"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Naples, quartier de Forcella. Nicolas Fiorillo vient de donner une leçon à un jeune homme qui a osé liker des photos de sa copine sur les réseaux sociaux. Pour humilier son ennemi, Nicolas n'est pas venu seul, il s'est entouré de sa bande, sa paranza : ils ont entre dix et dix-huit ans, ils se déplacent à scooter, ils sont armés et fascinés par la criminalité et la violence. Leurs modèles sont les super-héros et les parrains de la camorra. Leurs valeurs, l'argent et le pouvoir. Ils ne craignent ni la prison ni la mort, mais une vie ordinaire comme celle de leurs parents. Justes et injustes, bons et mauvais, peu importe. La seule distinction qui vaille est celle qui différencie les forts et les faibles. Pas question de se tromper de côté : il faut fréquenter les bons endroits, se lancer dans le trafic de drogue, occuper les places laissées vacantes par les anciens mafieux et conquérir la ville, quel qu'en soit le prix à payer. Après le succès international de Gomorra et d'Extra pure, Roberto Saviano consacre son premier roman, Piranhas, à un nouveau phénomène criminel napolitain : les baby-gangs. À travers une narration haletante, ce roman inspiré de la réalité nous montre un univers sans concession, dont la logique subjacente n'est pas si différente de celle qui gouverne notre société contemporaine.
L’auteur de Gomorra, toujours sous protection policière, choisit cette fois la fiction pour raconter la genèse et les méfaits d’une jeune bande de voyous (leur âge va de 10 à 18 ans), sans scrupules ni freins moraux, prêts à tout pour suivre les traces de leurs aînés de la Camorra.
Le héros, Nicolas, 15 ans au début du roman, grand fan de Machiavel, ne désire que cela : régner sur Naples. Cette ambition l’amène à échafauder des plans audacieux et dangereux totalement dépourvus de respect pour la vie humaine.La bande communique par le biais des réseaux sociaux, se forme au maniement des armes via You Tube, et se retrouve, tous sur leurs scooters derrière leur chef Nicolas, pour trafiquer, terroriser, tuer, sans se soucier de la mort ou de la prison.
On dirait qu’ils jouent, mais le jeu est d’une telle violence que le prix à payer sera très lourd. Cela, c’est le final du roman, stupéfiant.
Le livre est écrit à toute vitesse, à un rythme qui s’accélère et des scènes de plus en plus violentes jusqu’à la scène finale. Une écriture faite pour devenir un scénario de film, ce qui s’est effectivement réalisé.
C’est un livre direct, sans fioritures, qui tient surtout par l’angle choisi pour la narration, celui du point de vue des enfants du gang qui sont nourris par les séries policières, les films de gangsters, des gamins inadaptés à l’école, éblouis par l’argent facile, et qui considèrent qu’il n’y a qu’un seul choix pour s’en sortir : "choisir le camp des baiseurs", comme dit Nicolas, plutôt que celui de ceux qui subissent.
Un roman aux accents nihilistes plutôt terrifiant.
"Quand on a grandi Via dei Mille, le respect, on le reçoit de naissance. Si on vient du sud de Naples, on doit le conquérir..." Un Saviano au style nerveux, brutal, qui écrit un nouveau chapitre des livres de mafieux: la naissance d'un gang d'ado à Naples sur les décombres de la Camorra. Ils n'ont peur de rien, veulent dominer la ville et mener la grande vie. Un roman d'initation efficace et brutal.
Premier roman que je lis de cet auteur.
Nous sommes à Naples, villa sous l'emprise de la mafia mais cette fois ci c'est une bande de jeunes garçons de 10 à 16 ans qui font leur entrée au sein des grands ! Ils doivent se faire une place et conquérir leur territoire et le respect des autres. Ils sont jeunes mais ont tout des grands. Ce roman basé sur des faits réels est troublant.
Je le conseille à tous les amoureux de l'Italie (âmes sensible s'abstenir)
Piranhas est le premier roman de Roberto Saviano, que l'essai Gomorra sur la mafia napolitaine a rendu mondialement célèbre.
Les piranhas, ce sont des bébés mafieux !
Des jeunes garçons qui ont entre 10 et 18 ans, scolarisés en collège ou lycée et qui ont envie de faire comme les grands, comme les parrains mafieux des générations précédentes qui les fascinent !
