"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Cinq ans après l'explosion de la bombe, la jeune Yasuko vit avec son oncle et sa tante dans un village proche d'Hiroshima où ils se sont réfugiés après la destruction de la ville. Gracieuse, intelligente et douce, Yasuko ne parvient pourtant pas à se marier. En effet, le bruit court qu'elle a reçu l'averse de pluie noire qui retomba sur tout l'ouest de la ville, après que s'était élevé dans le ciel le monstrueux nuage atomique. Cette pluie était radioactive. Puisque Yakuso ne présent aucun signe de maladie, son oncle entreprend de démontrer qu'elle n'a pas été atteinte. Il a donc recours au journal qu'il tenait en 1945 et à celui de la jeune fille. Tel est le parti - romanesque - pris par l'écrivain pour établir la plus extraordinaire, la plus exacte des relations sur un événement dont l'atrocité devait définitivement modifier les conditions de l'emploi de la force et du recours à la guerre dans le monde.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans ce livre principalement à cause du style de narration.
Ou peut-être est-ce du simplement à la traduction.
Mais passé les 50 premières pages, j'ai été happé par ce récit qui dépeint toute l'horreur du cataclysme atomique vu côté japonais par les civils qui se sont retrouvés atomisés et irradiés en quelques secondes ce 6 août 1945.
Des vies effacées et une ville en grande partie anéantie en quelques secondes. L'horreur absolue.
A travers le journal du narrateur apparaît aussi en filigrane la description de la vie des japonais à cette époque, avec ses coutumes et ses rites, ainsi que leur vie sociale.
La dignité de ces civils japonais, frappés par les feux de l'enfer ce jour là transparaît aussi dans ce livre.
Cette dignité, on la retrouvera dans d'autres circonstances lors de la catastrophe de Fukushima en 2011.
Alors que les médias dans leur ensemble parlaient d'apocalypse nucléaire, de panique, de dévastation et de détresse, le peuple japonais se montrait d'une dignité exemplaire dans ces circonstances, pas de scènes de panique, une discipline et un calme qui m'ont impressionné.
Pour conclure, je dirai que ce livre "Pluie noire" est une lecture indispensable à tous ceux qui veulent comprendre ce qu'ont vécu les civils japonais suite au lancement de "Little Boy" en ce 6 août 1945.
Japon, 1950. A Kobatake, un village proche d'Hiroshima, Shigematsu Shizuma s'inquiète pour sa nièce Yasuko qui, à 25 ans, n'est toujours pas mariée. Les prétendants ne manquent pas mais ils se découragent dès qu'ils ont vent des rumeurs qui courent au sujet de la jeune fille. Au village, il se murmure qu'elle serait atomisée, touchée par la pluie noire tombée sur Hiroshima après l'explosion de la bombe atomique. Mais Shigematsu sait que sa nièce est en bonne santé, d'ailleurs ses analyses médicales sont excellentes. Alors qu'un énième bon parti vient de se faire connaître, l'oncle est bien décidé à ne pas laisser échapper cette chance de bonheur pour Yasuko. Il entreprend alors de retranscrire le journal que sa nièce tenait pendant la guerre, de le croiser avec ses propres écrits et de prouver ainsi que la jeune fille n'a pas été atteinte par la bombe.
Même si Pluie noire est un roman, il a valeur de témoignage ; le témoignage bouleversant et vécu de l'intérieur de ce terrible jour d'août 1945 où un grand éclair blanc traversa le ciel d'Hiroshima. Au drame des brûlés vifs morts sur le coup s'ajoute la masse de blessés, brûlés, ensevelis sous les décombres et pour tous les habitants, ce sont l'étonnement et les questions. Que s'est-il passé ? S'agit-il d'une arme nouvelle ? D'un gaz ? La ville est ravagée, en plein chaos, les survivants cherchent de l'eau, de la nourriture, brûlent les milliers de cadavres, aidés par les secouristes envoyés sur place. Les amis, la famille, rappliquent en masse pour chercher leurs proches. Ils ne le savent pas encore, mais tous sont condamnés à brève échéance. Le Japon vient de vivre sa pire catastrophe et les conséquences seront encore vivaces des années après. Les ''atomisés'' sont d'abord considérés avec pitié et bienveillance mais cela ne dure pas, très vite ils deviennent des parias. Les femmes sont condamnées au célibat, les hommes, obligés de ménager leurs forces, sont considérés comme des oisifs bien chanceux de n'avoir rien à faire quand le travail attend.
Pluie noire est un livre poignant qui montre crûment toute l'horreur de la riposte américaine mais sans apitoiement, avec la distance et la pudeur propres à ceux qui ont beaucoup souffert. Plaidoyer contre la bombe, contre la guerre, ce livre est indispensable à la compréhension de ce que fut cette explosion d'un nouveau genre...plus qu'une date à apprendre par cœur en cours d'Histoire, plus que des chiffres, des statistiques...des hommes, des femmes, des enfants qui ont vu le ciel s'abattre sur leur tête sans comprendre pourquoi ils méritaient cela, sans comprendre comment des hommes ont pu faire cela à d'autres hommes...
Ce roman marquant décrit le jour du bombardement à Hiroshima et ceux qui ont immédiatement suivi. Le récit se fait à travers l'histoire d'une jeune femme qui ne trouve pas à se marier après la guerre, car les gens pensent qu'elle a été touchée par la pluie noire (et radioactive) tombée sur la ville après l'explosion de la bombe. Toute l'horreur atomique aparaît, avec l'incompréhension des gens face à ce qui leur arrive et le rejet des "atomisé-e-s" par les autres.
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