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Wilfred Owen meurt au front le 4 novembre 1918, une semaine exactement avant la signature de l'armistice. Il a alors 25 ans. De son vivant, seuls quatre de ses poèmes ont été publiés. Et pourtant, avec les poèmes de guerre, composés de janvier 1917 à novembre 1918, il est clair que c'est d'un grand écrivain qu'il s'agit : poète bien sûr de l'indignation mais surtout de la compassion, non pas tellement de la révolte et du cri. Il y a dans ses vers une extraordinaire capacité de rendre sensible le tragique et le misère des hommes pris au piège de la guerre. Au coeur des orages de feu et de fer, il y a cette voix fermement attentive à la très forte et délicate présence des sentiments les plus humains, et qui sait rendre le pathétique de cette présence-là. Les poèmes de guerre d'Owen constituent l'hymne à la paix d'un qui est sans doute mort pour rien.
Benjamin Britten, dont on sait qu'il fut un pacifiste convaincu, ne s'y est pas trompé, qui a intercalé dans le texte latin de son War Requiem les vers parmi les plus beaux et les plus poignants de ce très jeune et déjà très grand poète.
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