Leurs valeurs : l'argent ET le pouvoir
Etre les plus forts, avoir les meilleures places de deal, celles qui rapportent le plus, avoir la bande la plus agile, la plus efficace, les meilleurs produits ...
Et surtout récupérer les places des grands qui tombent et se sont fait arrêter ...
Bref une histoire de gamins qui jouent aux gros durs ... et qui le deviennent bien trop vite !
Une écriture vive et rapide qui nous fait dévaler les rues napolitaines à l'arrière d'une vespa qui arpente le centre ville, se glissant de ruelle en ruelle à al barbe de la police et des autres gangs
Une histoire de gang, de paranza, de code d'honneur et de balles perdues ...
Un roman qui donne à voir un autre volet de Naples que celui montré dans la série Gomorra ...
La suite (Baiser féroce) vient de sortir et m'attend ... Je m'y plonge très vite !
Longue vie à Roberto Saviano, journaliste italien d'investigation condamné à mort par toutes les mafias d'Italie, auteur du sulfureux Gomorra et inspirateur de la série mythique sur le trafic dans la bonne ville de Naples.
Pour ce premier roman, Naples est encore et toujours la toile de fond et les mauvais garçons toujours les protagonistes. Comment de jeunes impatients dérivent tragiquement vers la radicalisation du crime organisé, du trafic et de la violence quotidienne, tout est parfaitement décrit dans ce roman captivant, effrayant de réalisme tout en restant dans la tradition italienne du mélodrame (comment ne pas penser au MAMA ROMA de Pasolini).
Roman sociétal rythmé comme le meilleur des polars, Piranhas est une lecture désespérante mais nécessaire.
Roberto Saviano a délaissé les enquêtes cette fois pour se lancer dans un roman à propos d'une bande de jeunes, âgés entre 10 et 18 ans, qui ont réussi à terroriser la ville de Naples en appliquant les méthodes de leurs aînés dont les meneurs étaient momentanément emprisonnés. Dans le titre original, apparaît le terme de paranza reprit souvent au cours du récit. Ce mot désigne ces bateaux qui pêchent la nuit en étourdissant les poissons avec de la lumière. Par extension, il désigne un groupe qui impose sa loi dans un quartier en contrôlant le trafic de drogue ou en extorquant de l'argent par la menace, l'intimidation, la violence.
Gomorra puis Extra-Pure étaient de terribles constats dont il me semble peu de leçons ont été tirées mais voilà que Piranhas est glaçant de violence car, l'auteur le confirme : « les personnages et les faits sont imaginaires, mais le milieu et la réalité sociale qui les ont produits sont authentiques. »
Ils ont tous des surnoms, dépendent encore de leurs parents, sont toujours scolarisés, en principe, mais chacun possède son scooter et c'est un formidable moyen pour circuler, s'échapper, séduire les filles et cet engin emmène plusieurs fois le lecteur dans de folles équipées en plein coeur de Naples : « À Naples, rouler signifie dépasser partout, sans se soucier des routes barrées, des sens interdits, des zones piétonnes. »
Cette lecture m'a emmené dans un véritable enfer, une histoire folle, souvent compliquée, embrouillée comme peuvent l'être ces réseaux mafieux prêts à tout pour prendre le pouvoir et ramasser le plus d'argent possible.
Dans cette ville à la population très dense, aux ruelles souvent inextricables, tout est possible malgré la police et les conséquences judiciaires des arrestations. Ces jeunes enfants-ados, emmenés par un garçon prêt à tout, d'une intelligence acérée, n'ont peur de rien, ne respectent même pas la vie, sèment la terreur jusqu'à ce que celle-ci frappe les êtres qui leur sont chers.
Avec l'immense Gomorra, Roberto Saviano avait brisé l'omerta qui régnait en maître autour de la mafia napolitaine. Avec Extra-pure, c'est dans un voyage au coeur de l'économie de la cocaïne qu'il nous avait emmenés. Son dernier livre, premier roman traduit en français, est Piranhas dont le titre original est La paranza dei bambini.
Ce terme de paranza, nom qui désigne les chaluts de pêche qui vont prendre des poissons qu'on a trompés avec la lumière, est devenu le surnom des groupes de camorristes qui pullulent à Naples. La paranza dei bambini pourrait se traduire par escadron d'enfants ou encore gang des enfants, enfants âgés le plus souvent de 10 à 18 ans.
