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La peinture de Robert Suermondt m'apparaît irrésistiblement comme une série de plans cinématographiques, écrit le critique d'art Pierre Sterckx qui préface cet ouvrage. Elle « fait son cinéma », nous invitant devant elle à faire le nôtre. Mais pas du tout selon des arrêts sur images. Le cinéma-peinture de Suermondt concerne le montage. C'est du matériau-temps. Le cadre est dans l'espace, dirait Suermondt, alors que Godard déclarait : « Le cadre est dans le temps. » Allez savoir où passe le temps, où s'exerce le mouvement, qu'est-ce qui est dedans, qu'est-ce qui file au dehors dans cette peinture dont l'axe essentiel est de créer des catastrophes, des créodes (séries de catastrophes) et même tout simplement de composer du chaos. [...] Les plongées cinématographiques de Suermondt ne l'éloignent pas du tout de la peinture. Il ne s'agit pas de la trahir ou de la perdre. On peut d'ailleurs songer à son propos à de prestigieuses références picturales, celles-là mêmes inspirées par des univers extérieurs à la peinture : Rosenquist (la publicité) ou Caravage (l'opéra). Suermondt se machine (se fabrique) un montage, quelque chose de baroque, au sens où le baroque est un art des télescopages et des débordements. [...]
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