"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Hervé est un homme ordinaire. Un voisin banal.
Un gentil mari sans histoires. Un retraité de soixante trois ans qui, pour tuer l'ennui, épie les autres depuis sa fenêtre ou erre dans les rues tranquilles d'Alfortville avec son chien, Billy. Et passe peut-être parfois une tête au Perroquet, le bistrot du coin.
Un jour, de nouveaux voisins emménagent au dessus de chez lui. Jeunes, beaux, riches, avec de magnifiques enfants. Ils sont tout ce qu'il n'est pas.
Ils ont tout ce qu'il n'a plus. Si sa femme voit là une opportunité de se faire de nouveaux amis, lui les déteste immédiatement.
« Quand devient-on un monstre ? C'est quoi, un monstre ? » se demande Hervé. Lorsque l'on se pose la question, c'est qu'il est déjà trop tard.
On ne connaît pas nos voisins. Ni ceux qui partagent nos vies. Pas même cette personne là, dans le reflet du miroir. Un premier roman noir magistral, qui brosse le portrait d'un homme ordinaire et de sa descente aux enfers.
Première sélection du Prix de l'Instant 2022 « La révélation d'une vraie nouvelle plume. » Livres Hebdo « Le texte est ainsi d'une grande puissance dramatique sans jamais forcer le trait. Les mots sont comptés, l'expression sobre, le regard à distance. Sa force vient de sa précision, celle de l'entomologiste qui observe à la loupe un fait divers ordinaire. Et l'érige en tragédie. » France Inter « Avec une tension croissante et palpable jusqu'à la dernière ligne, une écriture aussi percutante qu'harmonieuse et despersonnages complexes et attachants, Audrey Najar signe un premier roman noir original et captivant, sur les blessures encore ouvertes et les frustrations trop longtemps contenues. » S le magazine de Sophie Davant, Héloïse Goy « Le roman est traversé par la mélancolie de son personnage principal et en même temps, il y règne un humour lucide à la Virginie Despentes, sans concession pour ses personnages. » Judith Housez, Les Échos « Ce roman est une exploration de l'ordinaire, de la vie normale. Au delà même de l'histoire et de l'enquête, c'est un livre bourré de considérations très subtiles sur le quotidien, sur les voisins, sur les petites copropriétés, sur l'ennui et aussi sur ce que cet ordinaire cache de terrible parfois, de non dit, de secret et éventuellement de monstruosité. » Nicolas Carreau, Europe 1 « Ce premier roman noir, magistral, nous montre à quel point on ne connaît pas nos voisins. Ni ceux qui partagent nos vies. Pas même celui-là, dans le reflet du miroir. » Ici Paris « Dans ce roman aussi réaliste que déstabilisant, on touche du doigt la folie humaine, ce point de bascule qui précède aux faits divers. » Cosmopolitan « Un roman noir magistral. » Gala « Dans les mouvements de ces failles, la romancière trouve matière à un portrait animé qui intrigue et, perturbe. Comme c'était probablement le but recherché, c'est gagné. » Le Soir
« Ordinaire », ce roman noir d’Audrey Najar n’en a que le titre. Malgré son genre littéraire, la littérature noire, il vous fera ressentir une pléthore d’émotions. Cela a été mon cas, chose assez rare quand je me plonge dans ce type de bouquin ;
Hervé est un anti-héros dans toute sa splendeur car il mène une vie horriblement banale. Jeune retraité après avoir vendu des pneus durant plus de 40 ans, il doit aménager son temps seul avec son chien, alors que son épouse travaille encore. Il habite un petit appartement, à Alfortville, dans une copropriété banale, un voisin ordinaire comme nous en connaissons tous.
Son quotidien va se trouver ébranler par l’arrivée de nouveaux locataires, une famille jeune, aisée avec deux enfants. Alors que son épouse imagine en faire de nouveaux amis, Hervé voit cette apparition d’un mauvais œil, jalousement, et ce, jusqu’au drame final.
Par son premier roman, l’autrice Audrey Najar dresse le portrait d’un anonyme parmi tant d’autres, dont les échecs prennent le pas sur les réussites alors que le bonheur brille de mille feux pour les autres.
Jusqu’alors banale, la vie ordinaire de cet homme se trouvera bouleversée par deux événements, somme toute ordinaires, mais dont les répercussions engendreront un effondrement psychologique.
Par la finesse de la plume de l’autrice, on subit nous aussi lecteurs, de plein fouet, ces ébranlements au même titre qu’Hervé. Même si le roman est assez court, Audrey Najar parvient à parfaitement décrire cette descente aux enfers, sinistre avec beaucoup de réalisme.
Sans avoir besoin de quelconques artifices inutiles, ce premier roman est diablement prenant et efficace. Une lecture percutante à ne pas laisser passer !