C'est encore une enquête mais cette fois, Roberto Saviano rentre dans la tête des personnages et les fait penser. Ces personnages et les faits rapportés sont imaginaires mais le milieu et la réalité sociale sont authentiques, comme l'auteur lui-même l'a confirmé.
Le roman se déroule à Naples, dans le quartier de Forcella, un des lieux les plus tristement célèbres de la vie mafieuse, au coeur de la ville. Il débute ainsi : Nicolas Fiorillo donne une leçon à un jeune Renatino qui a osé liker des photos de sa copine sur les réseaux sociaux, leçon choc qui nous laissera sous le choc nous aussi ! Ça débute fort !
Nous sommes face à une jeunesse shootée aux jeux vidéo et aux réseaux sociaux. Nicolas et sa bande de copains, pour éviter de vivre la vie miséreuse ou tout simplement ordinaire de leurs parents, veulent prendre en main leur destin et pour cela empruntent les chemins de la violence, des trafics, de la mafia.
Au départ, ils ne sont pas à la marge et pas non plus issus de familles mafieuses. Nicolas est même assez doué scolairement. Mais ils ont soif d'argent, ils veulent briller. Leurs valeurs sont l'argent mais surtout le pouvoir !
Ils commencent par sillonner les rues de Naples avec leurs scooters pour chaparder puis n'hésitent pas à menacer, racketter pour finalement flinguer. Leur souhait : occuper la place laissée vacante par les anciens mafieux.
Ils veulent vivre, vite, tout de suite, mourir jeune ne les effraie pas.
Piranhas, roman inspiré de la réalité, décrit un univers glaçant inspiré d'une logique qui s'apparente à celle qui gouverne notre société contemporaine.
Tout au long du bouquin, j'ai suivi ces jeunes en me laissant parfois attendrir par leur comportement alors que je pourrais qualifier leurs actes d'inimaginables. C'est un roman qui fait froid dans le dos et il semble quasiment impossible pour ces familles d'échapper à ce monstre qu'est la mafia et d'en préserver leurs enfants.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Voilà un roman terrible, sans pitié et pour tout dire effroyable. Roberto Saviano nous conte l’histoire d’un baby-gang, ce ne sont encore que des enfants, ils ont entre 10 et 19 ans. Une fiction qui est basée sur des faits réels et une histoire à peine croyable, la prise de pouvoir dans un quartier de Naples par les plus jeunes alors que le terrain est livre et inexploité car les mafieux adultes sont en prison et pendant quelques années ils seront aux commandes. L’auteur a su parfaitement entrer dans la psychologie des ces jeunes et nous la faire partager. Ainsi lorsqu’ils passent à l’action, on sait quelles sont leurs pensées et leurs rêves. C’est très simple et c’est qui frise le monstrueux car la soif de pouvoir, la nécessité de tuer, la drogue, la violence ne sont généralement pas associé à des comportements d’enfants. Je n’arrive toujours pas à imaginer un enfant de 10 ans mettant en joue un adulte et se servir de son arme pour donner la mort. Les voir sniffer un rail de cocaïne était aussi surréaliste et pourtant au fil de ma lecture c’est un peu d’innocence que je perdais. Se servir de la fiction pour nous montrer en douceur une triste réalité est un très bon choix, plutôt que de retranscrire des faits réels sous la forme de témoignage, ici on rencontre des personnages attachants comme Nicolas le personnage principal mais aussi tous les autres membres de la bande, les parents à côté de la plaque, sont aussi touchants.
Etre élevés au petit lait de la Playstation et avaler la violence pédagogique de jeux comme Assassin's Creed ou Call of Duty est déjà chose commune aux adolescents d’ici et d’ailleurs et c’est ainsi que certains d’entre eux mettent un pied dans l’engrenage de la criminalité. Ne plus savoir faire la différence entre le jeu et la réalité est le grand risque. Dans l’imaginaire collectif, le crime organisé est celui que nous avons découvert avec des films comme Le Parrain ou Scarface, aujourd’hui la nouvelle génération prend des cours de tirs sur You tube.
J’ai trouvé cette fiction vraiment très proche de la réalité et je n’ai pas été très à l’aise en poursuivant ma lecture, j’ai ressenti une désillusion et une désespérance qui m’ont pas mal bouleversé même si ses descriptions sont encore bien éloignée de ma réalité, je sens que les ténèbres se rapprochent sous la forme de ce qu’une société a de plus précieux, ses enfants. Bonne lecture.
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