"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Vous chercherez en vain dans ce livre une anthologie et encore moins une apologie des sports d'hiver, du patinage sur glace ou de l'alpinisme. Ce n'est pas de cette neige-là que Martin de la Soudière se " nourrit ". Ce livre entreprend un plaidoyer pour la " morte " ou " mauvaise " saison et tous ceux qui la subissent plutôt que d'en jouer : les ruraux des montagnes ne font l'actualité que lorsque leurs villages sont bloqués par la neige. C'est pourtant une saison comme une autre, qui a sa vie sociale, sa géographie, ses mots, ses gestes, ses " habits ", ses indices et ses traces, sa symbolique.
En ethnologue des saisons, qui a fait de la pluie et du beau temps un de ses terrains privilégiés, mais aussi en curieux professionnel, obsessionnel du détail et collectionneur d'impressions, La Soudière nous invite à un voyage en hivernie. Journal d'enquête revisité (l'auteur revient sur ses pas inscrits dans les neiges des années 1970 dans le Massif central et sur le plateau ardéchois), approche lexicale des mots de l'hiver, précis de géographie climatique et petite philosophie nourrie de littérature et de représentations, cet essai associe ethnographie et géographie, science et poésie. Éloge des lenteurs hivernales, ce petit livre du " goût de l'hiver " est l'ouvre d'un auteur météophile à l'écriture vagabonde, amoureux des tourmentes, des " mois noirs " mais aussi des beautés de la neige et des brillances de la glace aux quatre coins du monde, auxquelles fait également référence Daniel Chartier, professeur à l'université du Québec à montréal, dans sa préface.
Martin de la Soudière, ethnologue au Centre Edgar Morin (EHESS), a une prédilection pour la montagne. Par des séjours réguliers au plus près des habitants des villages du Cantal, de Lozère et d'Ardèche, auxquels il se sent personnellement attaché, il développe une ethnographie attentive de l'environnement, des lieux et des paysages, et aussi du climat. Intervenant à l'école de paysage de Versailles, il a été rédacteur en chef de la revue Ethnologie française. Chez Créaphis, il a publié Lignes secondaires en 2008. Après des ouvrages sur la cueillette et sur le temps qu'il fait, il a récemment publié Poétique du village. Rencontres en Margeride (Stock) et Sur les traces de Mario Ruspoli. En Lozère. Retour sur Les inconnus de la terre (Yellow Now), qui prolonge le film qu'il a co-réalisé avec Jean-Christophe Monferran et Françoise-Eugénie Petit : Traces.
Daniel Chartier, professeur au département d'études littéraires à l'Université du Québec à Montréal, est titulaire de la chaire de recherche sur l'imaginaire du Nord, de l'hiver et de l'Arctique et directeur du Laboratoire international d'étude multidisciplinaire comparée des représentations du Nord.
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