Un roman comme un café parisien, court et noir, bien noir. Hervé, c’est un peu l’arbre mort mais qui se serait laissé crever en pleine ville. Au milieu d’une forêt d’hommes et de femmes encore actifs, toujours bien vivants, tous dédiés encore à une existence hors de l’immeuble : un travail, des responsabilités, des amis, des amants ou maîtresses. Lui, retraité d’avant réforme, il se sent creux, le tronc pas même habité de quelques intrus des bois, juste la sève des litres d’alcool avec lesquels il s’arrose, pour se sentir vibrer, ou pour s’oublier ? Allez savoir. Il n’y a guère que le chien qui le comprend vraiment… Ou pas. Billy ne fait peut-être que semblant, pour qu’Hervé continue à le sortir. Pourtant, Hervé a encore sa femme, Elisabeth. Elle l’aime, le regarde, l’écoute, lui pardonne.. Ou bien cherche-t-elle juste à l’embrouiller pour la lui faire à l’envers, dehors, avec un autre ? C’est que rien n’est sûr en ce monde. Et encore moins dans cette copro. Bien davantage depuis que la voisine du dessus est morte et que son appartement a été repris par les Kobon. Ils ont l’air gentils pourtant, ces nouveaux voisins…
Citation : « Il y a eu des fêtes et des éclats de rire. Comment la nuit a-t-elle fait son nid si discrètement ? Soustractions de battements de coeur. Il suffit parfois de bien peu de choses pour que l’ordinaire vole en éclats. Une succession de broutilles, la faute à pas de chance. »
Un premier roman à découvrir sans réserve si vous aimez les petits cafés noirs et bien serrés, Audrey Najar y a trempé sa jolie plume pour vous concocter un nectar bien amer.
Avant d'ouvrir le livre, la couverture nous happe, nous saisit, nous inquiète avec le regard fixe et glaçant de cet homme en gros plan. Lorsqu'on le referme, on comprend qu'elle est en parfaite adéquation avec le roman.
Celui-ci commence, un 3 décembre, par la découverte d'un corps qui gît dans la cour d'une copropriété, se vidant de son sang. Nous repartons en arrière, 10 mois auparavant.
Hervé, 65 ans, marié depuis 40 ans à Elizabeth, vit depuis plus de 30 ans dans une copropriété à Alfortville. A la retraite depuis 2 ans, après avoir vendu des pneus toute sa vie, il se sent inutile, marginalisé, boit un peu trop; son seul plaisir, c'est de sortir son chien Billy. Son père a quitté sa mère alors qu'il n'était pas né, son fils unique est mort à 3 ans de leucémie, il y a 36 ans. En juillet, s'installe au-dessus de chez lui, une famille avec 3 enfants et un chien, les Kobon. Ils sont jeunes, brillants, heureux. Ils renvoient Hervé à ses échecs. Hervé les envie, les jalouse jusqu'à ce que deux évènements dont les Kobon sont acteurs, conduisent au drame.
Nous assistons, impuissants, comme l'est sa femme, au délitement psychologique d'Hervé. Les voisins du dessus cristallisent toutes les rancoeurs accumulées depuis l'enfance ( il a déçu sa mère, il était mal dans sa peau, traité de bouboule par les autres enfants, tenu à l'écart). Il ne supporte plus de voir des parents heureux , lui qui pense à son fils chaque jour. On le voit petit à petit s'enfoncer dans la paranoïa, rongé par la jalousie, la méfiance, le ressentiment, la haine, sentiments amplifiés par l'alcool.
Audrey Najar décrit parfaitement le processus qui fait d'un homme ordinaire, profondément blessé par la vie, frustré, un monstre ordinaire. Elle crée une atmosphère lourde, pesante, angoissante. Même si Hervé se transforme en monstre sous nos yeux, l'auteure fait en sorte qu'il reste malgré tout profondément humain à travers l'amour sincère qu'il porte à sa femme, ses efforts pour sortir de l'alcool, selon l'adage mis en exergue sur la couverture : "Il n'y a pas de gens méchants, il n'y a que des gens malheureux". Ce roman m'a rappelé un autre personnage d'homme ordinaire qui se transforme en monstre par envie, jalousie, frustration dans un roman que j'avais beaucoup aimé "Des gens comme eux" de Samira Sédira, paru en 2020, inspiré de faits malheureusement réels, la tuerie du Grand-Bornand en 2003.
Primo-roman magistral, auteure à suivre.
Audrey Najar signe un premier roman "normal" et captivant en dépeçant le quotidien d'un homme jusque-là ordinaire.
Depuis qu'il est retraité, Hervé vit un quotidien sans surprise.
Il semble végéter dans une espèce d'état second, il n'est plus qu'un homme en attente.
Certes c'est un voisin sans histoire, un petit retraité bien au chaud dans ses pénates, qui promène son chien, passe parfois au bistrot du coin et prépare quelques bons petits plats lorsque sa femme rentre du travail.
Mais une vie, se résume-t-elle à ça ?
Qu'est-ce qui fait de nous des hommes et des femmes "en vie" ? Suffit-il qu'un de ces rouages bien huilés finisse par lâcher pour que tout déraille complètement ?
"L'enfer, c'est les autres" dit Sartre : l'arrivée de nouveaux voisins un peu trop "parfaits" va bousculer Hervé.
Tout à sa frustration de n'être qu'un homme ordinaire (ça et peut-être aussi un peu trop d'alcool…), il va se mettre à les épier de manière obsessionnelle pour prouver que ses doutes sont fondés, sa répulsion légitime.
Une écriture qui décortique et qui raconte sans jamais juger.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !