythme, consonantisme, voix, couleur, sublime, choc, énergie, réel, corps).
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